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Actualités - CHRONOLOGIES

CORRESPONDANCE - Le temps des cerisiers japonais - à Washington

WASHINGTON-Irène MOSALLI Le spectacle dure juste une semaine. Et tout le monde accourt de toute part, à Washington, pour admirer l’arrivée d’un printemps pas comme les autres, à savoir, les cerisiers japonais en fleurs. La vision qu’ils constituent, généralement entre le 25 mars et le 8 avril, est un vrai prodige de la nature et de l’homme. Ces arbres aux fleurs roses et blanches ont été plantés tout autour d’un lac artificiel, appelé le Tidal Basin, faisant partie du monument dédié au président Thomas Jefferson. Leur floraison, une magnifique explosion de couleurs, compose un impressionnant paysage rehaussé par son reflet sur l’eau. On comprend qu’un tel décor ait servi à un festival annuel, célébrant, en musique et autres performances culturelles, la saison des promesses et du renouveau. Un cadeau du Japon en 1912 À l’origine, ces arbres avaient été offerts aux États-Unis par le Japon en 1912 et c’est la First Lady de l’époque, Helen William Howard Taft, qui avait supervisé leur plantation. Mais leur histoire remonte à bien avant. En 1885, une Américaine nommée Eliza Ruhamah Scidmore, qui venait d’effectuer un voyage au Japon, avait proposé à la Direction des parcs de planter des cerisiers japonais sur les bords du Potomac. Sa requête était tombée dans l’oreille d’un sourd. Ce qui ne l’avait pas empêché de la remettre sur le tapis durant 24 ans. En 1906, David Fairchild, un botaniste faisant partie du département d’Agriculture, avait importé 75 de ces spécimens et les avait plantés sur ses terres dans le Maryland pour étudier leur développement. Comme ils avaient bien poussé, Fairchild a pensé, lui aussi, qu’ils pourraient embellir la ville de Washington. Il a alors donné des plants aux écoliers de la capitale fédérale pour qu’ils les plantent dans les jardins de leurs établissements. Puis Eliza Scidmore, qui avait une grande connaissance du Japon, joint en 1909 ses efforts aux siens pour collecter de l’argent et acquérir des cerisiers qui seraient offerts à la ville. Elle envoie une note à ce sujet à l’épouse du président en exercice, Helen Taft, qui, elle, avait vécu pendant un moment au Japon. La First Lady approuve et promet d’étudier le projet. En ce même moment se trouvait à Washington un célèbre chimiste japonais, le Dr Jokichi Takamine. Ayant eu vent de l’engouement américain pour les arbres de son pays, il avait suggéré que la ville de Tokyo fasse don à la ville de Washington de 2 000 cerisiers. La capitale japonaise acquiesce. Aujourd’hui 3 700 arbres Le lot arrive à Washington le 6 janvier 1910. Mais à la grande consternation de tous, il s’avère, après inspection du département d’Agriculture, que les plants étaient infestés de plusieurs maladies. Il ne restait plus qu’à les détruire, après moult regrets exprimés par le département d’État et l’ambassade du Japon qui, en chœur, décident de récidiver. Deux ans plus tard, le 26 mars 1912, débarquent à Washington 3 020 cerisiers appartenant à 12 différentes variétés. Le lendemain, la First Lady Helen Taft et l’épouse de l’ambassadeur du Japon à Washington, la vicomtesse Chinda, plantent les deux premiers arbres en bordure du Tidal Basin. Ces arbres existent toujours et à leurs pieds a été placée une plaque commémorative. En 1958, a été installé dans ce site une pagode en pierre, offerte par le maire de la ville de Yohohama. Aujourd’hui, les cerisiers japonais, au nombre de 3 700, sont l’une des plus belles parures de la ville de Washington, mais comme dans la chanson, «il est bien court leur temps».
WASHINGTON-Irène MOSALLI Le spectacle dure juste une semaine. Et tout le monde accourt de toute part, à Washington, pour admirer l’arrivée d’un printemps pas comme les autres, à savoir, les cerisiers japonais en fleurs. La vision qu’ils constituent, généralement entre le 25 mars et le 8 avril, est un vrai prodige de la nature et de l’homme. Ces arbres aux fleurs roses et...