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Actualités - CHRONOLOGIES

Communautés - Sfeir : « Les Libanais doivent retrouver leur dignité à l’ombre d’une indépendance réelle, non fictive » - « Sans réconciliation générale, le Liban ne se relèvera pas », affirment les évêques maronites

Au cours de leur réunion mensuelle, les évêques maronites ont évoqué les derniers développements de la situation régionale et l’élection d’Ariel Sharon comme nouveau Premier ministre d’Israël, pour souligner «la nécessité de resserrer les rangs internes, de tourner la page du passé et de ses drames et de regarder vers l’avenir, en réalisant une réconciliation nationale générale, sans laquelle le Liban ne se relèvera pas de la catastrophe». Par ailleurs, les évêques ont soulevé le problème du déficit budgétaire et des 4 milliards de dollars qui vont s’y ajouter, à la fin de l’année. Ils ont affirmé que ce déficit «est un sujet d’inquiétude pour tous les Libanais, responsables et contribuables», et que «la seule façon d’y remédier est de cesser de contracter de nouvelles dettes, de mettre fin à la dilapidation des fonds et de sauver l’Administration d’un peuple de fonctionnaires surnuméraires dont le seul travail est de toucher leur salaire à chaque fin de mois». Les évêques ont également évoqué «l’exode des jeunes cerveaux qui entraîne pour le Liban une double perte : celle de ses jeunes et celle des fonds investis à les former». «Il faut absolument trouver un marché de l’emploi aux jeunes générations, pour que le Liban ne se vide pas de ses jeunes», ont-ils dit. Abordant la grave question du système éducatif, les évêques ont constaté que son disfonctionnement est «plus grave qu’on ne le pense». «L’éducation est et sera toujours la question la plus grave à laquelle une nation et son avenir sont confrontés. La nouvelle Administration américaine, au même titre que l’ancienne, a placé cette question en tête de ses préoccupations. L’éducation est à la base de la culture nationale. Elle met en valeur son identité, et sans identité culturelle claire le Liban de la civilisation, de la liberté, de la véritable démocratie et du respect des droits de l’homme serait perdu». Au sujet des dossiers judiciaires en souffrance, ou des «retards délibérés» auxquels certains dossiers sont soumis, les évêques ont relevé la grave injustice qui consiste à faire attendre certains prévenus en prison, parfois des années durant, avant d’être jugés. «Il s’agit là, ont-ils affirmé, d’une fuite devant l’exigence de vérité et d’une injustice grave que l’État inflige à ses ressortissants». Pour conclure, le communiqué évoque la figure de saint Maron pour demander à ceux qui portent le nom de maronites de s’inspirer de son exemple, et en particulier en ce qui concerne l’importance de l’adoration de Dieu, de l’abnégation et de l’esprit d’amour qui prend l’initiative de secourir toute souffrance, indépendamment de toute considération d’appartenance religieuse, culturelle ou sociale, une disposition dont la société a plus que jamais besoin pour que le Liban reste la patrie de l’amour et de la paix. Le message du Carême Par ailleurs, le patriarche maronite a publié hier son message traditionnel du Carême, consacré cette année au dimanche, «Jour du Seigneur». Dans un court paragraphe final, le patriarche souhaite pour le Liban «un retour à la normale qui permette à ses fils de reprendre conscience de leur dignité à l’ombre d’une indépendance véritable et non fictive, d’une souveraineté réelle et non nominale, d’une décision libre, non entravée». «La perte de ces valeurs importantes pour toute nation, ajoute le message patriarcal, est responsable des crises successives dans lesquelles se débat le Liban, dont la plus pesante est la perte de confiance des Libanais dans leur pays, et leur insistance au départ, le marasme économique en l’absence d’une entente nationale, et les difficultés sociales dont la majorité des Libanais font l’expérience». Le grand Carême commence, cette année, lundi 26 février. La publication du message patriarcal s’est faite prématurément en raison du voyage que le patriarche entreprend à partir du 13 février aux États-Unis et au Canada , et de son absence à ce moment-là.
Au cours de leur réunion mensuelle, les évêques maronites ont évoqué les derniers développements de la situation régionale et l’élection d’Ariel Sharon comme nouveau Premier ministre d’Israël, pour souligner «la nécessité de resserrer les rangs internes, de tourner la page du passé et de ses drames et de regarder vers l’avenir, en réalisant une réconciliation...