Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Partenariat - Le président de la Commission européenne souligne les avantages de l’accord d’association - Pour l’UE, le développement réel passe par la coopération régionale

C’est dans l’objectif déclaré de donner un élan nouveau au processus de partenariat euro-méditerranéen que le président de la Commission européenne Romano Prodi effectue depuis le 7 février une tournée régionale qui l’a conduit d’abord en Jordanie puis hier à Beyrouth d’où il s’est rendu en soirée à Damas. Au cours de ses entretiens avec les dirigeants libanais, il a essentiellement été question de la prochaine relance des pourparlers entre l’Union européenne et le Liban en vue de la signature de l’accord d’association prévu par le projet de partenariat. Mettant un terme à près de quatre ans de valses hésitation, le pouvoir libanais se montre actuellement déterminé à conclure cet accord d’association d’ici à l’été prochain. L’explication d’un tel empressement manifesté subitement par Beyrouth à ce sujet a été évoquée d’une manière à peine voilée par M. Prodi lors d’un point de presse avec un groupe restreint de journalistes, hier matin, au siège de la représentation de la Commission européenne, à Tabaris. À un moment où le gouvernement tente désespérement de faire redémarrer la machine économique dans les pays en stimulant les investissements, la signature de l’accord d’association aura incontestablement pour effet de développer et de catalyser l’implication économique de l’UE au Liban. M. Prodi l’a clairement souligné. «La signature de l’accord d’association, a-t-il précisé, ne manquera pas d’accélérer l’utilisation de l’aide accordée par l’UE au Liban, car après la signature, des règles seront mises en place au niveau des échanges et des rapports bilatéraux». Les chiffres à ce sujet parlent d’eux-mêmes. M. Prodi a ainsi indiqué que les pays riverains de la Méditerranée qui ont déjà conclu les accords d’association avec l’UE bénéficient d’un taux élevé d’utilisation de l’aide allouée par les Quinze dans le cadre du programme MEDA (l’instrument financier mis en place par l’UE après la conférence de Barcelone pour financer le partenariat euro-méditerranéen). M. Prodi a donné à ce sujet deux exemples significatifs : la Tunisie et la Jordanie ont utilisé près de 80 pour cent des fonds qui leur étaient consacrés dans le programme MEDA pour la période 1995-1999. Le Liban, par contre, n’a profité que d’un taux d’utilisation de l’aide européenne ne dépassant pas les 24 pour cent, en partie parce que l’accord d’association n’a toujours pas été concrétisé. Pour M. Prodi, lorsque cette étape sera franchie, il ne fait aucun doute que ce taux d’utilisation passera à des niveaux de loin supérieurs. Mais bien au-delà de ce volet «bilatéral», le président de la Commission européenne a tenu à faire passer également un message lourd de conséquences. «Il ne saurait y avoir de développement réel sans coopération multilatérale et régionale, notamment entre les pays riverains de la Méditerranée», a précisé M. Prodi. Cette volonté de stimuler les échanges Sud-Sud entre partenaires méditerranéens, en vue de faciliter la mise en place de la vaste zone de libre-échange euro-méditerranéenne (prévue théoriquement pour 2010), a été mise en évidence par le chargé des relations extérieures à la Commission, Chris Pattern, dans un récent rapport de l’UE sur le processus de Barcelone. Le développement des échanges horizontaux Sud-Sud, prôné par la Commission, est un objectif qui est loin d’être atteint. Il ressort en effet du rapport présenté par Chris Pattern que le commerce intrarégional ne représente que 5 % seulement du volume global d’échange des douze partenaires méditerranéens. Cette coopération multilatérale et régionale demeure, à l’évidence, tributaire de l’évolution du processus de paix avec Israël. Dans l’attente de la réalisation d’un tel but, l’UE plaide, pour l’heure, en faveur d’une ouverture à un niveau sous-régional entre les pays du Sud. C’est sans doute dans ce cadre que le Liban devrait pouvoir s’imposer pour jouer un rôle d’avant-garde dans la concrétisation du projet de partenariat euro-méditerranéen.
C’est dans l’objectif déclaré de donner un élan nouveau au processus de partenariat euro-méditerranéen que le président de la Commission européenne Romano Prodi effectue depuis le 7 février une tournée régionale qui l’a conduit d’abord en Jordanie puis hier à Beyrouth d’où il s’est rendu en soirée à Damas. Au cours de ses entretiens avec les dirigeants...