Médias - Aridi désapprouve le maintien de l’armée dans les locaux de la LBCI - Les neuf employés toujours - en état d’arrestation

Le ministre de l’Information Ghazi Aridi a désapprouvé hier «le maintien de l’armée à l’intérieur des locaux de la LBCI, car cela empêche le bon déroulement du travail journalistique». De leur côté, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire Nasri Lahoud et le procureur général du Mont-Liban Jean Fahd ont tous deux assuré au président du syndicat des journalistes Melhem Karam qu’aucune des neuf personnes n’avait été déférée devant eux. Si le ministre concerné «désapprouve» et le parquet, tant civil que militaire, affirme ne rien connaître du sort des neuf détenus, on est en droit de se demander quelle autorité politique a bien pu ordonner l’intervention de l’armée. Entre-temps, les neuf employés de la chaîne de télévision LBCI, arrêtés lundi soir par l’armée au cours de l’exercice de leurs fonctions, n’ont toujours pas été relâchés. Il est à noter qu’à la demande des parents des neufs employés venus lui demander de s’informer du sort de leurs enfants, M. Karam avait tenté, sans succès, de se mettre en contact avec le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, et le directeur général des Renseignements, le général Raymond Azar. Ce n’est qu’au cours d’une conversation téléphonique avec le directeur général de la Sûreté, le général Jamil Sayed, que ce dernier lui a assuré qu’ils se trouvent aux mains de l’armée et qu’ils seraient relâchés dès la fin de l’interrogatoire. La LBCI a ouvert son bulletin d’information sur cette affaire en affirmant que «neuf de nos collègues, des cameramen, des preneurs de son, des techniciens et des gardiens, emmenés lundi soir par l’armée, sont toujours en état d’arrestation». Elle a ajouté que «la direction de la LBCI et leurs familles sont sans nouvelles d’eux et ignorent toujours leur lieu de détention et de quoi ils sont accusés». Il s’agit de : Sarkis Albert Semaan et Saïd Joseph Khalil (chefs d’antenne), Joe Hassan Abi Hosn et Clovis Boutros Choueifaty (archivistes), Émile Daoud Dib (chauffeur), Roger Hanna Baz (preneur de son), Roy Maurice Lteif (cameraman) et Naïm Sarkis el-Kareh et Naïm Mikhayel Naoum (gardiens).