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Actualités - CHRONOLOGIES

LOISIRS - Une discipline martiale alliant technique et sens artistique - D’Okinawa à Beyrouth, - voyage dans le monde des nunchaku ka

Rappelez-vous Bruce Lee et son fameux film «Le jeu de la mort» dans lequel il manie avec dextérité une drôle d’arme ressemblant à deux morceaux de bois reliés par une chaîne. Cette arme s’appelle «nunchaku» et son maniement, de nos jours, est devenu un sport, un art martial par excellence. Bruce Lee fut d’ailleurs à l’origine de la renommée de cette discipline, qui se pratique aujourd’hui dans le monde entier sous le contrôle de la Fédération internationale de nunchaku de combat et artistique (Finca). Comme tout art martial digne de ce nom, ce sport demande une grande maîtrise de soi et s’organise autour d’un programme de travail complet. Voyage au cœur de la cité sportive «Bouddha», présidée par M. François Saadé, où évolue Yacine Tebdjoune, grand combattant et vice-champion du monde algérien en 1986. «Bruce Lee a certes contribué à promouvoir le nunchaku dans le monde à travers le grand et le petit écran, mais il n’était pas vraiment spécialiste en la matière. Il connaissait quelques techniques de base mais il faut savoir qu’à l’époque, la discipline n’était pas aussi développée qu’aujourd’hui. On ne parlait pas du nunchaku en tant que sport professionnel», explique Yacine. C’est en réalité à partir de 1981, date de la création de la Fédération française de nunchaku sportif que cet art va prendre une nouvelle dimension avec la mise en place d’un programme de travail sérieux basé sur l’oganisation de combats strictement réglementés, sur des épreuves techniques qui demandent une grande concentration et sur une partie appelée «artistique» où l’athlète effectue un genre de «show» accompagné d’une musique rythmée. En 1992, la Fédération internationale de nunchaku de combat et artistique (Finca) voit le jour avec pour objectif de structurer la pratique du nunchaku dans le monde et d’organiser des compétitions officielles dans un esprit amateur et sans danger pour les participants. Vice-président de la Finca, Yacine Tebdjoune est arrivé à Beyrouth en 1994. Pourquoi le Liban ? «J’ai toujours voulu faire connaître ce sport noble dans les pays arabes. Mon principal objectif est de faire comprendre aux gens que ce n’est pas une arme de voyou ou un simple exercice de jonglerie, qu’il existe toute une philosophie derrière tout ça, tout un art de vivre. J’ai eu une opportunité ici, je l’ai saisie». Et s’il y a à dresser un bilan de ces six dernières années, le constat serait-il positif ? « Ce n’est pas facile. Mais petit à petit, on y arrive. Il y a de plus en plus d’élèves, certains commencent à acquérir une certaine expérience et c’est plutôt bon signe». Y a-t-il plusieurs clubs au Liban ? «Tout à commencé ici, au “Bouddha”. D’ailleurs, les éléments les mieux gradés sont là et l’essentiel de mes efforts se concentre dans ce club. Sinon, j’ai réussi à former six autres équipes, un peu partout dans le pays. À Saïda, par exemple, il existe actuellement une équipe régulièrement entraînée. Cela doit tourner autour de 50 membres tous clubs confondus». Vous avez réussi un superbe pari en organisant les championnats du monde en 1998 au «Bouddha», y a-t-il eu d’autres compétitions sur le plan national et international ? «Oui, nous avons organisé les championnats arabes et chaque année, nous essayons de mettre en place des tournois pour permettre à nos athlètes de garder la forme. D’ailleurs, le 18 février démarre le championnat du Liban». Différentes formes de compétitions Le nunchaku de combat est une méthode de combat complète qui, comme le karaté, implique une progression rationnelle. Avant de combattre, il est indispensable de travailler sa technique. Quatre étapes d’études s’imposent : L’assimilation du maniement en position statique, le travail individuel en déplacement, le travail des différentes techniques avec partenaire et l’application au combat. Si tous les exercices de maniement s’effectuent avec un nunchaku en bois, le travail avec partenaire et les combats se font avec un nunchaku en mousse, homologué par la fédération. La partie artistique est réalisée à l’aide d’un nunchaku en métal léger plus agréable à manier et plus esthétique à l’œil. Les combats se déroulent en deux rounds de deux minutes chacun et par poids, comme la boxe. Les combattants portent un casque avec visière, des gants et une coquille. La règle principale est de récupérer le nunchaku dans les deux mains après chaque impact sur l’adversaire. Sinon, c’est la «double frappe», interdite pendant le combat. Tous les enchaînements de frappe sont permis, la puissance des frappes est contrôlée sauf en combat « Full Nunch» où les KO sont possibles. Les frappes à la tête valent deux points et les impacts sur le reste du corps, un point. Certaines frappes, si elles sont accompagnées d’une technique supérieure, peuvent donner un point de bonification. Contrairement à l’escrime, on n’assiste pas à un combat à la touche. L’arbitre, épaulé par quatre autres juges installés de part et d’autre du tatami, arrête le combat seulement s’il y a une irrégularité dans le geste ou la frappe. S’il déclenche une frappe trop forte, l’athlète peut se voir infliger des points de pénalités. «La durée du combat (quatre minutes) semble courte, mais comme on est toujours en mouvement, cela demande une très bonne forme physique. C’est quatre minutes à fond», explique Yacine. Le Free Style ou Artistic Show C’est une épreuve individuelle libre. Le pratiquant doit faire une démonstration sur fond musical afin de mettre en valeur les aspects techniques et artistiques. Un à deux nunchakus sont utilisés pour une durée variant de 2 à 3 minutes. «L’artistique permet de bien se familiariser avec son nunchaku, de bien le connaître. C’est un exercice agréable qui peut être combiné avec une autre discipline comme la danse par exemple ou la gymnastique», précise Yacine. Cette démonstration artistique est en général très appréciée lors des exhibitions du fait de son caractère spectaculaire.
Rappelez-vous Bruce Lee et son fameux film «Le jeu de la mort» dans lequel il manie avec dextérité une drôle d’arme ressemblant à deux morceaux de bois reliés par une chaîne. Cette arme s’appelle «nunchaku» et son maniement, de nos jours, est devenu un sport, un art martial par excellence. Bruce Lee fut d’ailleurs à l’origine de la renommée de cette discipline, qui...