Société - Le plus jeune plongeur avec bouteille est un Libanais - Presque sept ans et déjà « génie de la mer »

Ali Younès, un garçon de 6 ans et demi surnommé le «génie de la mer», s’amuse à taquiner les nageurs, mais son grand rêve est de voir son nom inscrit dans le livre Guinness des records comme le plus jeune plongeur avec bouteille, rapporte de Tyr Nayla Razzouk, de l’AFP. Les jours de grand soleil, les nageurs, très loin du rivage face à la cité antique, ont un sursaut en sentant une mystérieuse créature leur chatouiller la plante des pieds. Soudain, le «monstre» fait surface et révèle, derrière un large masque cachant deux yeux malicieux, un petit garçon, qui s’esclaffe d’un rire joyeux. «Il a appris à nager à l’âge de 2 ans et a commencé à nager en apnée avant d’avoir trois ans», raconte son père Jamal Younès, un chirurgien dentiste, titulaire d’un diplôme de plongée sous-marine. «L’été dernier, il maîtrisait la nage en apnée à 5 ou 6 m de profondeur et j’ai alors décidé de lui apprendre la plongée», explique-t-il. Face au génie de sa progéniture, le père d’Ali a pensé au livre Guinness des records et a adressé une demande aux responsables du livre, qui ont été intéressés et lui ont envoyé un formulaire, dit-il. Haut comme trois pommes et pesant 18 kg, Ali porte sur le dos les bouteilles de plongée de son père, introduit les bras dans les bretelles, bombe le torse et soulève bravement cet équipement de 35 kg. Son père n’en revient toujours pas de le voir porter un équipement qui fait presque deux fois son poids. Mais Ali n’a pas le choix : il n’existe pas de tenue de plongée pour son âge. Pêcheurs et nageurs s’attroupent et regardent avec curiosité le garçonnet qui, chaussé de palmes, avance au pas de l’oie jusqu’au bord du rivage rocheux, fixe son masque et plonge dans les profondeurs de la Méditerranée. Ali disparaît. La foule attend en silence, certains fument nerveusement jusqu’à ce qu’il émerge quelques minutes plus tard en criant : «Papa, j’ai vu une immense méduse!». Son père court, le retire de l’eau, le couvre d’une robe de bain et, bien que ses dents claquent de froid, il se tient debout devant la foule, fièrement. Mais les prouesses d’Ali ont déclenché une polémique dans le milieu de la plongée. «C’est inacceptable. Il fait du mal à son fils car ses poumons ne sont pas encore complètement développés et l’air comprimé peut leur nuire», estime Walid Noshie, instructeur de plongée auprès de quatre agences internationales et propriétaire de l’un des principaux centres de ce sport au Liban. «L’agence la plus commerciale du monde n’autorise la plongée aux enfants qu’à partir de 10 ans, mais la plupart des autres ne le permettent que pour les enfants de plus de 12 ans», ajoute-t-il. Le père d’Ali maintient que les médecins lui ont assuré que la plongée à 6 m de profondeur pour une brève période de temps ne ferait aucun mal à son fils. «Je sais qu’on ne donne pas de diplôme aux enfants de moins de 10 ans pour des raisons de santé, mais il y a des exceptions et Ali est l’une d’elles», dit-il. «C’est pour cette raison que je n’ai trouvé aucune mention du plus jeune plongeur en cherchant dans le livre Guinness des records et que j’ai décidé d’agir», ajoute-t-il. Mais le petit garçon insouciant est loin de tous ces problèmes d’adultes. «Ce que je veux, c’est plonger. J’aime la mer et je veux être le plus jeune plongeur du monde», lance-t-il. Et le garçon qui ramène chaque fois crabes, poissons, coquillages ou éponges a un autre rêve : «Monter le premier musée maritime du Liban».