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Actualités - CHRONOLOGIES

USA - Des dossiers de la CIA rendus publics - Les services de renseignements internationaux - recrutaient des ex-nazis pendant la guerre froide

La CIA a rendu publics vendredi des dossiers secrets sur vingt responsables nazis qui confirment que plusieurs d’entre eux ont été utilisés par les services de renseignements occidentaux ou soviétiques pendant la guerre froide. Ces documents tendent à démentir que le chef de la Gestapo Heinrich Mueller ait survécu et ait travaillé pour les Soviétiques. «De fortes indications suggèrent» qu’il mourut en 1945, car les indices sur sa survie n’ont pu être confirmés, selon un communiqué du Groupe de travail gouvernemental américain sur les crimes de guerre de l’Allemagne nazie et du Japon impérial (IWG). Ces documents publiés par l’IWG ont été présentés au musée de l’Holocauste à Washington par des historiens et des parlementaires lors d’une conférence de presse. L’historien Richard Ben-Veniste a dénoncé le recrutement «myope et contreproductif» par les Occidentaux d’individus moralement condamnables pour espionner contre Moscou et qui furent aussi «vulnérables au chantage» soviétique après 1945. Pour Eli Rosenbaum, enquêteur du département (ministère) de la Justice, ces documents «montrent que les vrais vainqueurs de la guerre froide furent des criminels nazis, dont certains échappèrent à la justice parce que l’Est et l’Ouest se défiant réciproquement avaient perdu la volonté de poursuivre les criminels nazis». Les dossiers sur quelques hauts dirigeants – comme Adolf Hitler, le médecin d’Auschwitz Josef Mengele, et Adolf Eichmann, un des planificateurs de la Shoah – n’apportent pas de révélations. Une note de 1944 sur Hitler fait cependant état des propos rapportés d’un médecin ayant examiné le dictateur en 1937 et qui avait prédit qu’il «deviendrait le criminel le plus fou que le monde ait connu». Les orateurs se sont cependant félicités que la CIA ait déclassifié depuis 1999 trois millions de pages de documents confidentiels sur cette période. Eli Rosenbaum a critiqué l’utilisation et la protection par les Américains de criminels de guerre tels que Klaus Barbie, «le boucher de Lyon» qui fut finalement condamné en France, ou Emil Augsburg qui se signala par des massacres de juifs en Pologne et en Russie. Il a aussi regretté que la CIA n’ait pas lancé d’enquête sur le passé de Kurt Waldheim avant son élection au poste de secrétaire général des Nations unies en 1971. Son passé nazi ne fut connu qu’en 1986, a rappelé Eli Rosenbaum, qui dirigea à l’époque l’enquête américaine. Mais, selon l’historien Paul Breitman, «rien ne suggère que Waldheim ait été un informateur ou un agent de la CIA ou que l’URSS l’ait fait chanter». Selon un «décompte préliminaire» présenté par M. Rosenbaum, parmi ces nazis «au moins 6 furent utilisés ou l’ont peut-être été par les services de renseignements des États-Unis (...); au moins 5 d’entre eux furent recrutés par l’organisation Gehlen» (du nom d’un ancien chef de l’Abwehr, Reinhard Gehlen) qui était «elle-même dominée par la CIA». Six, dont cinq criminels de guerre présumés, ont peut-être été des agents du KGB soviétique, trois des Allemands de l’Ouest, deux des services français et un des britanniques, selon M. Rosenbaum. Le rabbin Marvin Hier, fondateur du Centre Simon Wiesenthal à Los Angeles, s’est déclaré satisfait de cette publication, «exemplaire et nécessaire depuis longtemps». Il a souhaité que l’IWG analyse et publie rapidement de très nombreux autres documents de la CIA. «Cela mettra la pression sur les Britanniques, les Français, le Vatican» pour qu’ils ouvrent leurs archives, a ajouté le rabbin, en s’indignant que ces pays invoquent toujours leur «sécurité nationale», un demi-siècle après les faits.
La CIA a rendu publics vendredi des dossiers secrets sur vingt responsables nazis qui confirment que plusieurs d’entre eux ont été utilisés par les services de renseignements occidentaux ou soviétiques pendant la guerre froide. Ces documents tendent à démentir que le chef de la Gestapo Heinrich Mueller ait survécu et ait travaillé pour les Soviétiques. «De fortes...