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Actualités - ANALYSES

GOUVERNEMENT - Le Premier ministre veut couper court aux remous - Assad-Hariri : une rencontre capitale

M. Rafic Hariri, on le sait, doit se rendre sous peu auprès du président Bachar el-Assad. Pour une visite de routine ? Pour un simple rabibochage, après le froid relationnel qui a suivi la réaction négative du Sérail après la dernière opération du Hezbollah ? Pas du tout, répondent des sources autorisées. Qui soutiennent que la prochaine rencontre entre les deux hommes devrait être d’une importance majeure. Dans ce sens qu’elle pourrait jeter les bases d’un consensus visant à calmer le jeu sur la scène politique intérieure. Déstabilisée, soumise à un régime de douche écossaise par des tiraillements multiples qu’aggrave la propagation de rumeurs tendancieuses. Ce qui risque d’ébranler à terme cette solidité de la monnaie nationale à laquelle Koraytem tient comme à la prunelle de ses yeux. Et ce qui conforte le marasme économique, en entravant les efforts de redressement que le gouvernement déploie. Le hic, et ces loyalistes n’hésitent pas à le reconnaître, reste que la cohésion laisse à désirer au sein même du pouvoir. Où l’on voit des ministres se crêper mutuellement le chignon, chaque fois qu’il y a de l’eau dans le gaz entre leurs sources de référence propres, entendre entre les trois présidences. M. Hariri veut donc tenter d’y mettre bon ordre, en décrochant l’appui du chef de l’État syrien. Le président du Conseil, indiquent les mêmes personnalités, a la ferme intention d’expliquer en détail à M. Assad les divers problèmes qui se posent au Liban en général et à son cabinet en particulier. Problèmes auxquels on ne peut espérer trouver de solutions, précisera-t-il, si un minimum de bonne volonté générale, de confiance et de coopération n’est pas assuré. Toujours d’après les mêmes sources, parmi les questions que le chef du gouvernement compte soulever, on trouve : – Les difficultés rencontrées dans le dégraissage du mammouth administratif, du fait de l’obstruction de certains pôles politiques clientélistes. Le gouvernement est convaincu qu’on ne peut entamer la réforme dans ce domaine sans mettre d’abord sur la touche l’énorme excédent d’effectifs parasitaires qui grève gravement les finances publiques. – Parallèlement, le gouvernement se heurte à des manœuvres visant à empêcher la cession au secteur privé de tout ou partie des offices d’eau, d’électricité ou de télécommunications. Alors que le Trésor a besoin de ces privatisations pour boucher en partie le gouffre abyssal de la dette intérieure qui frise les 41 % du PIB et représente 15 % du déficit budgétaire, les traites à payer pesant 34 % dans l’ensemble des dépenses étatiques. Le coup d’arrêt d’une telle hémorragie est d’autant plus nécessaire qu’à mesure où l’endettement s’accroît son coût de financement s’alourdit proportionnellement. Ce qui signifie que le secteur privé en pâtit automatiquement, car il ne peut plus trouver de ressources de financement, les fonds disponibles se déversant à flots dans le tonneau des danaïdes qu’est le service de la dette publique, alimenté par les bons du Trésor. En d’autres termes, il n’est pas possible de relancer vraiment la productivité, la croissance et l’économie nationales sans assainissement progressif des finances publiques. Il faut que l’État diminue ses dépenses improductives et augmente ses recettes. – La politique de protection de la stabilité monétaire et de la stabilité des prix se trouve combattue par des propagateurs de rumeurs viciées qui entonnent tantôt le refrain de l’instabilité du gouvernement, en faisant courir le bruit qu’il va bientôt sauter. Et tantôt l’air de la faiblesse accentuée de la livre, en laissant entendre qu’elle serait bientôt dévaluée. Ce qui est en réalité tout à fait hors de question. À cela s’ajoutent de sombres prédictions autour d’une explosion au Sud, renforcées par la réduction des effectifs de la Finul. Cette action de sape psychologique n’est pas sans effet sur les marchés, sur les déposants et sur les investisseurs qui prennent peur. Ce qui oblige la Banque centrale à puiser dans ses réserves pour protéger la livre. Ce sont donc là, en résumé, les points que M. Hariri compte développer devant M. Assad. En insistant, croient savoir les sources citées, sur la question majeure du Sud, qui doit être clarifiée. Le président du Conseil reste convaincu que Damas peut aider tout à fait efficacement le Liban au sujet de Chebaa et de la Résistance. Tout comme pour trouver un moyen de faire mettre en sourdine la polémique sur la présence militaire syrienne, par un arrangement déterminé.
M. Rafic Hariri, on le sait, doit se rendre sous peu auprès du président Bachar el-Assad. Pour une visite de routine ? Pour un simple rabibochage, après le froid relationnel qui a suivi la réaction négative du Sérail après la dernière opération du Hezbollah ? Pas du tout, répondent des sources autorisées. Qui soutiennent que la prochaine rencontre entre les deux hommes...