Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Exécutif - Lahoud appelle à l’unité et Hariri dénonce les tentatives de déstabilisation - Le gouvernement approuve la réunification des 1re et 2e sections de l’UL

Les principales résolutions du Conseil des ministres qui s’est tenu hier sous la présidence du chef de l’État, le général Émile Lahoud (et qui a été précédé d’un tête-à-tête de 45 minutes entre le président Lahoud et le chef du gouvernement Rafic Hariri) ont porté sur des questions d’ordre administratif dont l’importance n’échappe à personne. Si l’examen du dossier de la MEA a été ajourné à la prochaine séance, il n’en est pas de même du problème de Télé-Liban dont le cas a été longuement discuté. Le président Lahoud a insisté pour une reprise des émissions de la télévision étatique d’ici au 25 mai prochain, comme prévu. Le ministre des Finances, Fouad Siniora, s’est toutefois opposé à une telle décision, en raison du coût financier élevé qu’elle entraînerait. Plusieurs ministres ont soutenu la position de M. Siniora sur ce plan. Le ministre de l’Information Ghazi Aridi a indiqué à ce propos qu’une relance de Télé-Liban nécessiterait un budget de 230 000 dollars par mois. Décision a été prise, au terme du débat, de se contenter durant les trois premiers mois de la reprise des bulletins d’information et des programmes politiques, avec un budget limité à 250 000 dollars pour une période de deux mois. M. Aridi a précisé qu’un personnel de 50 ou 60 techniciens et employés serait nécessaire pour cette phase transitoire. Autre décision importante prise par le gouvernement : la réunification des première et deuxième sections de l’Université libanaise à Beyrouth et au Mont-Liban, ce qui remet ainsi en cause l’existence des branches de l’Est qui avaient été ouvertes au début de la guerre. Par ailleurs, le gouvernement a avalisé le point de vue des ministres Samir Jisr et Bahige Tabbarah qui se sont opposés au souhait du ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed Beydoun, d’obtenir l’accord du Conseil des ministres pour l’achat du fuel oil couvrant les besoins du pays pour une période de trois ans, pour un montant d’un milliard de dollars. Contrairement à l’avis de M. Beydoun, les ministres Jisr et Tabbarah ont fait valoir que pour financer l’achat de ce fuel oil, le gouvernement devait d’abord transmettre au Parlement un projet de loi l’autorisant à émettre des bons du Trésor pour couvrir le montant d’un milliard de dollars. Au plan strictement politique, le président Lahoud a évoqué, au début de la séance (qui a eu lieu en l’absence des ministres Pierre Hélou, Sebouh Hovnanian et Sleiman Frangié) la conjoncture régionale «qui reflète, a-t-il déclaré, les intentions d’Israël qui cherche à saboter le processus de paix en se livrant quotidiennement à des massacres à l’encontre du peuple palestinien ou en proférant des menaces répétées contre le Liban et la Syrie». Le chef de l’État a affirmé dans ce cadre que «la politique musclée suivie par Israël ne fait que renforcer la détermination à recouvrer les droits arabes, notamment en ce qui concerne le retrait total des territoires occupés et le retour des réfugiés palestiniens». «Une telle situation, a ajouté le président Lahoud, nécessite d’adopter une attitude nationale unifiée pour faire face aux dangers et aux menaces. Elle impose également d’éviter tout ce qui serait susceptible d’ébranler la stabilité dans le pays et de permettre à Israël de profiter de cette situation pour poursuivre sa politique agressive». En conclusion, le chef de l’État a déclaré que «la priorité devrait être accordée au renforcement de l’unité interne et à la consolidation de la conjoncture socio-économique, en favorisant les échanges objectifs et constructifs, loin de tout défi ou fanatisme». De son côté, le Premier ministre a tenu à apporter un démenti catégorique aux rumeurs colportées récemment concernant la situation gouvernementale et la conjoncture économique. M. Hariri a affirmé que «les informations qui circulent à ce propos ne sont nullement justifiées». «Le gouvernement, a-t-il ajouté, accomplit sa tâche. Il existe une entente entre toutes les fractions. Si certaines parties œuvrent contre l’intérêt du pays, elles ne réussiront sûrement pas à atteindre leur objectif. Nous sommes en effet déterminés à mettre en application nos promesses et à exécuter toutes les décisions que nous avons prises dans tous les domaines et au niveau de toutes les administrations et institutions, d’autant que ces décisions ont été favorablement accueillies dans l’ensemble des milieux». Après avoir évoqué la série de congrès et de conférences à caractère régional ou international qui se succèdent dans le pays, M. Hariri a souligné que ce type de rencontres met en évidence «l’importance du rôle du Liban et l’intérêt que lui porte les États étrangers et qui est dû à la confiance étrangère envers le Liban». «Une telle confiance étrangère devrait être confortée par une confiance interne», a souligné M. Hariri. En conclusion, le Premier ministre a réaffirmé la position de principe du gouvernement concernant la récupération des fermes de Chebaa. Après les interventions du président Lahoud et de M. Hariri, le Conseil des ministres s’est attaqué à son ordre du jour et a adopté une série de résolutions dont les principales se rapportent au projet de privatisation envisagé pour assainir les finances de l’État. Il a ainsi approuvé un projet de décret organisant les activités du Conseil supérieur de la privatisation. Le gouvernement a, d’autre part, décidé de confier la gestion de Télé-Liban au secteur privé. Il compte établir un cahier des charges pour un appel d’offres international pour la gestion et l’exploitation de Télé-Liban. Les journaux télévisés et les programmes politiques resteront cependant placés sous le contrôle du ministère de l’Information. Au terme de la réunion, M. Aridi a annoncé que la chaîne nationale reprendra comme prévu, ses programmes avant le 25 mai, mais que les émissions se limiteront pendant les trois premiers mois aux bulletins télévisés et aux programmes politiques. «Durant cette période, un cahier des charges sera établi en prévision d’une exploitation privée de la chaîne, à condition que les programmes politiques restent sous la supervision du ministère de l’Information », a expliqué le ministre. Le Conseil des ministres a en outre pris connaissance des démarches en voie de préparation, en prévision de la privatisation de la MEA. Les explications ont été fournies par le ministre des Transports, M. Négib Mikati, qui doit ultérieurement faire un exposé plus détaillé au cours de la prochaine réunion. Par ailleurs, le Conseil des ministres a approuvé un projet de loi autorisant le ministère des Finances à émettre des bons du Trésor en devises pour payer la facture du fuel oil pour trois ans, que l’État compte acheter. Il a chargé la commission formée pour examiner la situation de l’Université libanaise d’établir un plan pour la fusion de toutes les branches de l’établissement à Beyrouth et au Mont-Liban, ainsi que pour le transport des étudiants. Cette fusion doit s’opérer au cours de l’année universitaire 2001-2002.
Les principales résolutions du Conseil des ministres qui s’est tenu hier sous la présidence du chef de l’État, le général Émile Lahoud (et qui a été précédé d’un tête-à-tête de 45 minutes entre le président Lahoud et le chef du gouvernement Rafic Hariri) ont porté sur des questions d’ordre administratif dont l’importance n’échappe à personne. Si l’examen du dossier...