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Actualités - CHRONOLOGIES

LIBAN-SUD - Tournée du Pnud dans la zone anciennement occupée - Des projets de développement socio-économique - pour venir en aide à la région frontalière

Le Pnud a lancé son rapport sur le Liban-Sud. Ce document émane de la conférence des organisations non gouvernementales pour le développement du Liban-Sud tenue en septembre dernier à Beyrouth, qui était organisée conjointement par le Pnud, et l’ambassade d’Italie sous le patronage du Premier ministre libanais. L’organisme onusien a choisi de lancer ce rapport à partir du Liban-Sud, en présence de Rima Khalaf Hunaidi, sous-secrétaire général de l’Onu et directrice du bureau régional des pays arabes au Pnud. Le lancement du rapport à partir de Tyr a été suivi d’une tournée dans l’ancienne zone de sécurité. Le Pnud et le CDR avaient entamé, depuis plus de six mois, un programme de développement socio-économique dans la zone anciennement occupée. Ce programme, dont le coût s’élève à deux millions de dollars dont un million assurés par le gouvernement libanais, est échelonné sur deux ans Tyr, Chahour, Bint Jbeil, Khiam, et Marjeyoun. Voilà les cinq étapes de la tournée du Pnud effectuée mercredi dernier. C’est à Tyr que le rapport des ONG pour le développement du Liban-Sud a été rendu public. Dans son allocution, le représentant permanent du Pnud Yves de San a souligné l’importance du travail des ONG au Liban-Sud. «A l’issue du retrait israélien, elles ont mis en place des projets dans divers secteurs», a-t-il dit. Evoquant la conférence des ONG de septembre, M. de San a rappelé qu’elle avait rassemblé des associations civiles locales et internationales qui avaient proposé des projets pour la réhabilitation de la zone, la réconciliation des partis en conflits, et le développement social. «C’était un forum où la communauté internationale avait démontré encore une fois son soutien au développement du Liban», a-t-il poursuivi. Et le représentant permanent du Pnud au Liban de déclarer que la conférence de septembre a permis à plusieurs ONG internationales de soutenir des associations civiles du Liban-Sud. Représentant l’ambassadeur d’Italie, qui parrainait la conférence de septembre dernier, le conseiller commercial de la chancellerie Paolo Dionisi a souligné l’importance du travail effectué par les ONG. «Dans le monde actuellement, le pouvoir des gouvernements diminue, l’œuvre de la société civile prend de plus en plus d’ampleur», a-t-il indiqué en notant qu’il «est nécessaire de prendre en considération l’apport des ONG et du secteur privé». Et de poursuivre que «l’Italie, le plus important pourvoyeur de fonds au Liban, participera à la fin de ce mois, à un atelier de travail international sur le déminage». La déléguée du CDR Wafa Charafeddine a noté que «le secteur public est incapable seul d’entreprendre le programme de développement socio-économique du Liban-Sud». «Un partenariat entre le secteur public et les associations civiles devrait former un nouveau mécanisme de travail pour le développement de toutes les régions du Liban et non seulement celui du Liban-Sud», a-t-elle dit en ajoutant qu’un «programme dans ce cadre est actuellement sous étude». A l’issue du lancement du rapport, une discussion a été tenue entre les responsables et les délégués des ONG conviés à Tyr. On notait la présence mercredi dernier, de plusieurs représentants de pays donateurs, notamment les ambassadeurs des Pays Bas et de Norvège, respectivement MM. Jan Piet Kleiweg de Zwaan et Vigleik Eide, ainsi que des chargés d’affaires et des conseillers de plusieurs chancelleries présentes au Liban, notamment japonaise, espagnole, canadienne, britannique, et des représentants de diverses organismes onusiens. Désarroi de la population Les responsables et diplomates ont fait face au cours de la discussion qui a suivi le lancement du rapport et de la tournée dans les villages anciennement occupés au désarroi de