Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Présence syrienne - « L’État sacrifie le pays sur l’autel de la Syrie », accuse Souhaid - Sfeir : « Les Libanais atteints de schizophrénie »

Le discours prononcé mercredi par le secrétaire général du Hezbollah cheikh Hassan Nasrallah sur la «nécessité régionale» que constitue la présence armée syrienne au Liban a provoqué hier de nombreuses réactions de la part de personnalités libanaises, la plus virulente étant celle du député Farès Souhaid. Dans un entretien qui paraît aujourd’hui dans l’hebdomadaire ad-Dabbour, M. Souhaid a accusé l’État de «sacrifier le Liban sur l’autel de la Syrie» et de «tenter de piéger Bkerké». «L’État tente d’éliminer la société et d’occulter la mémoire des Libanais», a-t-il ajouté. Le patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir a, de son côté, constaté que les «Libanais sont atteints de schizophrénie et disent tout bas ce qu’ils ne peuvent dire à haute voix». S’adressant aux élèves du collège Notre-Dame des Apôtres, Mgr Sfeir a assuré que «celui qui possède la foi ne craint rien. Nous savons que vous êtes inquiets, tout comme le sont vos parents et vos proches. Il faut que cette inquiétude se dissipe, car nous ne sommes pas depuis hier au Liban. Le Liban est notre patrie et doit le demeurer, quelles que soient les circonstances». De son côté, après avoir été reçu par Mgr Sfeir, le secrétaire général du conseil juridique britannique au Moyen-Orient, Ibrahim Kanaan, a déclaré que «l’accueil qui a été réservé au patriarche est venu consacrer l’aval national accordé à Bkerké pour le recouvrement de la souveraineté et de la libre décision». Toujours à Bkerké où il a été reçu par Mgr Sfeir à la tête d’une délégation du conseil politique du Courant patriotique libre (CPL), M. Youssef Saadallah Khoury a déclaré qu’il était venu remercier le patriarche pour son «discours national dans lequel il a exprimé les aspirations de tous les Libanais». «Le discours de Bkerké et celui du CPL sont identiques», a-t-il ajouté. Moukheiber répond à Nasrallah Le Dr Moukheiber a relevé à l’intention du secrétaire général du Hezbollah les différentes étapes de la présence de l’armée syrienne au Liban, parlant notamment de son entrée «pour protéger la Résistance palestinienne», de ses attaques lancées contre l’armée libanaise, de sa non-intervention à la suite des multiples agressions israéliennes contre l’infrastructure libanaise et de sa mainmise sur les institutions et les ressources hydrauliques du Liban. En réponse à cheikh Nasrallah, qui affirmait : «Nous constituons la majorité», le Dr Moukheiber lui a demandé si le Liban est devenu une «société anonyme» où existent majorité et minorité. Pour le député Boutros Harb, «l’État se doit d’établir le dialogue autour des dossiers soulevés par Mgr Sfeir, que ce soit au niveau de la souveraineté libanaise ou à celui de la présence syrienne au Liban». Dans une interview que publie aujourd’hui l’hebdomadaire as-Sayad, M. Harb a assuré qu’«au lieu de payer certaines parties pour les inciter à publier des communiqués insultants à l’égard du patriarche, les services de l’État et ceux qui sont au pouvoir auraient mieux fait de tirer profit de cette situation unique où un homme qui ne nourrit aucune ambition politique se fait le porte-parole des revendications d’un peuple». Le député Pierre Gemayel a, pour sa part, mis en garde contre la transformation d’«un différend politique en conflit intercommunautaire» et invité l’État à rétablir le dialogue. Quant au député Farid el-Khazen, il a estimé que le projet initié par Mgr Sfeir ne cache aucune ambition ou revendication personnelles et n’a d’autre but que voir le Liban «recouvrer son indépendance, sa souveraineté et sa libre décision». Il a ajouté que «le refus d’établir le dialogue et les réponses extrémistes ne servent pas l’intérêt national. Si le président de la République et le chef du gouvernement possèdent des raisons de retarder la réalisation des revendications du patriarche, qu’ils les lui fassent savoir». S’adressant à cheikh Nasrallah, le courant aouniste l’a appelé à «se joindre à l’opération de sauvetage du Liban avant qu’il ne soit trop tard», lui demandant «si les victimes de la pauvreté, du chômage ou de l’émigration avaient une identité confessionnelle, ou s’ils se trouvent uniquement dans le Akkar, la Békaa ou à Beyrouth». «Le fait de revendiquer la souveraineté est-il uniquement propre aux chrétiens ?», a insisté le CPL. Le courant aouniste a par ailleurs vivement critiqué la «visite médiatique» de l’ancien président Élias Hraoui à Bkerké. «Le président Hraoui sera toujours considéré par les Libanais comme celui qui a livré les institutions libanaises à la Syrie», a estimé le CPL. Le député Salah Honein a affirmé que le discours prononcé par Mgr Sfeir à son retour de voyage était «un message de paix que tous les responsables concernés ont écouté et qui a remis en évidence la cause libanaise sur la scène internationale». Le député Nabil de Freige a souhaité plein succès aux efforts qu’entreprend M. Fouad Boutros pour «rapprocher les points de vue». Il a également souhaité la poursuite de l’opération de réforme économique, administrative et financière et réclamé l’accélération du processus de privatisation. Pour sa part, le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, a réitéré hier «son rejet du discours politique qui suscite des réactions et une tension accrue dans la vie politique». Le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a également réaffirmé que «la présence syrienne est une nécessité urgente et ne doit plus être traitée que dans le cadre d’un discours constructif».
Le discours prononcé mercredi par le secrétaire général du Hezbollah cheikh Hassan Nasrallah sur la «nécessité régionale» que constitue la présence armée syrienne au Liban a provoqué hier de nombreuses réactions de la part de personnalités libanaises, la plus virulente étant celle du député Farès Souhaid. Dans un entretien qui paraît aujourd’hui dans...