Un abri contre la faim

C’est pour combler les carences d’une société où il semble que les plus âgés n’ont plus de place pour vivre, que des institutions comme Caritas et les Restaurants du cœur continuent de s’occuper de personnes dans le besoin. Outre les vieillards démunis, des femmes sans soutien et des enfants nécessiteux trouvent dans les locaux des Restaurants du cœur un abri contre la faim. L’histoire a commencé lorsque quelques dames de Sin el-Fil ont estimé nécessaire d’ouvrir un restaurant gratuit pour accueillir le plus grand nombre possible de pauvres après l’exode massif des habitants de la montagne et de l’est de Saïda. Une salle de l’école arménienne pouvant contenir près de 150 personnes a été aménagée en 1983 à Sin el-Fil, sous l’enseigne chaleureuse «Ahlan wa sahlan». Aujourd’hui, les restaurants sont au nombre de 22 et assurent deux à six repas gratuits par semaine pour 60 à 600 invités. «À Sin el-Fil, nous assurons 200 repas de lundi à vendredi et ce nombre double durant les fêtes», explique Gloria Bahri, qui travaille de près avec les douze femmes bénévoles venues donner un coup de main pour la préparation des plats. L’œuvre a été créée sous l’égide du défunt président Charles Helou pour réaliser un symbole de fraternité et de solidarité. Elle est actuellement présidée par l’ancien ministre Michel Eddé et financé par les dons des membres du comité et les participations de bienfaiteurs libanais et étrangers.