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Actualités - CHRONOLOGIES

Réactions mitigées au mémorandum de Kornet Chehwane

De manière générale et à l’exception de quelques voix dissonantes, les réactions politiques au mémorandum des assises chrétiennes de Kornet Chehwane étaient plutôt favorables. Même des pôles considérés comme étant proches de la Syrie y ont vu une base solide pour engager un dialogue national autour des sujets qui divisent les Libanais Avec toutefois cette nuance pour le chef du Parlement : il est pour le dialogue, mais pas autour du dossier syrien. «À l’exception de la clause relative à la présence syrienne au Liban, tous les points du document peuvent faire l’objet d’un dialogue. Nous sommes tous d’accord sur le fait qu’Israël représente la principale menace pour le pays», a déclaré M. Berry devant ses visiteurs en ajoutant : «J’ai déjà dit qu’il vaut mieux cesser d’aborder le dossier de la présence syrienne avant qu’il ne devienne tabou et je suis toujours du même avis. Cette question ne peut pas être traitée par les communiqués et les déclarations». Un député membre du bloc parlementaire du président de la Chambre, M. Abdel Latif Zein, ne s’est pas particulièrement arrêté, il est vrai, sur l’article relatif à la question syrienne, mais il a fait l’éloge de l’ensemble du mémorandum de Kornet Chehwane : «Le texte cerne toutes les questions chaudes qui font l’objet d’un débat dans le pays. Il laisse transparaître une vision claire et sincère et peut par conséquent constituer une base solide pour un bon dialogue entre tous les Libanais». Les députés Farid Makari, Mohammed Kabbara, Maurice Fadel, Mohammed Safadi et Abdallah Farhat ont développé, à quelques nuances près, le même raisonnement. M. Zein a toutefois exprimé une réserve : «J’aurais souhaité que ce document soit en premier soumis au chef de l’État». Également proche du chef du Parlement, le député Mahmoud Abou Hamdane a contesté l’appel à un redéploiement puis à un retrait syrien, estimant que «la présence syrienne est un des principaux éléments de notre force et de notre unité» et qu’il est «erroné à l’heure actuelle d’exiger sa suppression». Laconique, M. Hussein Husseini a qualifié de «sérieux» le mémorandum de Kornet Chehwane. «Il serait tout aussi réfléchi de l’évaluer minutieusement», a-t-il ajouté. Le Forum de l’action nationale que préside l’ancien chef de gouvernement Sélim Hoss a pour sa part formulé une série d’observations sur le communiqué qu’il a jugé comme étant positif. «Nous trouvons que le mémorandum des assises de Kornet Chehwane recèle plusieurs points positifs et reflète beaucoup de modération et d’ouverture, mais nous nous trouvons contraints de formuler quelques remarques constructives sur sa teneur, dans le but de favoriser le dialogue», a indiqué un communiqué du comité exécutif du Forum de l’action nationale. Grosso modo, M. Hoss a noté, en commentant divers points soulevés par les signataires du mémorandum, que le dialogue proposé ne peut être fructueux que s’il est démocratique, «ce qui signifie qu’il doit avoir lieu dans le cadre des institutions, après l’organisation d’élections parlementaires libres, régulières et justes». Il a souligné aussi qu’une démocratie authentique est susceptible de favoriser la réconciliation nationale et, par conséquent, une participation effective à la vie politique. M. Hoss, qui a plaidé en faveur d’une action devant déboucher sur l’abolition du confessionnalisme politique, a en outre estimé qu’il appartient à l’État de décider s’il faut ou non dépêcher l’armée au Liban-Sud. Concernant le dossier syrien, il a souhaité que le pouvoir adopte la position qui s’impose, «du moment que toutes les parties ont donné leurs points de vue à ce sujet», et qu’il œuvre pour l’appliquer «en s’entendant là-dessus avec les responsables syriens sur base de la coopération et de la fraternité». «Il ne faut pas que cette question continue de diviser les Libanais et de menacer leur unité, sachant que les assises de Kornet Chehwane appellent dans leur mémorandum à reconnaître l’autre, à vivre en interaction avec lui, à accepter les différences d’opinions et à ne pas prétendre détenir la vérité exclusive. Cela doit également s’appliquer aux signataires du texte», a ajouté le communiqué qui s’est dit favorable à une «diversification de la représentation communautaire» au sein des assises de Kornet Chehwane. Cette dernière idée a été aussi développée par la Fédération des ligues chrétiennes. Après la publication du communiqué du Forum de l’action nationale, le député Boutros Harb a rendu visite à M. Hoss et a assuré que les concertations se poursuivront «en vue de trouver un mécanisme pour dynamiser les consultations nationales et engager un dialogue sur les diverses questions politiques et socio-économiques». Le chef du PSP, M. Walid Joumblatt, a de son côté estimé que le document de Kornet Chehwane «pave la voie à un règlement historique avec la Syrie et à l’établissement de relations bilatérales normales loin des tensions, des dépendances, du langage du terrorisme et des poignards». «Nous accordons une importance particulière au rôle du chef de l’État qui doit assumer la responsabilité du mémorandum de Kornet Chehwane ou d’autres documents démocratiques favorisant le dialogue afin de sortir le pays de la crise dans laquelle il se débat», a ajouté M. Joumblatt. M. Habib Sadek, ancien député, a jugé que le mémorandum «constitue l’unique moyen pour résoudre les conflits entre les Libanais» alors que l’ancien chef de la diplomatie Farès Boueiz a vivement critiqué le texte, minimisant son importance en estimant qu’il s’agit d’une reprise des prises de positions du patriarche. L’opposition Kataëb, qui s’est réunie sous la présidence de M. Élie Karamé, a expliqué dans un communiqué que si elle a cosigné le mémorandum en dépit de ses réserves sur Taëf, c’est parce qu’elle juge que cet accord est devenu une «réalité politique» et que «l’intérêt national exige qu’on soutienne les prises de position du patriarche» maronite. Le chef des Kataëb Mounir Hajj a en revanche jugé que le mémorandum commande «une certaine discussion», partant du principe que le problème se pose au niveau de «la méthode proposée pour traiter certains dossiers».
De manière générale et à l’exception de quelques voix dissonantes, les réactions politiques au mémorandum des assises chrétiennes de Kornet Chehwane étaient plutôt favorables. Même des pôles considérés comme étant proches de la Syrie y ont vu une base solide pour engager un dialogue national autour des sujets qui divisent les Libanais Avec toutefois cette nuance pour le...