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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Hommage - Ouvrage-album et exposition au musée Sursock - L’héritage Michel Chiha, « Des pages d’histoire » pour revitaliser la réflexion

Cheikh Michel el-Khoury, MM. Ghassan Tuéni et Michel Eddé, le professeur Samir Khalaf, Mmes Marie-Claire Doumit, Madeleine Hélou, Claude Doumit Serhal et Michèle Hélou Nahas (petites-filles de Michel Chiha), les amis et membres de la fondation Michel Chiha. Tous présents hier au siège de l’Ordre de la presse pour présenter l’exposition «Pages d’histoires du Liban : les archives de Michel Chiha». Un hommage que rendra le musée Nicolas Sursock (du 9 mai au 4 juin) à l’homme, le bâtisseur, le visionnaire disparu en décembre 1954, et dont l’œuvre politique et intellectuelle a profondément marqué, tant par sa clairvoyance que par sa «recherche de l’altitude», toute une génération de responsables. M. Ghassan Tuéni a évoqué le souvenir du grand penseur, politologue et éditorialiste (il fonda Le Jour) dont les propos avaient souvent force de loi auprès des dirigeants. «Banquier malgré lui, rappelle M. Tuéni, Michel Chiha est le théoricien de la formule libanaise, et l’un des principaux auteurs de cette Constitution qui nous régit jusqu’à ce jour dans ses dispositions essentielles». Cheikh Michel el-Khoury a traité, en évoquant Michel Chiha, l’homme aux milles facettes qui marqua de son empreinte le cheminement du Liban vers l’indépendance. En soulignant que c’est bien grâce à ce penseur que la démocratie libanaise a pu se structurer en régime parlementaire, la Chambre représentant un creuset de rencontre, de délibération et d’entente entre toutes les familles spirituelles du pays. C’est également grâce aux pressants conseils donnés par Michel Chiha au président cheikh Béchara el-Khoury, que le système de libre-échange, toujours en vigueur, a été instauré après la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Prenant à son tour la parole, M. Michel Eddé a rappelé le politologue «visionnaire» qu’était Michel Chiha. Et qui n’a cessé de mettre en garde contre les dangers qui guettent le Liban et les pays arabes du fait de la création de l’État d’Israël. M. Eddé recommande à ce propos la relecture du recueil de Chiha intitulé Palestine. L’ancien ministre a mis l’accent sur la capacité de l’auteur à saisir, dès la naissance de l’État hébreu, la réalité de sa nature et les implications futures de sa politique dans la région. Voici ce que le 18 mai 1946, trois jours après la proclamation de l’État d’Israël, Michel Chiha écrivait : «Toute la force mondiale d’Israël représentée à Tel-Aviv par le gouvernement d’un État souverain convergerait sur les pays arabes et sur leur asservissement économique en vue d’une domination politique future». Pour faire face à cette menace, l’auteur appelle les Arabes à la résistance. «La résistance arabe n’est pas seulement nécessaire, elle est vitale. C’est vraiment, c’est authentiquement, à la longue, pour le Proche-Orient, d’Asie jusqu’en Égypte, une question de vie et de mort». Ce qui l’inquiétait à l’époque nous inquiète encore aujourd’hui. Toujours d’actualité Les deux petites-filles de Michel Chiha, Mmes Claude Doumit Serhal et Michèle Hélou Nahas, ont pris à leur tour la parole pour présenter l’ouvrage-album Michel Chiha, 1891-1954 publié, à cette occasion, par la fondation. Dans la préface, Claude Doumet Serhal écrit : «Je suis de ceux pour qui les guerres du Liban ont en quelque sorte contribué à faire tabula rasa du passé. De ce monde d’autrefois notre génération ne garde que peu de souvenirs. La transmission des archives de Michel Chiha représente donc pour nous l’affiliation au passé, l’acte de foi pour une revitalisation de la réflexion. Cette évaluation du passé, à travers un album et une exposition, devient ainsi objet de construction, bain dans lequel se reforme l’identité». Pour sa part, Michèle Hélou Nahas a expliqué qu’«à partir de textes inédits, cet album a pour objet de nous éclairer sur le parcours d’un des initiateurs du Liban moderne, dans ses efforts pour faire aboutir son message. Notre souhait est que cet ouvrage ainsi que l’exposition qui l’accompagne puissent permettre aux nouvelles générations de découvrir l’homme que la plupart n’ont pas eu l’occasion de connaître». En effet, témoignages, manuscrits, documents et photographies lèvent le voile sur un politologue qui a «rêvé», aimé et servi son pays. De même, lettres, télégrammes et coupures de journaux illustreront son rôle dans les différentes étapes qui ont précédé l’émission de la livre libanaise et les conséquences de cet événement. Également un florilège de textes qui frapperont souvent par leur caractère d’actualité, demeuré intact bien des décennies plus tard. La jeunesse libanaise qui a subi le «cloisonnement» de l’esprit pourra connaître un homme qui a semé l’idée d’«un Liban sensible certes à son environnement, mais non moins pénétré de sa spécificité, un Liban libanais, singulier dans sa pluralité. Libanais, méditerranéen, proche-oriental, arabe, Michel Chiha ne cesse de repousser les frontières, dans sa quête d’universalisme». Avis aux universitaires et écoliers. À signaler que des visites guidées sont prévues par le musée : à 16 heures avec Sabah Beydoun (en arabe) et à 17 heures avec Andrée Khayat (français). Pour tout renseignement, on peut appeler le numéro 03-711377. Par ailleurs, le professeur Samir Khalaf a annoncé que les 18 et 19 mai un colloque ayant pour thème «The Lebanese System : a Critical Reassessment» (ou le système libanais : réévaluation critique) se tiendra à l’Université américaine de Beyrouth, plus précisément au College Hall Auditorium B1. Les théories de Michel Chiha constitueront la plate-forme de cette rencontre qui regroupera des spécialistes. Parmi lesquels citons MM. Fouad Boutros, Marwan Hamadé, Ghassan Tuéni, le président Antoine Khair, Ahmad Beydoun, Chibli Mallat, Joe Issa el-Khoury, Kamal Hamdan, Volker Perthes (auteur d’un ouvrage sur l’économie syrienne) et Mme Élisabeth Picard.
Cheikh Michel el-Khoury, MM. Ghassan Tuéni et Michel Eddé, le professeur Samir Khalaf, Mmes Marie-Claire Doumit, Madeleine Hélou, Claude Doumit Serhal et Michèle Hélou Nahas (petites-filles de Michel Chiha), les amis et membres de la fondation Michel Chiha. Tous présents hier au siège de l’Ordre de la presse pour présenter l’exposition «Pages d’histoires du Liban : les archives de...