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Actualités - CHRONOLOGIES

Communautés - « Excellente » réunion dimanche entre le chef de l’État et le patriarche maronite - Sfeir appelle Lahoud à « conduire le dialogue » interne et externe

C’est en toute franchise que le patriarche maronite Nasrallah Sfeir s’est adressé dimanche au président de la République, le général Émile Lahoud, affirmant compter sur lui pour «conduire un dialogue destiné à réconcilier les Libanais entre eux et avec d’autres conformément à l’accord de Taëf dont plusieurs points n’ont pas été appliqués». Les entretiens du cardinal Sfeir avec le chef de l’État ont eu lieu dimanche matin de 7h30 à 9h10, avant la célébration de la messe de Pâques dans l’église de Bkerké. Commentant la rencontre entre le patriarche et le président Lahoud, une source officielle a indiqué que les entretiens s’étaient déroulés dans une «ambiance excellente». Le chef de l’État et le chef de l’Église maronite ont évoqué, selon cette source, «l’instabilité dans la région, qui nécessite des Libanais de s’unir et d’éviter tout ce qui est de nature à les diviser et à susciter la discorde». Mgr Sfeir et le chef de l’État devraient se retrouver dans une dizaine de jours, à l’occasion d’un déjeuner à Bkerké. Après la réunion, le prélat a célébré l’office divin dans l’église du patriarcat, en présence notamment du président Lahoud, des ministres Georges Frem, Jean-Louis Cardahi, Pierre Hélou ainsi que des députés Farid el-Khazen, Abbas Hachem, Nehmétallah Abi-Nasr, Nabil Boustani et Émile Émile Lahoud. Au début de son homélie, Mgr Sfeir a estimé que le dialogue redonnerait aux «Libanais la confiance ainsi que l’espoir que des mesures concrètes seraient prises pour les dissuader de chercher une patrie de rechange». Il s’est dit confiant en la capacité du président Lahoud de conduire ce dialogue, «étant donné l’expérience de discipline et de rigueur qu’il avait acquise alors qu’il était à la tête de l’armée libanaise». «Cette expérience est de nature à vous permettre de trouver des solutions à la situation dramatique, sur les plans économique, social et politique, de nombreux Libanais», a ajouté le dignitaire maronite. Joumblatt : Sharon « le fou » Par ailleurs, le cardinal Sfeir a continué à recevoir hier les vœux des Libanais à l’occasion de la fête de Pâques. Parmi les visiteurs de Bkerké, le chef du PSP Walid Joumblatt, à la tête d’une délégation du bloc du Rassemblement démocratique. À l’issue de la rencontre avec le patriarche maronite, le leader druze a notamment déclaré : «Tout peut aller pour le mieux tant que le dialogue persiste. Il n’y a pas de revendications impossibles à satisfaire», avant de faire le commentaire suivant concernant la situation régionale après le raid israélien contre une position syrienne à Dahr el-Beidar : «Avec (le Premier ministre) Sharon le fou, on peut s’attendre à tout». Le prélat maronite avait reçu auparavant une délégation du Parti syrien national social conduite par Gebrane Arayji. Au terme de la rencontre, ce dernier a notamment affirmé qu’aux yeux du PSNS, «si les instances religieuses se transforment en instances nationales, il y a des risques que la situation politique prenne une tournure confessionnelle préjudiciable au pays. Mais le patriarche formule certaines remarques sur le plan national qu’il convient de discuter». Puis Mgr Sfeir s’est entretenu avec une délégation du Bloc parlementaire de Beyrouth en l’absence de son chef, le Premier ministre Rafic Hariri, qui se rendra à Bkerké dès la fin de sa tournée dans les pays arabes, ainsi que l’a indiqué le ministre Béchara Merhej à l’issue de la réunion. Le chef du gouvernement et le vice-Premier ministre Issam Farès ont déjà formulé leurs vœux par téléphone au cardinal Sfeir. La veille, lundi, le député Nassib Lahoud s’était rendu à Bkerké. Il a stigmatisé le raid israélien contre des positions syriennes avant d’ajouter, à sa sortie du patriarcat : «Nous voulons rappeler que le Liban souverain, libre et indépendant est solidaire de la Syrie dans le conflit arabo-israélien». En réponse à une question, il a en outre estimé qu’une escalade dans la région pouvait être évitée à condition que l’État hébreu fasse preuve de retenue et «se montre sérieusement disposé à respecter les résolutions de l’Onu». «Je souhaite que le parrain américain incite toutes les parties à se retrouver au plus vite autour de la table des négociations», a-t-il ajouté. Notons enfin que, devant ses visiteurs, Mgr Sfeir a notamment déploré «les agressions qui se déroulent sur notre sol». «Nous ne nous réjouissons d’aucune attaque prenant pour cible le Liban ou l’un de ses voisins», a-t-il encore dit.
C’est en toute franchise que le patriarche maronite Nasrallah Sfeir s’est adressé dimanche au président de la République, le général Émile Lahoud, affirmant compter sur lui pour «conduire un dialogue destiné à réconcilier les Libanais entre eux et avec d’autres conformément à l’accord de Taëf dont plusieurs points n’ont pas été appliqués». Les entretiens du...