Lahoud a relancé Annan au sujet de la réunion des pays donateurs - Sommet arabe : un bon début, estime le Liban

Le Liban officiel se dit satisfait, en gros, des résultats du sommet arabe qui s’est tenu à Amman. Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, s’est exprimé en ce sens mercredi, au dernier jour de la réunion et, hier, des personnalités officielles libanaises ont abondé dans le même sens. Citées par notre correspondant au palais Bustros, ces personnalités qui ont participé au sommet d’Amman ont minimisé les propos relatifs à un échec : «Le sommet n’était pas extraordinaire et aucune réunion ordinaire n’est supposée déboucher sur des résultats inattendus comme c’est le cas peut-être lors des sommets européens. De plus, il ne faut pas oublier qu’il s’est tenu alors qu’aucun projet de règlement régional n’est proposé». De mêmes sources, on a insisté sur le fait que le sommet d’Amman constitue «un bon début», surtout pour «raviver la solidarité arabe et pour discuter, objectivement, de certaines questions interarabes ou liées au conflit avec Israël». Autre point positif relevé par ces sources : l’absence de disputes entre les membres des deux délégations koweitienne et irakienne, quoique leurs divergences aient atteint leur paroxysme et le soutien arabe, politique et financier, décidé par le sommet à l’intifada palestinienne. Elles ont en outre mis l’accent sur l’importance des entretiens que le chef d’État a eus avec des dirigeants arabes en marge des réunions, avec ses homologues syrien et libyen, Bachar el-Assad et Mouammar Kadhafi ainsi qu’avec le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat, et plus particulièrement avec le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan. Avec le responsable onusien, le président Lahoud a soulevé la question de la réunion dite des pays donateurs et l’a interrogé sur les raisons du retard dans la tenue de ce forum qui doit s’inscrire dans le cadre du soutien international au Liban. M. Annan a répondu en indiquant que l’Onu reste attachée à l’engagement qu’elle avait pris et qu’elle poursuit ses contacts afin d’organiser la réunion. Le secrétaire général des Nations unies a par ailleurs informé le chef d’État que Tel-Aviv ignore la médiation menée par l’organisation internationale pour obtenir la libération des 19 Libanais toujours détenus dans les geôles israéliennes. Pour sa part, le président s’est plaint de ce qu’Israël continue de violer l’espace aérien libanais. «Nous protestons à chaque fois et vous ne prenez aucune mesure radicale», a-t-il insisté, ce à quoi M. Annan a répondu, selon les mêmes sources : «Nous ferons de notre mieux», en notant que les violations israéliennes ont diminué. MM. Lahoud et Annan ont aussi longuement débattu du problème que posent les mines laissées par les Israéliens au Liban-Sud, après leur départ en mai dernier.