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Actualités - CHRONOLOGIES

liban-syrie - Boutros doit être reçu aujourd’hui par Sfeir - Bkerké calme le jeu, la houle s’apaise

La tempête soulevée par la ferme prise de position souverainiste du patriarche Sfeir et par l’accueil-plébiscite agité qui lui a été réservé se trouve maintenant largement apaisée. Grâce à la nette intervention du prélat dont le discours se résume dans la formule : oui à l’indépendance, non à la provocation ou à la subversion. Les manipulateurs de tout genre, d’ici ou de là, se trouvent de la sorte court-circuités. Et le langage de la raison reprend la route. C’est-à-dire le chemin de Damas. On apprend ainsi que le médiateur principal, M. Fouad Boutros, doit être reçu aujourd’hui par le cardinal. Pour l’informer des résultats de l’entrevue qu’il a pu avoir, durant son absence, avec le chef de l’État syrien, M. Bachar el-Assad. Ainsi que des opinions que l’ancien ministre a recueillies localement au sujet des relations entre les deux pays comme de la présence militaire syrienne au Liban. Présence qu’une tendance loyaliste modérée propose de considérer désormais comme purement stratégique, face à la menace israélienne. Ce qui signifie que les troupes syriennes n’auraient plus à se mêler des affaires intérieures du Liban, ni sur le plan sécuritaire ni a fortiori dans le domaine socio-politique. Toujours est-il qu’en principe, M. Boutros devrait, après sa rencontre avec le patriarche, se rendre de nouveau dans les prochains jours auprès du président Assad. À moins, bien entendu, ce qui n’est pas exclu, qu’il ne considère que sa mission devient inutile. Étant donné, par exemple, que la Syrie ne souhaite pas toucher au dossier à l’heure actuelle, à cause de la gravité de la situation régionale. D’un autre côté, des amis communs s’emploient à dissiper les malentendus qui séparent le régime de Bkerké. Du reste, rappelons-le, le patriarche n’a pas accepté que le pouvoir soit nommément pris à partie par les manifestants, le jour de l’accueil. Selon le ministre Georges Frem, il ne faut pas faire de distinction entre la ligne nationale de Bkerké et le souci du président de la République d’édifier un État de droit comme des institutions. Toujours en ce qui concerne les relations entre Baabda et Bkerké, les loyalistes croient savoir que le président Lahoud ne dérogera pas à la coutume de se rendre au patriarcat le Vendredi saint pour y assister au chemin de Croix. À l’Est, la popularité de Mgr Sfeir frappe tellement les esprits que rares sont les extrémistes, ou les radicaux, qui se permettent de critiquer ses positions comme trop laxistes. Généralement, les pôles de ce camp répètent à l’unisson qu’ils ne comprennent pas comment certains à l’Ouest font semblant de ne pas voir que le patriarche défend finalement l’intérêt bien compris de tous les Libanais. Et qu’en luttant pour la souveraineté, il ne peut en aucun cas être accusé de parti-pris confessionnel. Sauf, bien sûr, par des parties manipulées ou sectaires. Toujours à l’Est, on s’affirme finalement assez satisfait du fait que le patriarche n’ait pas été reçu par les officiels américains lors de son séjour aux States. Car, de la sorte, personne ne peut l’accuser de faire le jeu d’un camp occidental généralement peu populaire à l’Ouest, à cause de son soutien à l’ennemi israélien. Toujours est-il que pour le fond le patriarche, comme beaucoup de Libanais, attend du pouvoir qu’il prenne en charge le dossier des relations avec la Syrie. Et à l’Est on souligne que si cela ne se fait pas, il deviendrait difficile d’empêcher la rue de s’en mêler de nouveau.
La tempête soulevée par la ferme prise de position souverainiste du patriarche Sfeir et par l’accueil-plébiscite agité qui lui a été réservé se trouve maintenant largement apaisée. Grâce à la nette intervention du prélat dont le discours se résume dans la formule : oui à l’indépendance, non à la provocation ou à la subversion. Les manipulateurs de tout genre,...