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Actualités - CHRONOLOGIES

Dialogue de sourds entre Guéhenno et les dirigeants libanais

Il fallait s’y attendre : les entretiens que le secrétaire général adjoint des opérations de paix aux Nations unies, Jean-Marie Guéhenno, a eus hier avec les responsables libanais qu’il a rencontrés n’ont pas abouti à grand-chose. De fait, Beyrouth et New York campent toujours sur leurs positions respectives concernant les effectifs de la Finul et le statut des fermes de Chebaa. Le président de la République, le général Émile Lahoud, le Premier ministre Rafic Hariri, le chef du Parlement Nabih Berry, et le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, ont tous réitéré devant M. Guéhenno les constantes de l’État libanais, en l’occurrence : la nécessité de maintenir le même nombre de Casques bleus au Sud, et la libanité des hameaux de Chebaa. À ces revendications, le responsable onusien a répondu en qualifiant de «très utiles et fructueuses» sa conversation avec le chef du gouvernement. Et d’ajouter à sa sortie du Grand Sérail : «J’ai voulu entendre de sa bouche le point de vue libanais sur les questions d’intérêt commun». Mais il ne semble y avoir d’accord que sur la question du déminage. Après ses entretiens avec MM. Berry et Hammoud, M. Guéhenno s’est contenté en effet de justifier «la reconfiguration de la Finul» en invoquant des raisons «qui obéissent à une logique militaire». Et de préciser : «Je crois que ce n’est pas une affaire de chiffres, c’est une affaire d’efficacité». En outre, interrogé au terme de sa réunion avec M. Hariri sur la question des fermes de Chebaa, le secrétaire général adjoint de l’Onu a répondu : «Nous avons parlé des fermes de Chebaa qui font partie du plan de désengagement tel qu’il a été agréé en 1974, et nous nous en tenons à ces décisions qui sont les décisions officielles du Conseil de sécurité». D’autre part, après son entrevue avec le chef de l’État, il a lancé à toutes les parties un appel à la retenue. Une source diplomatique a insisté sur le dialogue de sourds qui a caractérisé les échanges entre M. Guéhenno et les dirigeants libanais. Ces derniers n’ont nullement réussi à convaincre le responsable onusien de leur point de vue. Ce dernier a défendu la position de M. Annan à cet égard en minimisant la portée d’une réduction des effectifs de la Finul. Les autorités libanaises n’ont pas eu plus de succès quand il s’est agi de plaider la cause de la libanité des hameaux de Chebaa. Pour M. Guéhenno, comme pour M. Annan, ce secteur tombe sous la juridiction des résolutions 242 et 338 de l’Onu. L’attitude américaine n’est pas plus encourageante, selon la source diplomatique. Elle constate en effet qu’en ces moments fatidiques pour le Proche-Orient, le secrétaire d’État Colin Powell s’est contenté d’envoyer une missive à son homologue libanais Mahmoud Hammoud, demandant l’avis du Liban concernant l’avenir des ressources énergétiques dans la région...
Il fallait s’y attendre : les entretiens que le secrétaire général adjoint des opérations de paix aux Nations unies, Jean-Marie Guéhenno, a eus hier avec les responsables libanais qu’il a rencontrés n’ont pas abouti à grand-chose. De fait, Beyrouth et New York campent toujours sur leurs positions respectives concernant les effectifs de la Finul et le statut des fermes de Chebaa. Le...