Boutros : Il est encore - trop tôt pour parler

L’ancien ministre Fouad Boutros, qui entreprend une mission de bons offices entre Bkerké et Damas, s’est rendu hier chez le président de la Chambre Nabih Berry et s’est entretenu avec lui durant près de quarante minutes. M. Boutros a refusé à l’issue de l’entrevue de sortir de sa réserve, tout en laissant entendre que sa mission se poursuivait. Il s’agissait de la première rencontre entre MM. Berry et Boutros depuis la deuxième visite de l’ancien ministre à Damas, en février dernier, et la troisième depuis le début de la médiation. Aux journalistes qui l’interrogeaient sur les résultats auxquels étaient parvenues ses démarches, M. Boutros a répondu : «Je ne me suis pas encore posé la question. Il me faut du temps pour cela». Pressé de questions de toutes parts, il a dit aux journalistes : «N’essayez pas de jouer au plus fin avec moi. Ouvrez-moi seulement le chemin». «Dans quelle direction ? Celle de Damas ?», lui demande-t-on. «J’irai à Damas lorsque l’heure sonnera», rétorque-t-il. «Quand va-t-elle sonner ?» Réponse : «Demandez-le-lui». «Il vaut mieux que je ne dise rien pour l’instant. C’est une conviction, pas un entêtement. Je parlerai le moment venu», ajoute-t-il. Sur un autre plan, M. Berry devait recevoir le patriarche syrien-catholique, Mgr Ignace Boutros VIII Abdel Ahad. Interrogé à sa sortie sur la polémique en cours autour de la présence syrienne au Liban, le prélat a répondu : «Je ne suis pas un homme politique. En tant qu’hommes de religion, nous devons prier pour que le Liban soit toujours souverain et indépendant. Mais pour ce qui est de l’application de ces principes, je laisse cela aux hommes politiques».