Présidence - Le secrétaire général de la Ligue confère avec le chef de l’État - Lahoud appelle à une « attitude arabe ferme » face aux défis

Les développements en cours au Proche-Orient à la lumière de l’élection d’Ariel Sharon au poste de Premier ministre d’Israël ainsi que les préparatifs du prochain sommet arabe ordinaire qui se tiendra le 23 mars à Amman ont été passés en revue au cours d’une réunion que le président Émile Lahoud a tenue hier matin au palais de Baabda avec le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Esmat Abdel-Méguid, qui est arrivé lundi soir à Beyrouth pour une courte visite privée. L’entretien du chef de l’État avec M. Abdel-Méguid s’est déroulé en présence du responsable du service du contentieux de la Ligue arabe, l’ambassadeur Abdel-Rahman Solh. Selon les sources du palais de Baabda, le président Lahoud a mis l’accent à cette occasion sur la nécessité d’entreprendre toutes les démarches nécessaires afin que le prochain sommet arabe débouche sur «des décisions concrètes, susceptibles de refléter l’unité des rangs arabes». Le président Lahoud a, d’autre part, souligné que «la conjoncture régionale nécessite l’adoption d’une attitude arabe ferme et cohérente». Le chef de l’État a rendu hommage aux «efforts déployés par M. Abdel-Méguid en vue de mettre en application les résolutions des sommets arabes et de réactiver le rôle de la Ligue et des organismes qui y sont rattachés». On apprend à ce propos de source proche de la présidence de la République que le président Lahoud est enclin à appuyer la candidature de M. Abdel-Méguid pour un nouveau (et troisième) mandat de secrétaire général. Le mandat de M. Abdel-Méguid vient à expiration en mai prochain. Par ailleurs, le chef de l’État a demandé au secrétaire général de l’organisation panarabe de relancer le dossier de l’aide économique et financière arabe promise au Liban. Le président Lahoud a souligné à ce sujet que seuls le Koweït et l’Arabie séoudite ont apporté leur soutien économique au Liban. Un sommet annuel De son côté, M. Abdel-Méguid a déclaré, à sa sortie du palais de Baabda, qu’il avait évoqué avec le président Lahoud l’ordre du jour du sommet arabe de mars, précisant que le processus de paix sera au centre des débats lors de cette rencontre. Le secrétaire général de la Ligue a relevé dans ce contexte que les rois et chefs d’État arabes tiendront désormais une réunion au sommet une fois par an. «Il s’agit là d’un acquis extrêmement important pour la collectivité arabe», a affirmé M. Abdel-Méguid. «La charte de la Ligue, a-t-il précisé, ne prévoyait pas la tenue d’un sommet régulier. La plus haute autorité au sein de la Ligue arabe était le Conseil ministériel, qui se réunissait au niveau des ministres des Affaires étrangères. Par contre, l’Organisation de l’unité africaine tient une réunion au sommet une fois l’an et l’Organisation de la conférence islamique se réunit chaque trois ans au niveau des chefs d’État». Après avoir indiqué qu’il avait évoqué avec le président Lahoud les éventuelles retombées de l’élection de Sharon, le secrétaire général de la Ligue a souligné que les pays arabes sont pour «une stratégie de paix juste et globale, indépendamment de Sharon ou d’autres personnes». M. Abdel-Méguid a par ailleurs rappelé que le dernier sommet du Caire avait formé un comité ministériel de suivi, chargé de soutenir le mouvement de soulèvement palestinien en Cisjordanie et à Gaza, notamment sur les plans économique, politique et médiatique. Ce comité a déjà tenu quatre réunions depuis le mois d’octobre dernier. Le secrétaire général de la Ligue a reconnu que l’aide économique arabe promise aux Palestiniens a enregistré un certain retard, comme c’est d’ailleurs le cas pour l’aide qui aurait dû être octroyée au Liban. «Nous devons réactiver cette aide, a déclaré M. Abdel-Méguid. Un montant d’un milliard de dollars avait été prévu pour soutenir Jérusalem et l’intifada. Ce qui a été versé réellement ne dépasse pas le seuil des 238 millions de dollars». En conclusion, le secrétaire général de la Ligue a attribué le retard dans l’octroi de l’aide économique à «des considérations administratives et financières, mais nullement politiques».