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Actualités - ANALYSES

vie politique - La main tendue des assises de Kornet Chehwane est refusée - Après le manifeste de l’Est, forte campagne de dénigrement à l’Ouest

La main tendue est refusée. Le président Bachar el-Assad répète, cette fois à l’intention de l’opinion occidentale, que seules les autorités officielles libanaises peuvent éventuellement demander le retrait des forces syriennes. Ajoutant, pour faire bonne mesure, que cela n’est envisageable qu’une fois que ces forces auront achevé leur tâche. Sans autre précision. Ce qui en fait une mission variable, ouverte et pour tout dire permanente sinon pérenne. Localement, les hérauts ordinaires des décideurs, clouent au pilori, et d’une même voix, les congressistes de Kornet Chewhane, traités sinon de félons du moins d’agents inconscients de l’ennemi. En des termes encore moins courtois, l’ancien secrétaire général de la branche libanaise du Baas syrien, M. Assem Kanso, répond aux indépendantistes qu’ils «peuvent toujours crever, (sic !) la Syrie ne quittera pas le Liban tant que le général Émile Lahoud restera président de la République». Des propos qui, bien au-delà de leur forte coloration colérique, donnent doublement à réfléchir. Car ils visent à considérer comme nulle et non avenue la démarche actuelle du régime en direction de Bkerké. Tout en semblant promettre dès à présent une reconduction du mandat présidentiel. Pour peu, évidemment, que Baabda maintienne ses positions de base, attachées au maintien de la présence syrienne. Quant au président Nabih Berry, qui respecte quand même bien mieux les formes que M. Kanso, il n’est pas en reste sur le fond. Puisqu’il répète que si l’on ne prend pas la précaution de retirer le sujet de la présence syrienne de la circulation, il deviendrait formellement interdit d’en parler. Mais par qui ? Et de quelle manière ? Ces deux questions, qui se posent et s’imposent d’elles-mêmes, ne débouchent que sur une seule perspective : la répression. Bien entendu à l’Est, on mesure tout à la fois la gravité de ces réactions en flèche et les avantages politiques qu’on peut en retirer. On y estime en effet que le camp d’en face, qui renonce à s’avancer masqué pour se faire ouvertement menaçant, serait maintenant aux abois. Signe, peut-être, d’une faiblesse qui en s’avouant devient particulièrement dangereuse. Cependant à l’Ouest, les professionnels de la politique qui ne sont pas directement branchés sur les centres de force ou répugnent par métier à tout étalage de muscles, s’efforcent de défendre «raisonnablement» la cause de la présence syrienne. En développant les arguments suivants : – Les parties qui réclament le redéploiement en prélude au retrait, conformément à Taëf, ne représentent qu’une minorité qui ne parle ni au nom de la moitié du pays ni au nom d’une communauté déterminée. – Taëf a certes évoqué la question du repli sur la Békaa, mais en précisant qu’il appartient aux deux gouvernements libanais et syrien d’en traiter à leur convenance. – La Syrie est présente pour empêcher toute nouvelle dislocation du corps libanais. Et pour préserver les chances d’entente intérieure, toujours compromises par de sempiternelles querelles intestines. Comme en fait d’ailleurs foi la présente polémique sur sa présence. – Dans l’équation régionale, la présence des Syriens empêche tout débordement des camps armés palestiniens. – Parallèlement, elle permet de mieux contrer les visées multiples de l’ennemi commun israélien. – En apportant un soutien encore plus accentué à la résistance active libanaise. – Pour tout dire, il se livre un combat régional commun, vital pour ce pays, qui prime toute autre considération et justifie une alliance sans faille avec Damas. Dont la présence est dès lors stratégique, au plein sens du terme. Saisissant cette même balle au bond, l’Est réplique qu’il faut justement s’en tenir, si le besoin en est prouvé, au côté purement technique de la présence militaire syrienne. Donc appliquer les accords de Taëf qui n’avaient pas négligé, tant s’en faut, cet aspect de la question. Et qui estimaient que les besoins stratégiques seraient largement assurés par un repositionnement des forces syriennes sur la Békaa, assorti d’une non-intervention dans les affaires sécuritaires, et a fortiori sociopolitiques, du Liban. L’Est ajoute que le pacte de Taëf, géniteur de l’actuelle Constitution, a force de loi première, aucun gouvernement ne pouvant y passer outre. Surtout pas dans les questions mettant en balance des droits souverains inaliénables, aussi bien que l’entente nationale. Et de conclure, un peu perfidement, en se référant aux fameux discours d’investiture du régime qui plaçait au-dessus de tout le respect de la loi. Fondamentale.
La main tendue est refusée. Le président Bachar el-Assad répète, cette fois à l’intention de l’opinion occidentale, que seules les autorités officielles libanaises peuvent éventuellement demander le retrait des forces syriennes. Ajoutant, pour faire bonne mesure, que cela n’est envisageable qu’une fois que ces forces auront achevé leur tâche. Sans autre précision. Ce...