Bkerké - Le cas du détenu Hanna Chalita soulevé par une délégation de Kfarabida - Sfeir : « Le mensonge est - à l’origine de nos malheurs »

Le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a estimé hier, au cours de son sermon dominical à Bkerké, que «le mensonge est à l’origine des malheurs du Liban» . «Nous continuons à nous leurrer en affirmant que l’entente a été réalisée, que la situation est saine, que tout va pour le mieux…». «L’affliction des malades est de ne pas admettre qu’ils sont touchés par la maladie», a-t-il affirmé. Mgr Sfeir a par ailleurs reçu une délégation des habitants de Kfarabida (Liban-Nord), qui ont soulevé le cas de Hanna Chalita, ancien combattant des Forces libanaises, détenu depuis sept ans au ministère de la Défense sans acte d’accusation. Chalita serait accusé d’avoir participé au massacre d’Ehden en 1978, qui avait coûté la vie au député Tony Frangié, le père du ministre Sleiman Frangié. M. Nassib Chahine, membre de la délégation, a affirmé que «Hanna Chalita ne possédait pas le pouvoir de décision à cette époque». «Il était mineur et sa position ne lui permettait pas d’être au courant des directives qui ont précédé le massacre», a-t-il poursuivi, en soulignant que «la véritable réconciliation chrétienne ne se réalisera que par la fermeture de tous les dossiers». Estimant que «la question libanaise est une question politique et que toutes ses ramifications sont, par conséquent, politiques», Mgr Sfeir s’est adressé à la délégation, assurant que l’affaire de Hanna Chalita était également «politique». «Nous espérons que la réconciliation nationale se réalisera, que tous les prisonniers seront libérés et que tous les Libanais se retrouveront pour sauver le pays. Mais vous connaissez la situation, il n’est pas besoin de la décrire. Elle est tragique, et il n’y a d’autre moyen de s’en sortir que l’entente entre tous les Libanais qui ne s’est toujours pas réalisée et pour laquelle nous prions», a-t-il poursuivi, en promettant «d’attirer l’attention» sur la cas de M. Chalita. Le prélat maronite a en outre déploré devant ses visiteurs l’émigration des jeunes. «Le Liban doit subsister avec ses fils, musulmans et chrétiens, et recouvrer son rôle dans le monde», a-t-il ajouté. «Vous demandez l’aide de l’État, mais vous savez que l’État a besoin d’appui. Comptez sur vous-mêmes plus que sur les autres. L’État fait ce qui est en son pouvoir, mais la situation est délicate. Votre succès réside dans votre aptitude à resserrer les rangs et unir vos efforts», a-t-il indiqué.