Liban-Congo - Salamé, émissaire de Lahoud à Kinshasa

Le président de la République, le général Émile Lahoud, s’est dit déterminé hier à suivre jusqu’au bout, et en personne, les contacts actuellement en cours pour faire toute la lumière sur l’assassinat et la disparition d’un certain nombre de Libanais de Kinshasa. Le chef de l’État a fait cette promesse devant une délégation de Libanais dont les familles vivent au Congo. Il s’est engagé dans ce cadre à envoyer le ministre de la Culture Ghassan Salamé à Kinshasa, à la tête d’une délégation officielle, pour remettre au président Joseph Kabila un message dans lequel il insiste pour obtenir des éclaircissements sur les circonstances qui ont abouti au meurtre et à la disparition de ces Libanais. Par l’intermédiaire de son émissaire, le président Lahoud réclamera aussi des garanties pour ses compatriotes qui sont restés au Congo. Entre-temps, les contacts se poursuivent à cette fin avec les pays amis et les Nations unies. C’est le chef de l’État qui l’a confirmé à ses visiteurs avant d’ajouter : «Depuis une certaine période, nous avons constaté que les Libanais résidant dans certains pays d’Afrique sont victimes de vexations, et nous croyons qu’Israël n’y est pas étranger. En effet, l’État hébreu cherche à porter atteinte aux émigrés libanais et à leur rôle économique dans ces pays». Et le président Lahoud de rassurer ses visiteurs en affirmant que les Libanais de la diaspora ne seront jamais laissés à eux-mêmes. Le directeur général de la section des émigrés, Haytham Joumaa, que Beyrouth avait dépêché à Kinshasa le 7 mars dernier, a rencontré pour sa part le procureur général congolais qui préside la commission chargée d’enquêter sur la mort des onze Libanais. Des sources du palais Bustros ont indiqué dans ce cadre que la liste des victimes remise à l’ambassade du Liban à Kinshasa est «imprécise». À signaler enfin les contacts entrepris également par le représentant permanent du Liban auprès des Nations unies à Genève avec le commissariat des droits de l’homme.