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Actualités - CHRONOLOGIES

« À quoi servent les Nations unies ? », se demande-t-on à Marjeyoun

«Vous portez l’accent d’un peuple qui vit depuis longtemps un conflit que tous les organismes internationaux n’ont pas encore réussi à régler». Pour crier leur désespoir, les habitants de Marjeyoun n’ont pas hésité à lancer cette critique à la sous-secrétaire générale des Nations unies et directrice du bureau régional des pays arabes au Pnud, Rima Khalaf Hunaidi, citoyenne jordanienne, d’origine palestinienne, née au Koweït. Les notables de Marjeyoun ont reçu la délégation du Pnud dans le club de la localité. Pour conférer à cette rencontre un caractère solennel ou plus probablement pour se rassurer, ils ont donné la parole en premier à l’évêque orthodoxe de Marjeyoun Mgr Élias Kfouri et au caïmacam de la ville Séman Attoui. Tout en rendant hommage aux Nations unies, Mgr Kfouri a indiqué : «Votre présence nous stimule ; pourtant les habitants attendent du gouvernement, de l’Onu, et des ONG que les promesses soient tenues». «Il faut lutter contre le chômage et aider les habitants à ne pas quitter la terre pour laquelle ils se sont sacrifiés», a-t-il dit. Et puis, à tour de rôle, les notables ont pris la parole. «Où sont les dons qui devaient être octroyés ?», a demandé un ancien médecin de l’hôpital de la localité. «Notre village est triste et vide, beaucoup d’habitants ont été obligés de partir», a rappelé un notable, en soulignant que «plus rien ne nous encourage à rester ici». Et de présenter quelques projets qui pourraient être mis en place : «Un pressoir d’olives qui pourra être utilisé dans toute la région, une usine agroalimentaire pour industrialiser l’agriculture et traiter les tomates cultivées dans la région, ou encore la restauration des monuments de la ville». «Les Pays-Bas sont les plus grands exportateurs de fleurs coupées du monde, que l’on nous pourvoie d’un partenariat avec une ONG hollandaise afin de nous aider à planter des fleurs dans la plaine de Marjeyoun», a-t-il ajouté. Prenant la parole, un enseignant de l’école de la localité s’est demandé à quoi servent les Nations unies... «La question est fort embarrassante, surtout quand mes élèves la posent», a-t-il ironisé. S’adressant à Mme Hunaidi, il a indiqué : «Vous êtes Palestinienne, les organismes onusiens ont aidé votre peuple mais ont-ils réglé votre conflit ? Évidemment pas ; ils ne font que du folklore. Nous voulons de véritables solutions», a-t-il dit. Et le brillant orateur de lancer un message, qui ne sera pas contredit par les autres notables présents : «Seule une paix juste et globale peut tout régler, que l’on nous donne cette paix et nous assumerons tout le reste». Malgré le désarroi et le désespoir de la population de Marjeyoun, Mme Hunaidi a réussi à se faire entendre. Grâce à son sang froid, son calme, son réalisme peut-être, elle est parvenue à dissiper la méfiance et l’agressivité des habitants désabusés de la localité. «Une paix juste et globale ne relève pas du Pnud», a-t-elle dit. «Mais avec les moyens mis à notre disposition, nous aiderons la population du Sud», a-t-elle poursuivi. Le contact établi depuis plusieurs mois entre le bureau du Pnud à Tyr et les habitants de Marjeyoun se poursuivra, se renforcera probablement.
«Vous portez l’accent d’un peuple qui vit depuis longtemps un conflit que tous les organismes internationaux n’ont pas encore réussi à régler». Pour crier leur désespoir, les habitants de Marjeyoun n’ont pas hésité à lancer cette critique à la sous-secrétaire générale des Nations unies et directrice du bureau régional des pays arabes au Pnud, Rima Khalaf Hunaidi, citoyenne...