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Actualités - CHRONOLOGIES

Proche-Orient - Renforcement du blocus de Ramallah, un manifestant tué par l’armée israélienne - Premier affrontement mortel - entre le cabinet Sharon et les Palestiniens

Le nouveau Premier ministre israélien Ariel Sharon a dû faire face hier lundi à la colère des Palestiniens en raison du renforcement du blocus de la région de Ramallah (Cisjordanie), la répression par l’armée d’une manifestation faisant un mort palestinien. M. Sharon, le chef de la droite israélienne, entré en fonctions le 7 mars, a été la cible de critiques sévères à ce sujet de la part de plusieurs ministres travaillistes de son gouvernement d’union nationale, qui se réunissait pour la première fois. Il a justifié le renforcement du bouclage, le qualifiant de «mesure ponctuelle» ne reflétant pas «un changement de politique». Dans le même temps, l’armée annonçait l’allègement à une date non précisée du blocus de quatre autres villes palestiniennes (Tulkarem, Kalkiliya, Bethléem et Hébron). Dimanche, elle avait imposé un blocus total de la ville autonome de Ramallah, dans le centre de la Cisjordanie, en bloquant tous ses accès par des barrages. Une des routes reliant une trentaine de villages à cette ville a été littéralement détruite par l’armée, qui l’a rendue impraticable en y creusant plusieurs tranchées. Cette mesure affecte des dizaines de milliers de Palestiniens qui ne peuvent plus se déplacer, alors que la plupart travaillent à Ramallah. «C’est la guerre de Sharon contre le peuple palestinien», a déclaré le ministre palestinien de l’Information Yasser Abed Rabbo, qui a défilé avec un millier de personnes le long de cette route. «C’est une guerre raciste d’occupation contre laquelle nous lutterons, car nous n’avons rien à perdre», a-t-il ajouté. Les Palestiniens ont tenté de combler une des tranchées avec des bulldozers et l’armée a riposté en tirant des grenades lacrymogènes, entraînant des heurts avec les manifestants, ont raconté plusieurs témoins. Abdel Khader Mohammad Ibrahim, 26 ans, dont on a appris par la suite qu’il appartenait aux services secrets palestiniens, a été tué d’une balle réelle à la poitrine, alors que 15 autres Palestiniens ont été blessés par des balles caoutchoutées. À Gaza, l’Autorité palestinienne a «mis en garde Israël contre cette escalade injustifiée qui fera entrer la région dans un cycle de violences». Le conseiller politique du président palestinien Yasser Arafat, Nabil Abou Roudeina, a également demandé à «la communauté internationale, notamment l’Administration américaine, de faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à une escalade dangereuse pour la région». M. Arafat devait rencontrer dans la soirée une délégation de l’Union européenne (UE) dirigée par la ministre suédoise des Affaires étrangères, Anna Lindh, dont le pays exerce la présidence de l’UE, et comprenant le commissaire européen aux Relations extérieures, Chris Patten. Cette délégation devait ensuite rencontrer M. Sharon et son ministre des Affaires étrangères, Shimon Peres, mardi à Jérusalem. M. Peres et d’autres ministres travaillistes ont critiqué lundi la politique de M. Sharon. «Cette mesure doit être révisée et le sera», a affirmé M. Peres, alors que le ministre des Transports, Ephraïm Sneh, a estimé que, si cette mesure «visait à empêcher les déplacements des cellules terroristes, elle provoquait aussi l’amertume et la colère des populations palestiniennes et la réprobation internationale». Le bureau de M. Sharon a assuré que ce blocus était «une mesure ponctuelle», ne constituait pas «un changement de politique» et avait été décidé à la suite d’informations sur une tentative d’attaque contre Israël à partir de ce secteur. «La politique du Premier ministre est de lever les sanctions partout, mais d’agir contre les localités où il y a des menées terroristes», a poursuivi la présidence du Conseil. Selon les médias israéliens, M. Sharon a donné la semaine dernière son feu vert à un plan de l’armée prévoyant un morcellement de la Cisjordanie. Ce plan viserait à diviser le territoire en 60 minisecteurs d’importance variable en fonction de l’activisme palestinien qui y est constaté, une unité militaire particulière étant affectée à chaque secteur.
Le nouveau Premier ministre israélien Ariel Sharon a dû faire face hier lundi à la colère des Palestiniens en raison du renforcement du blocus de la région de Ramallah (Cisjordanie), la répression par l’armée d’une manifestation faisant un mort palestinien. M. Sharon, le chef de la droite israélienne, entré en fonctions le 7 mars, a été la cible de critiques sévères à...