Exécutif - Lahoud et Hariri surmontent leurs divergences au sujet du Conseil supérieur de la planification - Le CDR absorbera les deux Conseils des grands projets

Le président Émile Lahoud a tenu hier matin au palais de Baabda une réunion de travail avec le Premier ministre Rafic Hariri avec qui il a discuté du différend qui les opposait au sujet du projet de fusion entre le Conseil du développement et de la reconstruction, le Conseil exécutif des grands projets (CEGP) et le Conseil exécutif des grands projets de la ville de Beyrouth (CEGPB). Le chef de l’État et M. Hariri sont convenus d’abolir ce projet de fusion et de maintenir le CDR. En contrepartie, le CEGP et le CEGPB seraient abolis, leur tâche devant être assumée par le CDR. Ce dernier serait alors chapeauté par la présidence du Conseil et une instance supérieure, dont la composition et les prérogatives restent à définir. Le projet de fusion entre le CDR, le CEGP et le CEGPB avait été présenté par le précédent gouvernement de M. Sélim Hoss. Il avait été alors critiqué par M. Hariri et son groupe parlementaire. La fusion devait intervenir à la mi-février. Peu de temps après la formation du nouveau gouvernement, M. Hariri avait exprimé le souhait de revenir sur ce projet de fusion de manière à préserver la CDR et à empêcher sa «dissolution» au sein d’une instance plus large qui risquerait de perdre de son efficacité. Le président Lahoud était opposé à l’abolition de ce projet de fusion. La réunion avec le chef du gouvernement aura permis de surmonter ses réserves à ce propos. Il ressort donc de l’entrevue d’hier que non seulement le CDR sera maintenu, mais son champ d’action sera même élargi puisqu’il est appelé à absorber le CEGP et le CEGPB. Ce CDR «nouvelle formule» sera supervisé par une instance supérieure reliée à la présidence du Conseil. Un projet en ce sens sera soumis au Conseil des ministres qui se réunira cet après-midi. L’accord auquel sont parvenus le président Lahoud et M. Hariri hier devrait permettre de relancer la mise en application de certains projets de développement. Dans ce cadre, le chef de l’État et le Premier ministre seraient convenus de prendre les mesures qui s’imposent afin que l’État puisse utiliser les fonds alloués par la Banque mondiale au Liban et qui s’élèvent à près de 400 millions de dollars. Cette question a été évoquée lors des entretiens que le président de la BM a eus au cours des dernières quarante-huit heures avec le président Lahoud et M. Hariri. La sauvegarde du patrimoine Signalons, par ailleurs, que le chef de l’État a reçu dans la journée d’hier le vice-président de la Chambre Élie Ferzli, l’ancien ministre Georges Corm, le président du Fonds séoudien de développement, cheikh Mohammed ben Abdallah Sakir, le procureur général de la République Adnane Addoum, le directeur de la Sûreté de l’État le général Édouard Mansour ainsi que le comité de développement de Gemmayzé. Le président du Fonds séoudien a informé le président Lahoud des détails de l’accord qui vient d’être signé avec le Fonds séoudien en vue de la construction d’un barrage à Brissa, dans le caza de Denniyé. Ce barrage permettra de former un lac d’une capacité d’un million de mètres cubes. Sur un autre plan, le chef de l’État a souligné la nécessité de sauvegarder le patrimoine libanais, notamment au niveau des anciennes demeures. S’adressant aux membres du comité de développement de Gemmayzé, le président Lahoud a déclaré à ce sujet que «le développement et le progrès ne devraient pas se faire au détriment du patrimoine dans les différentes régions du pays, notamment dans la capitale et sa banlieue». En conclusion, le chef de l’État a déploré le fait que certains États ne préservent pas leur passé et leur patrimoine.