Aoun : « Une victoire sur la peur »

Le général Michel Aoun a rendu hommage, hier soir, aux étudiants qui ont manifesté contre la présence de l’armée syrienne au Liban, en affirmant qu’ils ont remporté, d’abord, «une victoire sur leurs peurs». «C’est une journée de victoire du courage», a déclaré le général Aoun, dans un entretien téléphonique accordé à L’Orient-Le Jour. Les manifestants «se sont libérés du complexe de leur peur, a-t-il ajouté, et ont voté avec leurs pieds». Paradoxalement, le général Aoun a également rendu hommage aux forces de l’ordre, armée et FSI, qui ont fait preuve, selon lui, d’un grand sens des responsabilité, et ne se sont pas faits les instruments d’une répression aveugle. Pour lui, cela prouve que «l’éveil au devoir national» commence à s’étendre à de nouvelles catégories de la population, et que «les étudiants et les forces de l’ordre étaient du même côté». «Je suis pour d’excellentes relations avec la Syrie, mais chacun chez soi. La Syrie en Syrie, et le Liban au Liban», a-t-il encore affirmé, ajoutant que l’action d’hier ne restera pas isolée, mais que d’autres occasions seront saisies pour la répéter. «Notre résistance va se poursuivre, a dit l’ancien commandant en chef de l’armée, mais pacifiquement, à la manière de Gandhi». Il a ajouté que c’était le meilleur moyen d’empêcher les Libanais de se diviser au sujet de l’objectif recherché, le départ des Syriens du Liban. Le général Aoun a par ailleurs jugé sévèrement les dirigeants actuels, estimant qu’ils font passer les intérêts de la Syrie avant ceux du Liban, et a regretté que ses appels au dialogue se soient heurtés à des fins de non-recevoir, ou aient été interprétés comme «des signes de faiblesse».