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Actualités - REPORTAGES

SOCIÉTÉ - « La source du bonheur se trouve en nous » - Le gourou Jaggi Vasudev : un sage hors du temps

Le célèbre gourou yogi, Jaggi Vasudev, est à nouveau au Liban. Il y a un an, Jaggi Vasudev était à Beyrouth pour diriger un séminaire de quelques jours à l’intention des fervents du yoga. Le yoga est une pratique qui réagit directement sur les centres et canaux d’énergie, sur les émotions et les sens. Cette discipline permet de vivre pleinement sa vie, en expérimentant tout pas franchi, tout changement, toute réaction en nous. Sadghuru Jaggi expose le yoga comme une «transcendance». «La source du bonheur réside à l’intérieur de nous, mais l’homme la cherche souvent à l’extérieur», explique-t-il. «Un gourou ? Il lévite ? Il prédit l’avenir ?». Non, simplement, Jaggi. Il est assis, tout en blanc, en dessous du sigle de la fondation Isha, un triangle orange, blanc de l’intérieur, avec cette inscription : «Welcome to the Silent Revolution of Self Realisation». Sa présence est troublante. Sa voix chaude vous empoigne jusqu’au fond de vous-même… Sa simplicité et son humour le rapprochent du public. Jaggi a créé le Sahaja Sthithi Yoga, qui procure les moyens de dépasser les «limites» que l’être pose – consciemment ou inconsciemment – à sa liberté, ses joies et son affection. Cette forme de yoga permet donc des relations saines et équilibrées avec l’entourage et fournit une source d’énergie exceptionnelle au pratiquant. À travers certaines techniques de respiration («pranayam») et de méditation («Shoonya et Samyam Meditations»), on atteint un certain degré de sensibilité et d’éveil supérieur à la normale. «Tout être est intéressé par le partage de la paix et de la joie avec l’autre, mais personne ne réalise qu’il existe une voie pour cela», dit Jaggi. Jaggi avait passé son adolescence «entre Beatles et blue-jeans», et avait commencé ses séances de yoga à l’âge de douze ans, «sans autre objectif qu’un bien-être physique et mental». Il n’était nullement intéressé par des études approfondies ou un diplôme d’études supérieures ; mais son père étant médecin et ayant grandi dans une famille aisée, Jaggi fréquentait souvent les sociétés intellectuelles. Il a fini par suivre des études de littérature et a consacré un an à la lecture. «Je passais des journées entières sans même prendre un seul repas, raconte Jaggi, j’avais décidé de m’autoéduquer profondément». Un peu plus tard, il gérait une grande compagnie de construction, où il a trouvé un succès que lui-même n’espérait jamais connaître. «J’étais satisfait, mais je réalisais en même temps que cela ne me signifiait pas grand-chose, ce n’était pas ce que je cherchais. J’ai tenté de réaliser mon rêve de parcourir le monde, et je me préparais à amasser beaucoup d’argent», poursuit-il. À vingt-cinq ans, Jaggi a eu ce que l’on appelle une «révélation». «J’ai vécu une vive expérience, qui m’a profondément marqué ; brusquement, plein de souvenirs m’ont assailli, et je sus ce que j’avais à faire…». Un silence évocateur, puis d’une voix émue et sourde : «J’ai alors passé un an à ne rien faire dans la société active, je méditais. Et j’ai commencé à construire un programme pour partager avec le monde ce que je ressentais, ce que je savais. Le yoga est l’art de ne rien faire… que méditer et développer l’énergie du corps». Le « bonheur » Aujourd’hui, Jaggi a une «énorme institution à faire fonctionner» : des milliers de volontaires, soixante-dix centres de Sahaja Sthithi Yoga dans le monde. «Les conflits existent dans le monde car chacun sépare sa personne de l’autre». Mais le contraire serait-il possible ? «Oui, le Sahaja Sthithi Yoga est la voie. La personne la plus proche de vous n’est que vous-même ; dès que vous vous identifiez