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Actualités - CHRONOLOGIES

MUSIQUE - « Master class » de l’ensemble « Le Masque » à l’école Ghassan Yammine - Le baroque en liberté

La musique baroque, redécouverte vers 1850 après un siècle d’oubli complet, a sa place forte dans la ville de Strasbourg, en France : «Le premier conservatoire à former ses élèves à ce répertoire et aux instruments qu’il nécessite était l’un de cette ville», explique Marc Hervieux, joueur de flûte à bec et directeur artistique de l’ensemble baroque Le Masque, venu à Beyrouth donner un concert et une master classe à trois élèves de violon de l’école de musique Ghassan Yammine. «L’époque baroque se situe entre 1600, qui voit apparaître les tous débuts de l’opéra et 1750, date de la mort de Jean-Sébastien Bach», poursuit Jonathan Nubel, violoniste. «Le répertoire est tombé en désuétude jusqu’en 1850. On préférait jouer la musique contemporaine et les œuvres des compositeurs baroques étaient interprétées de manière confidentielle et rare, dans les salons d’amateurs. Du milieu du XIXe siècle jusqu’en 1920, les partitions n’ont été restituées que pour y trouver de nouvelles idées. Ce n’est qu’après cette date qu’on les redécouvre dans leur authenticité et que les instruments baroques sont remis au goût du jour». Mais seulement leur copie, parce que le théorbe (luth à long manche), joué par Peter Richter ou la viole de gambe par Clément Trenzs du Masque vieillissent mal. Leur fabrication, expliquent ces deux derniers, prend en moyenne deux ans. Œuvres en miroir «Le baroque, c’est l’apparition dans la conduite générale de la composition, de la basse continue», poursuit Marc Hervieux. «C’est-à-dire l’apparition de la double portée qui a permis de mettre au goût de jour la monodie accompagnée. En clair, le baroque a voulu retrouver le naturel du chant et la liberté des modulations». Le Masque, formé en 1995, reprend donc ce répertoire : la formation, à géométrie variable (de 2 à 13 musiciens ou solistes), cherche à rendre aussi fidèlement que possible toutes les tendances musicales de l’époque : en effet, le «mask» anglais ne ressemblait pas vraiment à la tradition de la «commedia dell’arte» jouée à Venise et encore moins à la musique interprétée dans les salons de la cour de Versailles : «D’une certaine manière, poursuit Marc Hervieux, nous levons le masque sur le baroque, qui adorait cet objet et s’en servait beaucoup». Baroque, musiques d’improvisation La musique des rois se mélange-t-elle avec les créations d’aujourd’hui ? «Elle ressemble beaucoup au jazz, parce qu’elle laisse une grande place à l’improvisation, répond Jonathan Nubel. Certains compositeurs contemporains créent des pièces pour mettre en valeur les instruments anciens, ou mettent en miroir leurs œuvres avec celles de l’époque, comme l’Italien Walterio Dalzzi dans son travail avec les “Lamentations” de Scarlatti ou encore les expérimentations de le Suisse Klaus Huber». Après leur concert au CCF, jeudi 26 avril, les quatre membres du Masque ont donné samedi dernier un «Master class» à l’école de musique Ghassan Yammine. Après avoir interprété un extrait d’une œuvre baroque, ils ont présenté chacun à leur tour leurs instruments. Puis trois élèves de violon de l’école, en la présence de leur professeur, Evgueni Loguinov, ont travaillé avec le violoniste Jonathan Nubel : Karim Najem (11 ans) a interprété des Variations de Dankla, Gilbert Kandalaft la Courante de Bach et Mansour el-Hachem Legend de Wieniawsky.
La musique baroque, redécouverte vers 1850 après un siècle d’oubli complet, a sa place forte dans la ville de Strasbourg, en France : «Le premier conservatoire à former ses élèves à ce répertoire et aux instruments qu’il nécessite était l’un de cette ville», explique Marc Hervieux, joueur de flûte à bec et directeur artistique de l’ensemble baroque Le Masque, venu...