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Actualités - ANALYSES

Hariri, optimiste, promet une « surprise » dans deux mois

De l’avis de l’ensemble des milieux politiques locaux, le gouvernement paraît déterminé à faire feu de tout bois afin de mener à bien son entreprise d’assainissement et de redressement de l’appareil administratif de l’État. Le chef du gouvernement Rafic Hariri se montre particulièrement optimiste sur ce plan et annonce «une surprise» dans un délai de deux mois. C’est du moins ce qu’affirme un ministre qui faisait partie de la délégation élargie qui avait accompagné M. Hariri lors de sa visite officielle à Paris, le 14 février dernier. Le ministre en question avait tenu à s’informer directement auprès du chef du gouvernement de l’évolution de la conjoncture socio-économique et financière. S’entretenant avec lui de la question, à bord de l’avion qui transportait la délégation ministérielle à Paris, le ministre a tenté d’amener M. Hariri à exposer ses pronostics concernant le proche avenir dans le pays. Le chef du gouvernement s’est alors contenté d’une réponse laconique à l’adresse de son interlocuteur : «Attendez donc deux mois». M. Hariri n’étant pas visiblement disposé à en dire davantage, le ministre n’a pas cherché à poursuivre la conversation. Ce délai de deux mois fixé par M. Hariri pour réaliser des avancées significatives sur le plan du redressement économique reste, pour l’heure, une énigme pour la plupart des responsables politiques. Même le président Emile Lahoud a tenté de s’informer auprès du ministre en question des raisons qui poussent le chef du gouvernement à faire montre d’autant d’optimisme. Le ministre a toutefois précisé que M. Hariri se contente de reprendre son allusion : «Attendez deux mois». Le chef de l’État a le sentiment à ce sujet que M. Hariri «attend quelque chose» et souhaite se réserver le privilège de l’annoncer lui-même en temps opportun. Dans les milieux proches du chef du gouvernement, on souligne que les instances internationales ont vivement conseillé au pouvoir libanais d’aller de l’avant dans le processus de réformes administratives et politiques. Les acteurs étrangers soulignent sur ce plan que le climat politique sur la scène locale demeure malsain en raison du fait que les membres du gouvernement représentent, au stade actuel, dans leur écrasante majorité, une seule fraction politique alors que d’autres fractions, représentatives d’une large frange de l’opinion, sont systématiquement marginalisées et exclues du pouvoir. Pour une véritable réconciliation De l’avis des observateurs étrangers, il est impératif, en vue d’accélérer l’entreprise de redressement, de stimuler une réconciliation nationale véritable qui devrait englober toutes les parties, sans exception. Cette réconciliation globale devrait être suivie, selon les instances internationales, de la mise sur pied d’un gouvernement d’union nationale qui soit réellement équilibré et qui regrouperait, à cette fin, des représentants de tous les courants d’opinion sur la scène locale. C’est sans doute à la lumière de ces conseils prodigués par certaines instances internationales que le Premier ministre aurait effectué une ouverture en direction de l’opposition chrétienne, notamment le général Michel Aoun. M. Hariri envisageait même de se réunir prochainement avec des personnalités connues pour leurs liens étroits avec les courants de l’opposition chrétienne. Il avait affirmé dans ce cadre que le général Aoun pouvait retourner au Liban sans être inquiété. Les sources de Koraytem soulignent que cette tentative d’ouverture a toutefois été torpillée par «certaines fractions politiques». Les conditions objectives en vue d’une véritable réconciliation nationale et d’une entente réelle entre les pôles d’influence représentatifs des composantes politico-communautaires du pays ne semblent donc pas encore réunies. Priorité à la réforme administrative Compte tenu d’une telle réalité, le chef du gouvernement aurait acquis la conviction qu’il serait illusoire dans les circonstances présentes de mener en même temps les deux processus de redressement politique et de réforme administrative. Il se serait, par voie de conséquence, rabattu, pour l’heure, sur l’opération de réforme administrative. D’où la détermination dont fait montre le cabinet pour tout ce qui a trait aux mesures d’assainissement au sein de l’appareil administratif de l’État. Cette détermination s’explique aussi, en tout état de cause, par la gravité de la situation économique et financière dans laquelle se débat le pays. Certains observateurs soulignent à ce propos que le Liban risquerait de dépasser bel et bien le seuil critique d’ici quelque temps si les mesures d’assainissement mises en chantier par l’Exécutif ne sont pas réalisées dans leur globalité dans le courant de l’année. Dans un tel contexte, le ministre qui a accompagné le chef du gouvernement à Paris souligne que les instances internationales suivent de très près l’opération de redressement et de réformes menée par l’Exécutif. En vue de lever les obstacles susceptibles d’apparaître sur la voie de cette entreprise de sauvetage, M. Hariri a tenu à conférer longuement durant le week-end dernier avec le chef du Législatif, Nabih Berry, à Faqra. Tous les dossiers en suspens concernant la réforme administrative ont été passés en revue à cette occasion. Les milieux proches de Koraytem indiquent que le Premier ministre a informé le président de la Chambre que son gouvernement est déterminé, coûte que coûte, à aller jusqu’au bout dans son plan de réformes afin de mettre un terme, enfin, au gaspillage qui caractérise certaines administrations publiques. Dans l’attente que se manifestent les premiers résultats de ce redressement, les milieux politiques locaux continuent de s’interroger sur la petite phrase énigmatique lancée par le chef du gouvernement à bord de l’avion qui le menait à Paris. Sur quoi donc se base M. Hariri pour affirmer, avec assurance, qu’un déblocage salutaire pourrait poindre à l’horizon d’ici deux mois ?
De l’avis de l’ensemble des milieux politiques locaux, le gouvernement paraît déterminé à faire feu de tout bois afin de mener à bien son entreprise d’assainissement et de redressement de l’appareil administratif de l’État. Le chef du gouvernement Rafic Hariri se montre particulièrement optimiste sur ce plan et annonce «une surprise» dans un délai de deux mois....