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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Sud - Le pouvoir accusé d’absentéisme social - Campagne parlementaire pour un plan de développement - dans les régions libérées

Donnant donnant : contre son appui au programme gouvernemental de réforme administrative, le président Nabih Berry a sans doute tenté d’obtenir à Faqra un soutien haririen à ses vues électorales. Mais la proposition d’un Liban circonscription unique, qui a provoqué un tollé général, a vite fait long feu, ce qui revient à dire, magie de la langue française, qu’elle n’a pas fait long feu du tout. Aussi, c’est bien autre chose que les députés du bloc de M. Berry ont réclamé lors des concertations entreprises lundi par le chef du gouvernement. Les parlementaires ont en effet souligné les lacunes étatiques concernant le Sud. Non pas pour évoquer le non-envoi de l’armée dans la région frontalière, sujet tabou qui aurait indisposé les décideurs, mais pour demander un effort de développement et de reconstruction accentué, surtout dans les régions libérées au dernier printemps. Il y a donc déjà dix mois, et rien n’a été pratiquement fait dans le domaine social, malgré les surabondantes promesses officielles claironnées dans la foulée, et l’ivresse, de la libération. Les députés concernés ont bien voulu décerner quand même un satisfecit au gouvernement pour ce qui est des conditions de la sécurité ordinaire, mieux assurée ces dernières semaines dans les villages, où l’on n’observe plus d’apparences miliciennes armées. Mais ils se sont empressés d’ajouter que cela ne suffit pas pour éradiquer le lent mais constant exode d’une population en butte à une crise socio-économique encore plus sévère que dans le reste du pays, ce qui n’est pas peu dire. Le hic c’est que l’État libanais n’a pas vraiment les moyens, financiers ou techniques, de lancer une opération de renflouage économique du Sud. Il n’a jamais caché d’ailleurs qu’une aide étrangère, sous forme d’investissements comme de dons ou de prêts privilégiés, était nécessaire à cette fin. Or, une telle assistance lui reste refusée tant qu’il continue à refuser de déployer ses contingents le long de la frontière, ou de la ligne bleue, sous prétexte qu’il ne veut pas faire le gendarme pour le compte d’Israël. Cette attitude, qui est de toute évidence en relation directe avec le contentieux régional, est assez mal comprise par certains politiciens locaux. Qui s’étonnent que le pouvoir «ne renforce pas les garnisons de Saïda, Marjeyoun, Tyr et Nabatyé. Et n’établisse pas à tout le moins des barrages routiers fixes de la force mixte Fsi-armée dans les régions libérées, pour mieux rassurer la population. Alors que de semblables contrôles cloutent la montagne tout entière ainsi que d’autres zones du pays». Pour ces politiciens, «sans un minimum de garanties sécuritaires aussi bien que socio-économiques on ne peut empêcher les sudistes de partir. Et a fortiori on ne peut convaincre ceux qui ont gagné Israël ou d’autres contrées de revenir». Sur un plan complémentaire, des voix s’élèvent pour qu’on remplisse enfin un pointillé civique laissé jusque-là en blanc, en organisant dans les régions libérées des élections municipales, comme cela a été fait dans le reste du pays. Les habitants de ces régions font valoir que la présence de municipalités, et des projets que cela permettrait de réaliser, constituerait un premier viatique réconfortant sur le plan de la lutte contre la crise socio-économique. Du côté gouvernemental, on répond en indiquant qu’on avait l’intention d’organiser un semblable scrutin en mai, pour le premier anniversaire de la libération, mais que la situation régionale actuelle ne paraît pas favoriser un tel projet. Un point de vue partagé, selon des sources informées, par le mouvement Amal. Qui, après avoir effectué une étude de terrain, a remis au président Nabih Berry un rapport circonstancié détaillant les problèmes des régions libérées, pour conclure que des municipales ne sont pas programmables à l’heure actuelle. Pour parer au plus pressé, le mouvement suggère la mise en place de commissions consensuelles de développement qui assumeraient en partie les responsabilités des municipalités, comme le font déjà dans les agglomérations chiites des cellules constituées de concert par Amal et le Hezbollah. Mais cette suggestion a été mal accueillie dans l’ensemble par les notabilités des localités chrétiennes de la région libérée, qui préfèrent le respect des normes républicaines par la voie d’élections municipales en bonne et due forme. «Ce qui est d’autant plus normal, ajoutent ces notables, que l’existence de commissions parachutées nous rappellerait un peu trop le système qui était en place sous la botte de l’occupant israélien».
Donnant donnant : contre son appui au programme gouvernemental de réforme administrative, le président Nabih Berry a sans doute tenté d’obtenir à Faqra un soutien haririen à ses vues électorales. Mais la proposition d’un Liban circonscription unique, qui a provoqué un tollé général, a vite fait long feu, ce qui revient à dire, magie de la langue française, qu’elle...