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Actualités - CHRONOLOGIES

L’expansion arabo-musulmane

Après la mort du prophète Mahomet en 632, ses adeptes, emportés par leur foi naissante et vigoureuse, entreprennent de convertir à l’ilam leurs voisins et les tribus de la péninsule arabique. Leur zèle les conduit au-delà des déserts d’Arabie, vers l’oasis de Damas, alors capitale d’une région byzantine très riche. La ville, gouvernée par une famille araméene chrétienne (les Sargonides) pour le compte de Constantinople, décide de ne pas s’opposer aux cavaliers venus du Sud, d’autant que l’emprise byzantine est de plus en plus lourde à supporter. Damas tombe donc en 636 sans résistance. Il en va de même des villes de la côte syro-libano-palestinienne et des plaines d’Apamée et d’Émèse, foyers du christianisme araméen et, surtout, des maronites. Moins d’un siècle plus tard, en 732, les Arabes sont devant Poitiers, ayant achevé entre-temps la conquête du Proche-Orient, de l’Égypte, du Grand Maghreb et de l’Espagne. Les villes côtières et les plaines devenues musulmanes, les chrétiens décident alors de se retirer vers la montagne, de même que les maronites qui vivent encore dans la région d’Apamée. Ces derniers rejoignent leurs coreligionnaires habitant le nord du Mont-Liban, où ils avaient trouvé refuge au Ve siècle après le concile de Chalcédoine. En 638, Antioche, siège du premier patriarcat de l’Église universelle, tombe aux mains des Arabes musulmans. Le patriarche s’enfuit à Constantinople et les maronites demeurant dans la région de l’actuel Liban sont coupés de tout lien avec lui. Ils espèrent, en vain, son retour à Antioche. En 702, de guerre lasse, ils décident d’élire eux-mêmes leur propre patriarche et choisissent saint Jean-Maron, qui prend le titre de patriarche d’Antioche et de l’Orient, et réside dans les montagnes du Liban-Nord, à l’abri des incursions musulmanes qui touchent alors la côte. En effet, si les villes de la côte ont basculé facilement et rapidement dans le giron de l’islam, la montagne est restée farouchement chrétienne et a mené la vie dure à la dynastie omeyyade établie à Damas. Elle a même infligé à certains califes des revers militaires importants, les obligeant à payer un lourd tribut à Byzance en respectant l’autonomie et la liberté de la population de la montagne. En 750, la dynastie omeyyade est balayée par les Abbassides, qui entreprennent une reconquête musclée et sanguinaire du Proche-Orient. Cette oppression conduit les maronites à se soulever contre eux quelques années plus tard. La révolte est matée sauvagement. Après cette date, les maronites ont vécu repliés sur eux-mêmes jusqu’à l’arrivée des croisades. L’époque abbasside, qui fut l’âge d’or des lettres et des sciences arabes et connut des califes prestigieux comme Haroun al-Rachid, n’a pu cependant s’empêcher d’être politiquement une création constante contre l’arabisme. Djahiz, célèbre écrivain arabe contemporain d’al-Rachid, a ainsi écrit : «L’État omeyyade a été arabe et arabique, l’État abbasside est persan khorasanide». L’Empire omayyade Dans les luttes qui dressèrent Othmân, troisième calife, puis Moawiya, gouverneur de Syrie, contre Ali, quatrième calife, trois tendances se font jour. Au point de départ, s’opposent ceux qui caressent le rêve impossible, et commun à toutes les religions, du maintien ou de la restauration des formes de la vie primitive, les «vieux-musulmans», et ceux qui hardiment prennent leur parti et leur profit des circonstances et des innovations ; ou, ce qui revient au même, les ardents adeptes religieux de la première heure et les politiques, essentiellement les notables koraïchites, impatients de reconquérir dans la société nouvelle leur ancienne influence. Mais, parmi les premiers mêmes, deux opinions encore se distinguent. Pour les Khâridjites, tous les fidèles sont en principe égaux et, dans la mesure où il en faut un, le chef ne peut être que le meilleur musulman, sans distinction d’origine, cependant qu’on doit combattre comme infidèle quiconque n’est pas assez bon musulman (...) Pour les chiites, l’attachement à l’islam primitif signifie attachement à la famille du Prophète, et plus spécialement à ses seuls descendants, les enfants de sa fille Fatima et de son gendre Ali, il ne s’agit pas tant chez eux d’un principe monarchique humain que d’un refus de voir, comme leurs adversaires, dans le chef de la communauté un simple gérant de la loi, d’une conviction que la Révélation doit se continuer au bénéfice de la Famille, permettant à ses membres d’être vraiment les guides (imams) du fidèle dans la Foi : volonté de ne pas laisser se dissocier le politique du religieux. Les politiques, cela va de soi, l’emportèrent et, avec Moawiya, qui avait fait ses preuves, fondèrent la dynastie des Omayyades (661). Les Khâridjites se soulevèrent un peu partout, sans cohésion ; les chiites, notables peu combatifs, laissèrent tuer leurs prétendants, en particulier au combat de Kerbela (680), qui conféra à ses martyrs, pour des siècles, cette auréole d’une Passion absente de la vie de Mahomet. Seuls surent agir et gouverner les Omayyades. Histoire générale des Civilisations P.U.F., Paris, vol. III.
Après la mort du prophète Mahomet en 632, ses adeptes, emportés par leur foi naissante et vigoureuse, entreprennent de convertir à l’ilam leurs voisins et les tribus de la péninsule arabique. Leur zèle les conduit au-delà des déserts d’Arabie, vers l’oasis de Damas, alors capitale d’une région byzantine très riche. La ville, gouvernée par une famille araméene...