la population du Liban-Sud, libéré du joug israélien il y a presque un an. Les hôpitaux de la zone manquent de moyens, les anciens prisonniers devraient être aidés à réintégrer la société, et les promesses ne sont pas tenues. Les habitants ont ras-le-bol d’attendre des projets d’infrastructure qui ne voient pas le jour. Et ils ne parviennent pas à comprendre pourquoi les pays donateurs n’investissent pas au Liban-Sud. « Nous avons vécu 22 ans sous l’occupation, nous sommes prêts encore à vivre dix ans sans eau ni électricité, mais sachez avant tout que nous tenons à notre dignité», a lancé un habitant de l’ancienne zone de sécurité aux officiels présents à Tyr. Las. Ils sont las d’attendre. Bien que le gouvernement libanais soit seul responsable de leur désarroi actuel, les habitants du Liban-Sud s’en prennent à tous les officiels étrangers ou libanais. Leur message, ils veulent le faire parvenir quel que soit le messager. Mme Hunaidi, qui a effectué une tournée d’inspection au Liban, a visité trois projets entamés par le Pnud pour le Liban-Sud et la ville de Marjeyoun où des activités devront prochainement voir le jour, notamment une plantation de champignons et un club de jeunes (voir encadré). À Chahour, grâce à l’apport de l’ambassade de Grande-Bretagne les apiculteurs pourront bénéficier d’un laboratoire spécial où des échantillons de miel en provenance de toute la zone pourront être analysés. Le comité pour le développement de l’apiculture au Liban-Sud, qui siège à Chahour, village situé sur l’ancienne frontière qui séparait les localités occupées de la zone libre, coopère avec le Pnud depuis trois ans. Enumérant les difficultés auxquels ils font face, ils ont souligné la nécessité de trouver des marchés à leur produit, et de transformer le miel pur en d’autres biens de consommation (savon, shampoing…). À Mme Hunaidi, ils ont présenté des bocaux portant le sigle du Pnud. Le Liban-Sud regroupe plus de 2000 apiculteurs, dont 300 professionnels. La zone produit environ 40 tonnes de miel par an. À Bint Jbeil, la sous-secrétaire générale de l’Onu a rencontré des jeunes du Liban-Sud qui bénéficient d’un projet conjoint entre le Pnud, le ministère des Affaires sociales, et le secteur privé, notamment l’entreprise Cisco qui a offert des ordinateurs aux jeunes de la région. Le jour où le Sud libéré bénéficiera de lignes de téléphone, les jeunes pourront être branchés sur Internet. Le projet inauguré il y a tout juste un mois consiste à familiariser les étudiants à l’informatique. A Khiam, c’est un projet agricole qui a bénéficié de la visite de la délégation. La coopérative du village qui regroupe 70 agriculteurs a bénéficié d’un don de 20 mille dollars et elle est parvenue à rassembler 8500 dollars supplémentaires pour effectuer son projet : la création d’une plantation de kiwis au Liban-Sud. C’est une première dans l’ancienne zone occupée. Les agriculteurs ont réussi à acheter 1 500 plants de l’arbre exotique. Ils seront plantés dans la plaine de Khiam, non loin de la ligne bleue… De l’autre côté de la ligne bleue, des pruniers, des pommiers, et d’autres arbres et légumes sont plantés, arrosés, élagués… Là-bas, la terre est tellement exubérante que l’on oublierait que le Moyen-Orient est une zone où l’eau est une denrée qui se raréfie. Depuis le retrait israélien, les agriculteurs du Liban-Sud souhaitent réaliser un rêve : travailler leur terre en utilisant des techniques modernes pour que les plaines et les champs de la zone deviennent aussi beaux que ceux qui se trouvent de l’autre côté de la frontière. Est-ce trop rêver ?
Le Pnud a lancé son rapport sur le Liban-Sud. Ce document émane de la conférence des organisations non gouvernementales pour le développement du Liban-Sud tenue en septembre dernier à Beyrouth, qui était organisée conjointement par le Pnud, et l’ambassade d’Italie sous le patronage du Premier ministre libanais. L’organisme onusien a choisi de lancer ce rapport à partir du Liban-Sud,...