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Actualités - ANALYSES

Pour le Liban, tout se joue au Sud

Plus que jamais, l’heure est à l’union sacrée, face aux périls qui se profilent à l’horizon régional. Faisant écho aux appels pressants du président Lahoud à l’unité des rangs, des pôles locaux soulignent que lorsqu’ils sont solidement solidaires les uns des autres, les Libanais triomphent de toutes les épreuves. Comme ce fut le cas pour la libération du Sud, après 22 ans d’occupation israélienne. Mais justement, cette question du Sud ne fait plus l’unanimité. Le pouvoir se refuse toujours à y déployer l’armée, ce qui lui vaut les vives critiques de nombre de fractions ou de leaderships. Alors comment parler d’unité dans ces conditions ? La réponse, à la libanaise, réside dans un compromis. Les pôles cités estiment en effet, et en substance, que «l’on peut couper la poire en deux : on n’enverrait toujours pas l’armée ; mais le calme serait absolument garanti, par un accord entre l’État et la Résistance, en coordination avec la Syrie et avec une ferme promesse des Palestiniens, toutes organisations confondues, de ne pas bouger». Et de souligner qu’après l’opération de la fin janvier qui avait fait à Chebaa deux tués parmi les membres d’un commando du FPLP-CG, «le patron de cette organisation activiste, Ahmed Jibril, a fait savoir aux autorités libanaises qu’il a ordonné à ses fedayine de ne plus agir à partir du territoire libanais». Le Liban officiel, la Résistance et Damas semblent donc d’accord pour ne donner à Sharon aucun prétexte d’agression. Mais pour la trêve, comme pour la guerre, il faut être deux. Aussi les Nations unies sont intervenues de leur côté auprès d’Israël pour qu’il démantèle le barrage de parpaings qu’il a installé en territoire libanais, à proximité de la localité de Fajr. L’Onu a réitéré à cette occasion son appel à tous les protagonistes d’éviter soigneusement toute transgression de la ligne bleue qu’elle a tracée après le retrait israélien. C’est une évidence qui saute aux yeux : sous Sharon, il est encore plus important que sous Barak de désamorcer cette bombe à retardement qu’est le Liban-Sud. Le plan de contrôle (de soi) vise, c’est évident aussi, les objectifs suivants : – Éviter d’offrir à Sharon sur un plateau d’argent un prétexte pour une nouvelle invasion du Liban ou pour une opération militaire d’envergure. Qui pourrait viser également la Syrie. Si le bourreau de Sabra-Chatila ne parvenait pas à résister à ses pulsions bellicistes, il serait condamné en cas d’attaque par la communauté internationale. Comme cela s’était produit pour Pérès après le massacre de Cana qui avait couronné l’agression israélienne de 96, dite «Les raisins de la colère». – Faciliter le maintien de la Finul, qui s’en irait si la région du Sud devait être de nouveau gravement secouée. – Soutenir les efforts de redressement économique déployés par le pouvoir. Programme qui nécessite de la confiance et ne tolère pas de déstabilisation. – Dans le même esprit, une neutralisation effective, avec le concours de la Syrie, du danger que la situation au Sud peut représenter, permettrait au gouvernement libanais de relancer avec succès les pays riches qui peuvent l’aider, financièrement ou par une assistance technique. – Enfin, pour boucler la boucle, un arrangement pour le Sud faciliterait la réalisation et la consolidation de l’unité des rangs intérieurs, sur le plan politique comme sur le plan social. Et la scène locale ne risquerait plus d’être une lice ouverte à tous les vents. Du large.
Plus que jamais, l’heure est à l’union sacrée, face aux périls qui se profilent à l’horizon régional. Faisant écho aux appels pressants du président Lahoud à l’unité des rangs, des pôles locaux soulignent que lorsqu’ils sont solidement solidaires les uns des autres, les Libanais triomphent de toutes les épreuves. Comme ce fut le cas pour la libération du Sud,...