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Actualités - OPINIONS

Affaire Aoun - Le retour de l’ancien Premier ministre : un dilemme pour les autorités

Quelle mouche a piqué l’ancien Premier ministre Michel Aoun lors de sa dernière interview à la MTV ? Quel besoin avait-il de hausser le ton au point de s’en prendre au président de la République, le général Émile Lahoud ? De fait, ses précédentes déclarations s’étaient caractérisées par une attitude relativement modérée à l’égard de l’accord de Taëf et des relations libano-syriennes. Il semble toutefois que le général Aoun ait été découragé par le manque de répondant à Beyrouth : en effet, même l’ouverture opérée en sa direction par le Premier ministre Rafic Hariri avait été avortée, sous prétexte que seule la justice était habilitée à trancher le cas Aoun. L’ancien chef du gouvernement des militaires en a déduit que son retour était toujours aussi indésirable à Beyrouth. D’où les positions en flèche adoptées lors de son interview télévisée. Estimant qu’il n’avait plus rien à perdre, le général Aoun a préféré ainsi couper lui-même la voie à son retour au pays plutôt que de se le voir interdit par les autorités politiques ou judiciaires libanaises. Dans certains milieux officiels on se pose dans ce cadre la question fondamentale suivante : l’ancien Premier ministre aurait-il tenu le même langage s’il était à Beyrouth ? N’aurait-il pas tempéré son discours à l’instar de l’ancien président Amine Gemayel qui, une fois au Liban, s’est adapté au discours politique «toléré» ? D’aucuns se prononcent donc pour le retour du général Aoun dans la mesure où il cesserait alors d’incarner l’image de la victime qui le rend sympathique aux yeux d’une partie de l’opinion publique. Qui plus est, dès le moment où il regagnera le sol libanais, il sera confronté à l’alternative suivante : soit il adapte son discours à la réalité du pays, soit il persiste dans ses prises de position intransigeantes, s’exposant de ce fait à d’éventuelles poursuites judiciaires. D’autres estiment en revanche que le retour à Beyrouth de l’ancien chef du cabinet des militaires est susceptible de perturber la situation dans un pays qui a plus que jamais besoin d’un minimum de stabilité interne étant donné la conjoncture régionale précaire. C’est le gouvernement qui se retrouverait alors confronté au dilemme suivant : s’il tolère le comportement illégal du général Aoun, il fera preuve de faiblesse. Si, par contre, il décide de sévir en engageant contre lui des poursuites judiciaires, la stabilité politique s’en trouvera sérieusement perturbée. Conclusion : mieux vaut ajourner sine die le retour du général… Le cas de Samir Geagea pose un problème similaire dans la mesure où sa libération risque aussi d’avoir des répercussions négatives sur la situation politique et donc économique du pays. C’est ainsi que les députés qui, au départ, étaient favorables à la signature d’une pétition réclamant la libération de l’ancien chef des FL, ont fini par se rétracter en invoquant la nécessité de préserver l’entente nationale.
Quelle mouche a piqué l’ancien Premier ministre Michel Aoun lors de sa dernière interview à la MTV ? Quel besoin avait-il de hausser le ton au point de s’en prendre au président de la République, le général Émile Lahoud ? De fait, ses précédentes déclarations s’étaient caractérisées par une attitude relativement modérée à l’égard de l’accord de Taëf et des...