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Actualités - OPINIONS

Opinion - Notre bon droit, et lui seul… - Il faut le dire haut et fort.

C’est affaire de principe. Et le principe, en l’occurrence, est radical, définitif, irrévocable : rien n’est plus antinomique, inconciliable, étranger aux fondements de la question de Palestine et du conflit arabo-israélien que les thèses négationnistes des extrêmes droites européennes et américaines. La question est sans appel. La négation des crimes nazis de la Deuxième Guerre mondiale est un relent qui exhale ses puanteurs malsaines par intermittence dans certaines pays d’Europe, sous l’influence de la bêtise, de la xénophobie entretenue ou des manipulations. Elle est aussi l’occasion, pour certains courants antisémites, de contourner leur marginalité par une prétention à soutenir de façon provocante des causes souvent justes, et de semer ainsi les germes de confusions intellectuelles, immorales et perverses. Il faut rappeler haut et fort quelques évidences : notre problème avec l’État d’Israël est fondamentalement politique. C’est d’abord un problème d’imposture fondatrice – celui d’une «terre sans peuple pour un peuple sans terre». C’est un problème d’usurpation territoriale, de colonisation, d’occupation, de conquête, d’oppression. C’est aussi un problème de respect des règles du droit auquel se trouve associée intimement la communauté internationale. Si, en portant Sharon au pouvoir, la société israélienne a fait preuve d’une profonde immaturité et d’amnésie, et si celui-ci a réactualisé son vieux fonds de stéréotypes pour tenter de sortir la société et le pouvoir israélien de l’impasse où ils se trouvent enfermés, c’est lui rendre le meilleur service que de cautionner, même du bout des lèvres, les thèses négationnistes, condamnables, répétons-le, en elles-mêmes et par elles-mêmes. Oslo portait en germe les facteurs de sa dégénérescence. Mais il est un acquis de la dynamique alors impulsée que le dernier soulèvement dans les «Territoires» a mis en évidence : pour la première fois, une brèche sérieuse a été ouverte dans l’édifice idéologique de l’imaginaire israélien sur lequel repose une bonne partie de la propagande israélienne destinée aux opinions publiques, notamment en Europe. Pour la première fois, l’image des victimes de l’Holocauste se trouve dissociée de celle des «oppresseurs par nécessité» que seraient les Israéliens «contraints» de tirer sur les enfants palestiniens. Pour la première fois, le fait colonial apparaît pour ce qu’il est. L’offensive médiatique et diplomatique lancée par Sharon a pour principal objectif de colmater cette brèche. C’est faire preuve d’inconscience que de lui fournir à vil prix des arguments pour le faire. Sharon est un criminel de guerre. Ses crimes sont justiciables du droit international. Il prétend que son État «exceptionnel» est au-dessus des lois et des tribunaux. Nous affirmons qu’il devra inéluctablement se plier au droit commun. Et nous n’avons nul besoin du soutien de ceux qui se réclament des criminels contre l’humanité pour défendre notre cause. Nous avons, pour nous, notre droit, et surtout notre bon droit. Universitaire et écrivain
C’est affaire de principe. Et le principe, en l’occurrence, est radical, définitif, irrévocable : rien n’est plus antinomique, inconciliable, étranger aux fondements de la question de Palestine et du conflit arabo-israélien que les thèses négationnistes des extrêmes droites européennes et américaines. La question est sans appel. La négation des crimes nazis de la...