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Actualités - CHRONOLOGIES

ÉNERGIE - Le ministre se veut rassurant, malgré la confusion - Perturbation sur le marché de l’essence

Y a-t-il une pénurie d’essence dans le pays ? Le ministre de l’Énergie, Mohammed Beydoun, a nié mardi qu’il n’y ait une quelconque crise. Il a accusé certaines stations d’essence de stocker en les dissimulant des quantités de leurs produits. Cependant, un communiqué du Service de protection du consommateur, relié au du ministère de l’Économie, a affirmé, après une tournée sur le terrain, que les stations ne possédaient pas de stocks d’essence et que celles de Nabatieh souffraient même d’un manque. Par ailleurs, Bahige Abou Hamzé, président du syndicat des compagnies importatrices d’essence, a confirmé à L’Orient-Le Jour qu’il n’y a pas de pénurie, juste un léger manque qui pourrait ne pas dégénérer en crise si les cargaisons arrivent comme prévu. Il a cependant ramené la principale cause du problème aux disparités entre les qualifications exigées pour l’essence importée au Liban et celles de la marchandise stockée dans les raffineries en Europe, ce qui augmente sensiblement le coût de l’importation puisque le Liban commande une essence particulière. Une réunion a eu lieu mardi entre le ministre et les sociétés importatrices, à l’issue de laquelle M. Beydoun a déclaré : «Nous nous sommes entendus pour confier à un bureau international de consultants, spécialisé dans les affaires d’essence, la mission de mettre au point un nouveau mécanisme “objectif” qui servira à établir les échelles de prix. Cette étude mettra fin au litige, de façon à ce que les compagnies n’accusent plus l’État d’imposer une échelle de prix et que le ministère n’accuse plus les compagnies de contrôler le marché». Il a ajouté : «Le marché de l’essence est un marché libre, et le rôle de l’État est d’organiser ce marché, de définir un plafond des prix et d’interdire les monopoles. Quant au prix de l’essence, il dépend des fluctuations mondiales. Ce que revendiquent les compagnies, c’est que la relation entre l’État et elles soit clairement définie». M. Beydoun a affirmé que le gouvernement était prêt à importer de l’essence et à signer un accord avec la Syrie afin que le Liban puisse garder des stocks d’essence. «Le Liban connaîtra bientôt de grands changements dans les lois, non seulement au ministère de l’Énergie mais dans d’autres administrations également», a-t-il précisé. «Le ministère de l’Économie devra mettre au point des lois antitrust qui nous éviteront de pareils conflits à l’avenir, et soumettront les prix à l’offre et la demande dans un contexte de vraie compétitivité». Il a par ailleurs assuré qu’«il n’y a aucune pénurie d’essence, mais certaines stations ont stocké leur marchandise en raison de certaines craintes, et le service de protection des consommateurs devra enquêter à ce sujet». Cet organisme, justement, a tiré des conclusions contradictoires avec celles énoncées par le ministre. Un communiqué qu’il a publié a précisé que «des patrouilles intensives ont fait le tour des différentes stations pour s’assurer de la quantité d’essence qu’elles possèdent». «Les inspecteurs se sont aperçus que ces stations avaient un problème d’approvisionnement, et qu’elles avaient un stock inférieur à la normale, surtout dans la région de Nabatieh», a poursuivi le communiqué. «Certaines stations ne reçoivent plus depuis plusieurs jours les quantités dont elles avaient l’habitude d’être munies. Voilà pourquoi nous n’avons pris aucune mesure juridique contre les propriétaires de ces stations.» Unifier les qualifications Ce sont de telles affirmations sur de possibles stocks dans les stations qui ont révolté Sami Brax, président du syndicat des propriétaires de stations d’essence. Il ramène la crise à une lacune dans la distribution d’essence par les compagnies. «Il y a des facteurs qui aggravent cette crise», déclare-t-il à L’Orient-Le Jour. «Les compagnies n’ont plus de stocks, six d’entre elles ont arrêté d’importer (certaines ont fait faillite), la hausse mondiale des prix n’a pas été suivie par une hausse au plan local. De plus, il existe 1500 stations sur le marché qui fonctionnent sans permis, donc s’approvisionnent au marché noir». M. Brax a précisé qu’il fallait «20 millions de litres pour satisfaire le marché». Il a estimé que «si l’échelle des prix est adoptée demain (aujourd’hui), et que le conflit se résout, la crise sera évitée», mais que «l’essence est encore disponible actuellement». Pour sa part, le président du syndicat des compagnies importatrices a considéré que le principal problème se situait au niveau de la différence entre les qualifications de l’essence importée au Liban et celle qui se trouve en Europe. «Cela nous coûte plus cher d’importer une essence qu’on prépare spécialement pour nous que de commander une essence qui se trouve dans les stocks en Europe», a-t-il fait remarquer. Une révision de ces qualifications constituerait la seule solution durable selon lui. «D’autre part, a-t-il ajouté, les transports nous coûtent plus cher depuis que les pays européens ont interdit le trafic des navires de plus de vingt ans». Il a estimé que l’échelle des prix, probablement décidée aujourd’hui, devrait prendre en compte la hausse mondiale des prix. Il a douté que le «léger manque qu’on ressent actuellement sur le marché» se traduise en réelle pénurie, surtout si la marchandise attendue la semaine prochaine arrive à temps.
Y a-t-il une pénurie d’essence dans le pays ? Le ministre de l’Énergie, Mohammed Beydoun, a nié mardi qu’il n’y ait une quelconque crise. Il a accusé certaines stations d’essence de stocker en les dissimulant des quantités de leurs produits. Cependant, un communiqué du Service de protection du consommateur, relié au du ministère de l’Économie, a affirmé, après...