Naissance de la préhistoire

Au cours du XVIIIe siècle, des découvertes éparses de silex taillé ont eu lieu en Grande-Bretagne, mais n’ont malheureusement pas intéressé grand monde. Il a fallu attendre Bouchers de Perthes pour que ces objets soient considérés comme ayant une portée scientifique. En effet, ce pionnier français est l’un des premiers à avoir compris que les pierres taillées, qu’il observait dans le sol du bassin de la Somme (Abbeville), auraient servi d’outils à une période révolue. Bouchers de Perthes a également saisi la stratigraphie des outils et la chronologie des niveaux d’occupation. Il était très critiqué par ses homologues qui n’ont pas hésité à dire qu’il taillait lui-même les silex et les enfouissait dans le sol pour les déterrer par la suite en leur présence prétendant qu’ils sont millénaires, mais il n’a pas compte de ces critiques et a publié des études parlant, pour la première fois dans l’histoire, de l’homme antédiluvien (le déluge en question est celui de Noé) ce qui a par la suite modifié toute la chronologie scientifique qui était encore basée sur la Bible. La démarche suivie par Bouchers de Perthes a fini par convaincre quelques scientifiques, et les recherches en préhistoire ont débuté à la fin du XVIIIe siècle pour connaître un grand essor deux siècles plus tard. Les fouilles avaient lieu dans tous les pays de l’Europe et même au Moyen-Orient, les spécialistes adoptaient des règles de travail et établissaient de longues chronologies. Toutefois, ce qui a beaucoup aidé au développement de cette science, c’est la politique des pays de l’Europe de l’Est. Leurs leaders finançaient facilement les campagnes de fouilles relatives à la préhistoire car ils considéraient que cette période répond à leurs idéologies, étant donné que les hommes préhistoriques vivaient en communauté sans aucune distinction sociale. De toute manière, l’ensemble de ces campagnes de fouilles a porté ses fruits. Le perfectionnement des techniques de fouilles, particulièrement minutieuses, a permis de rassembler les informations concernant cette période et de mieux la comprendre. Car il est à noter que le manque de toute forme d’écriture rend le travail de ces scientifiques extrêmement dur. Ainsi, pour comprendre la fonction et le mode d’utilisation de certains outils, ils n’hésitent pas à tailler eux-mêmes le silex. Les recherches ont beaucoup progressé depuis, et il est important de préciser que la France a joué un rôle primordial dans le développement de cette science. La chronologie du monde est pratiquement complète et la contribution des sciences auxiliaires a permis de reconstituer l’environnement de certains sites. Faune, flore et vie quotidienne des hommes préhistoriques sont en partie connues. Tout ce travail s’accomplit dans l’objectif de comprendre l’homme dans son intégralité.