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Actualités - CHRONOLOGIES

Table ronde - Intégration régionale et globalisation - Huit pays arabes signent le projet d’accord sur un réseau de transport international dans le Mashreq

Treize pays arabes étaient représentés à un niveau ministériel à la 21e session de l’Escwa, autour d’une table ronde sur le thème de «L’intégration régionale et la globalisation». Développer la coopération entre l’Escwa et les pays membres dans le but de réaliser le développement économique et social entre les pays, œuvrer à la réalisation de l’intégration régionale afin de faire face aux défis de la globalisation, tels sont les objectifs que se sont fixés les organisateurs de cette table ronde. Si l’ordre du jour était particulièrement chargé lors de cette rencontre qui a duré deux jours, c’est indéniablement le projet d’accord pour la création d’un important réseau de transport régional dans le Mashreq arabe qui a fait l’événement. Huit pays sur treize, dont le Liban, ont signé hier l’accord de ce projet de transport qui devra relier les différents pays arabes, un développement majeur dans le domaine du réseau routier de la région. Initié par l’Escwa depuis plusieurs années, ce projet constitue un premier pas vers l’intégration régionale, dont il sera question lors de cette session. Premier à signer cet accord, le ministre libanais des Transports, Najib Mikati, qui se rendra immédiatement après au Conseil des ministres. «La discussion d’un projet de réseau routier international au Machreq arabe en vue de son adoption me réjouit», affirme le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan dans sa lettre d’ouverture lue devant l’assistance, lors de l’inauguration des travaux de la session. «Le transport est d’une grande importance pour la coopération et le commerce entre les pays comme le montre l’expérience en Europe et dans d’autres continents», relève M. Annan dans son message. Pour le ministre des Affaires étrangères, M. Mahmoud Hammoud , qui représentait le président Émile Lahoud, la décision de construire une autoroute internationale qui relie les pays arabes, «devrait contribuer à faciliter le mouvement du transport terrestre». Un délai de 15 ans L’accord, qui a été avalisé par le Liban, la Syrie, la Jordanie, l’Égypte, les Émirats arabes unis, la Palestine, l’Irak et le Yémen, entrera en application d’ici à trois mois. À noter que l’adhésion à ce projet sera ouverte jusqu’au 31 décembre 2002. Quant au délai imparti aux pays signataires pour l’exécution de l’ensemble des clauses de l’accord, il a été fixé à 15 ans. Pour que l’accord entre en vigueur, cinq États signataires doivent en outre déposer ultérieurement des documents officiels auprès du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan. Prenant la parole, la secrétaire exécutive de l’Escwa, Mme Mirvat Tallawi, s’est livrée au cours de la séance à un état des lieux sur la situation économique dans la région. Le fonctionnement de l’économie dans le monde arabe a enregistré une progression dans l’ensemble pour l’année 2000, a souligné Mme Tallawi. La moyenne du PIB a atteint 4,5 % contre 2,7 en 1998, et 1,7 en 1999. Les taux de change ont enregistré une stabilité relative, le secteur commercial ayant connu une nette amélioration dans l’ensemble de ces pays. Toutefois à comparer le niveau de l’économie dans cette partie du monde avec celui des autres régions, elle reste relativement inférieure au niveau requis, a-t-elle relevé. Et la secrétaire exécutive de l’Escwa d’évoquer les défis auxquels les pays de la région doivent faire face, d’où la nécessité d’un travail de collaboration et de coordination entre les partenaires concernés. Parmi ces défis, elle cite le problème de la rareté de l’eau en tant qu’élément fondamental pour le développement continu, la question de l’énergie, le développement de la technologie pour faire face à la concurrence, le transport pour réaliser le développement économique et augmenter les échanges commerciaux et touristiques, la planification de l’avenir, etc... Des généralités Présidée par le Premier ministre Rafic Hariri, une table ronde a débuté en début d’après-midi portant sur le «développement d’une politique économique et sociale régionale (...) afin de renforcer l’intégration et la coordination face aux défis de la globalisation». Plusieurs thèmes ont été soulevés lors de cette session qui s’est prolongée plus longuement que prévu. Bien que les problématiques soulevées soient d’actualité et d’une importance majeure pour le monde arabe, le débat s’est perdu dans les généralités, et les discussions se sont cantonnées à des affirmations vagues et sans lendemain. Sur la question de l’intégration, il s’agissait de savoir quel pourrait être le type de relation qui devrait exister entre un regroupement régional et un regroupement international tel qu’il est incarné par les accords commerciaux multilatéraux, sachant par exemple que les pays arabes au sein de l’OMC se comptent sur les doigts d’une main ? Concernant la concurrence, la question était de savoir comment faire face aux défis de la globalisation. Quelles sont les politiques envisagées pour financer le développement ? Est-il préférable de compter sur soi-même, de préférer l’épargne et par conséquent l’investissement ? Quel rôle attribuer à l’investissement étranger ? Sur la plan de la protection sociale, dans quelle mesure une politique sociale est-elle nécessaire pour faire face à la globalisation, telle que la politique de Sécurité sociale ? Et comment peut-on concevoir des programmes sociaux compatibles avec les changements économiques et politiques observés sur le terrain ? Hariri exige un suivi rigoureux Autant de questions cruciales auxquelles peu d’intervenants répondront avec rigueur et précision. L’intervention la plus remarquée sera probablement celle du ministre des Finances koweïtien, Youssef Hamad el-Ibrahim qui soulèvera avec beaucoup de courage d’ailleurs la question de la gestion politique de l’économique. «La décision économique est intimement liée à la décision politique. Malheureusement, dit-il, dans nos pays, la décision politique est toujours une décision politicienne et échappe à l’économique», affirme le ministre. Ce dernier ira encore plus loin pour parler de transparence et de justice, deux éléments indispensables pour la modernisation des économies arabes. Il citera aussi l’éducation , «un secteur qui relève de la responsabilité de l’État». «Quant à la concurrence, elle doit être suscitée dans l’esprit du citoyen, à travers la protection de la créativité et des nouvelles idées», dit-il. Tous les participants s’accorderont par ailleurs sur la nécessité de l’intégration et de la coopération arabe, ainsi que sur l’urgence de se mettre à l’heure de la technologie de l’information, mais aucun projet concret n’émanera de cette table ronde. Ils appelleront en outre à davantage de complémentarité dans le domaine du commerce, des investissements de la communication, de l’éducation, afin de relever les défis de la globalisation galopante. C’est d’ailleurs le Premier ministre Rafic Hariri qui, dans ses commentaires qui ont accompagné les interventions, soulignera la faille intervenue lors de ce débat, en faisant remarquer qu’une telle intégration, si elle doit réussir, nécessitera un suivi rigoureux, un engagement et des réunions intensives qui devront se tenir tous les mois, «et non pas des tables rondes où les officiels viennent prononcer des discours écrits par quelqu’un d’autre pour s’esquiver sitôt après», a conclu le Premier ministre.
Treize pays arabes étaient représentés à un niveau ministériel à la 21e session de l’Escwa, autour d’une table ronde sur le thème de «L’intégration régionale et la globalisation». Développer la coopération entre l’Escwa et les pays membres dans le but de réaliser le développement économique et social entre les pays, œuvrer à la réalisation de l’intégration régionale...