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Actualités - BIOGRAPHIES

RENCONTRE - Raza Hammadi, danseur et professeur chorégraphe - All That Jazz

D’origine algérienne, né en Tunisie, de nationalité française, Raza Hammadi, 41 ans, a fait ses premiers pas de danse à l’âge de 17 ans. Chorégraphe, directeur de la compagnie de danse Ballet Jazz Art, il se trouve actuellement au Liban, à l’invitation de la danseuse chorégraphe Nada Kano, pour donner un stage de ballet jazz. Et, aussi, envisager la création d’un spectacle en commun qui s’inscrirait dans le cadre de l’année de la francophonie. «Dans une ville de la région parisienne, dans les Hautes-Seines, qui était une plaque tournante de la danse à l’époque, j’ai eu la chance de rencontrer un maître, Matt Mattox. C’est lui qui a importé la danse jazz en Europe». Matt Mattox a créé une technique de danse issue du procédé que Jack Cole avait mis en place. Mattox a été pendant 30 ans professeur de danse classique et danseur étoile à la MGM, Hollywood. Il a mis les bases de ce qu’on appelle aujourd’hui le ballet jazz. Ce fut la révélation et la rencontre. Passion, ferveur, dispositions requises et travail. Tout alla pour le mieux. «Tous les hommes de ma famille se sont mis à faire de la danse. Sans aucune préméditation». Les sept Hammadi Brothers ont regroupé autour d’eux quelques filles, bien sûr. La famille se découvrit talentueuse, artiste et créatrice. Un cousin, Sadok, et trois frères, Ahmed, Salem et Tahar, devinrent danseurs, le quatrième frère, Raza, danseur, chorégraphe et directeur artistique du Ballet Jazz Art. «Nous avions trouvé une respiration et l’art qui pouvait exprimer le mieux ce que nous sommes», raconte Raza. Ce que nous sommes… Aspiration à l’unité et sentiment de la multiplicité. Raza Hammadi forge sa propre écriture, nourrie et enrichie de la syntaxe des autres langues et il impose son style dans le monde du jazz. Naissance de ballets : Archipel, L’Intruse, Hora Cero (Heure Zéro), Entre dos agoas (Entre deux eaux), La Jeune Fille et la Mort, Matisse miniatures, Les Sœurs Brontë… Un style personnel qui travaille des motifs – récurrents dans ces ballets – tels la forte présence du groupe, la séparation en clans antagonistes, hommes et femmes, un rapport de forces, une confrontation des êtres, une manière de séduire, une sensualité, une attitude virile et fière… «Ce sont des ballets qui sont bien perçus dans les pays méditerranéens. Le public peut s’y identifier». Loin de vouloir les réduire à un miroir, les ballets Jazz Art n’en offrent pas moins des indices de reconnaissance, des traces rythmiques et thématiques. Mais on discerne aussi des trames à résonance plus universelle : la figure d’amants malheureux, de l’impossibilité de l’amour sur lequel semble planer une malédiction. «C’est, dit-il, une thématique qui est reliée à l’humanité. On retrouve toujours et partout cette forme de rapports». «J’aime rester dans le sens de la vie». Ses ballets vont aussi faire surgir le désir et la violence du désir, la tendresse et le tourment, la douleur et l’amour, la colère et la joie, la solitude et la complicité. La vie et la mort. Une danse expressive. Une écriture inspirée, tout en force, nuance et subtilité, qui reste toujours lisible, refuse l’hermétisme sans pour autant faire une quelconque concession au discours : «Je peux exprimer ce que j’ai envie de dire sans le dire». Raza crée pour le Ballet national tunisien et il évoque l’importance du corps dans les pays du Maghreb et dans l’ensemble du monde arabe : «Faire de la danse, c’est prendre conscience de son corps et par cette prise de conscience ouvrir et enrichir notre être. C’est aussi reconnaître son histoire et sa culture dansante et musicale. Cet art de vivre propre à la Méditerranée passe par le corps. Et cet art est à préserver et à reconquérir. Nous sommes des médiateurs. Le Ballet Jazz Art est une passerelle entre les cultures». Qui danse jazz dit mélange, brassage, métissage, synthèse du classique, du moderne, de jazz mais aussi des danses de caractère, le flamenco, l’oriental et les danses traditionnelles et folkloriques de divers pays méditerranéens : la Grèce, l’Andalousie, la Tunisie, l’Italie, mais aussi d’autres cultures (le Brésil, l’Argentine). «Par ce travail sur la musicalité et aussi l’histoire de différents pays, je fais une reconnaissance du monde», explique-t-il. Nada Kano note que « Raza a envie de développer la danse au Moyen-Orient. Lorsque nous nous sommes rencontrés à Paris, je lui ai demandé de venir à Beyrouth pour donner un stage d’une semaine, il a accepté volontiers. Il profite également de sa présence pour tâter le terrain en vue d’une prochaine collaboration». À suivre.
D’origine algérienne, né en Tunisie, de nationalité française, Raza Hammadi, 41 ans, a fait ses premiers pas de danse à l’âge de 17 ans. Chorégraphe, directeur de la compagnie de danse Ballet Jazz Art, il se trouve actuellement au Liban, à l’invitation de la danseuse chorégraphe Nada Kano, pour donner un stage de ballet jazz. Et, aussi, envisager la création d’un...