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Actualités - OPINIONS

Sœurs siamoises

À l’heure où les rumeurs les plus folles précipitent la région au bord de l’explosion généralisée... «La Syrie a complètement satellisé le Liban ?» Oui. «Les soldats syriens campent en maîtres sur le sol libanais ?» Oui. «Chaque décision interne, libanaise, n’est prise qu’après l’OK de Damas ?» Oui. «La grande majorité des acteurs du paysage politique libanais ont été parachutés par la Syrie ?» Oui. «La présence de plusieurs milliers de travailleurs syriens a fait d’un des peuples les plus hospitaliers de la planète des xénophobes qui n’en peuvent plus ?» Oui. «Cette annexion qui cache son nom a salement suicidé le débat, vrai et moteur, qui aurait dû, qui aurait pu rapprocher les Libanais, l’a remplacé par des soliloques rachitiques, stériles ?» Oui. «Cet Anschluss a scellé le sort d’un Liban qui a tout pour être le plus prospère des pays, à celui d’une Syrie auto-exilée dans un interminable hiver ?» Oui. «Cet Anschluss a créé la plus létale des concomitances, celle des deux volets ? Condamnant par là de nombreux Libanais à l’exil, au désenchantement, à la soumission ?» Oui. «Cette concomitance qui a «appris»aux Libanais qu’une charité bien ordonnée commençait par une «sœur»qui s’est arrogée tous les droits ?» Oui. Farouk el-Chareh est un homme étonnant. Magistral. Affirmer, en direct du palais de Baabda, que «si Israël décidait de changer les règles du jeu en attaquant la Syrie au lieu du Liban, eh bien, la Syrie imposera les siennes, de règles...», tout cela est insensé, inouï. Et hallucinant. Quant au silence de MM. Lahoud, Berry ou Hariri, il n’en est que plus assourdissant. Plus que jamais le Liban a besoin de son indépendance. Plus que jamais il a besoin de couper ce cordon qui l’enchaîne, ligoté, saucissonné, muselé, à la Syrie. Le Liban-bouclier est une aberration. Le nécessaire, mais définitivement insuffisant, accord de Taëf est ostentatoirement ignoré par l’État. Il est donc clairement dommage et dommageable que la solution à cette indispensable opération chirurgicale qui décollera ces deux pays que rien ne doit réunir à l’exception de leur arabité – ce plus petit commun diviseur que se partagent les 20 autres pays de la Ligue –, il est donc clairement dommage et dommageable que ce début de solution soit énoncé clairement par un «grand assassin», un des bouchers des Palestiniens. Benyamin Ben Eliezer a dit : «Je ne donnerai pas l’ordre à l’armée israélienne de frapper la population libanaise dans les villages derrière lesquels se cache le Hezbollah. On continuera à tirer sur Bachar el-Assad et ses troupes au Liban si on nous attaque, car la Syrie est le véritable patron au Liban (...)». Un comble... Charité bien ordonnée ? C’est exactement ce que le Liban et les Libanais veulent faire. Après des éternités de sacrifices. Ensuite, et seulement ensuite, pourront-ils penser à s’occuper de celles des autres. Si tant est que leur bon sens les y entraîne.
À l’heure où les rumeurs les plus folles précipitent la région au bord de l’explosion généralisée... «La Syrie a complètement satellisé le Liban ?» Oui. «Les soldats syriens campent en maîtres sur le sol libanais ?» Oui. «Chaque décision interne, libanaise, n’est prise qu’après l’OK de Damas ?» Oui. «La grande majorité des acteurs du paysage politique libanais ont...