fortement à l’autre et prenez conscience que cet autre fait partie de votre moi, le bonheur prendra forme». «Qu’est-ce que le bonheur ? C’est un bien-être que vous ressentez grâce à des matières chimiques dans votre corps ; il est en vous ; avec des exercices appropriés – le Sahaja Sthithi Yoga, en l’occurrence –, vous pouvez le sentir. Mais l’homme a trop souvent tendance à rechercher ses plaisirs à l’extérieur». Pourtant, les facteurs externes ont certainement leur rôle à jouer ! «La source du bonheur réside à l’intérieur de vous, affirme Jaggi. Si vous obtenez ce que vous voulez, vous ressentez du bonheur. N’avez-vous pas tout ? Votre seul problème est que vous pensez toujours à ce que vous voudriez avoir, vous planifiez pour votre avenir ; il vous faut vivre intensément chaque moment de votre vie, c’est là le bonheur… car ces moments sont inévitables». Élémentaire… Le tout est d’y penser. Le yoga est en définitive la «science de se construire» pour trouver le confort ; c’est une manière d’être, d’expérimenter chaque chose comme une part de soi, d’avoir conscience de ses mécanismes corporels. «Le yoga n’est pas quelque chose d’imposé par le Système, c’est une découverte de soi, en contemplant son corps et sa conscience, insiste Jaggi. Un corps sans yoga est comme un avion aux ailes tronquées ; on pourrait en être satisfait, en l’utilisant comme bus (rire), mais on ignore ses véritables capacités». En commentant le rapprochement du yoga des philosophies et religions d’origine bouddhiste, Jaggi explique que l’«hindouisme n’est qu’une culture ; le yoga est né en Inde, mais ne peut s’apparenter à aucune religion : vous n’avez pas à croire ou à ne pas croire, vous n’avez qu’à être. Toute croyance qui constate l’unité de l’univers se rapproche du yoga». Jaggi semble hors de toute limite temporelle, comme si l’éternité lui appartenait. Ses disciples le qualifient d’ailleurs de «sage hors du temps». La mort n’existe pas pour lui : «La personne ne meurt pas, elle quitte simplement son corps et son âme», explique-t-il. L’être humain est-il donc autre que le corps et l’esprit ? «Oui, il est lui…» Isha Foundation «Welcome to the Silent Revolution of Self Realisation», slogan éloquent du centre de yoga Isha. Pour partager avec ceux qui le désirent sa connaissance du monde et de l’être humain, Jaggi a fondé le centre Isha, au pied de la montagne Velliangiri, à environ trente kilomètres de Coimbatore, en Inde. Sadghuru dit avoir été intuitivement guidé vers cet endroit, qu’il se rappelle avoir découvert il y a plus de trois cents ans ! Il avait alors invité ses disciples à y construire un temple dans le futur. «J’y suis revenu et j’ai bâti Isha Foundation». À Isha Foundation, le yoga est enseigné dans toute sa signification profonde. Le centre est isolé de toute agglomération et une vaste forêt l’entoure, créant ainsi une ambiance adéquate pour la méditation et la contemplation. Une grande salle, le Spanda Hall, qui peut facilement contenir mille personnes y est consacrée aux séances de méditation. Le centre comprend en outre un «hôpital» de yoga, où la santé est vite recouvrée grâce à un régime alimentaire essentiellement basé sur une nourriture végétarienne, ainsi que sur les techniques yoguiques de respiration et de méditation. Un home pour les enfants défavorisés y est également prévu. Isha Foundation compte trois centres aux États-Unis et un au Liban, dans la région de Broummana.
Le célèbre gourou yogi, Jaggi Vasudev, est à nouveau au Liban. Il y a un an, Jaggi Vasudev était à Beyrouth pour diriger un séminaire de quelques jours à l’intention des fervents du yoga. Le yoga est une pratique qui réagit directement sur les centres et canaux d’énergie, sur les émotions et les sens. Cette discipline permet de vivre pleinement sa vie, en expérimentant...