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Actualités - CHRONOLOGIES

Développement - Le projet d’exploitation de la plaine soulève des remous - É. Aoun et W. Akl mettent en garde contre l’altération de l’identité de Damour

L’opposition à l’édification d’un complexe touristique sur près de 200 000 mètres de la plaine de Damour s’amplifie. MM. Élie Aoun, député du Chouf, et Wadih Akl, ancien député de cette ville, sont revenus hier à la charge, contestant les motivations des promoteurs du projet et mettant en garde contre l’anéantissement de l’identité de Damour. Tous deux ont invité les habitants de la ville à ne pas vendre leurs propriétés. «Au début des années 90, les terrains domaniaux ont été la cible d’une attaque d’industriels qui a failli raser la colline, seul prolongement naturel de la ville. Aujourd’hui, c’est la plaine de Damour qui subit la même attaque. Elle a échappé à l’expropriation lorsqu’il était question d’élargir l’AIB ou de construire une route internationale et la voilà qui est de nouveau menacée. Le projet prévu sur cette large surface verte peut sembler alléchant mais il permettra immanquablement à des personnes qui n’ont rien à voir avec Damour à s’approprier les terrains de cette ville», a averti M. Aoun au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue au Parlement. Selon lui, les projets prévus pour Damour, «qu’ils concernent les terrains domaniaux ou la plaine, visent en fait l’identité» de la ville. Le député du Chouf s’est interrogé sur l’opportunité d’une modification de la classification de la plaine afin d’ouvrir la voie à la vente de terrains, «au moment où le spectre de l’implantation plane sur le pays, où de nouveaux projets de loi permettant à des étrangers et à des sociétés foncières d’acquérir des biens-fonds au Liban surgissent et où l’on assiste également à l’émergence de projets concernant le blanchiment d’argent d’importants groupes bancaires». M. Aoun a invité les habitants de Damour à faire preuve de vigilance «surtout que les déplacés parmi eux ne sont pas encore retournés», soulignant que «des centaines d’appartements de la ville peuvent être acquis par des étrangers au cas où la plaine serait exploitée». Ce que le député du Chouf n’a peut-être pas dit explicitement, c’est M. Akl qui l’a exprimé après son entretien avec le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. L’ancien parlementaire a affirmé sans ambages craindre pour la présence chrétienne à Damour. «J’ai discuté avec Sa Béatitude de ce qui est sur le point de se passer à Damour. Ce que les moines maronites encouragent, en la personne des présidents des couvents de Nahmé et de Jiyé, est très grave dans la mesure où il risque d’anéantir ce qui reste de la présence chrétienne dans la région, de Hadeth à Naqoura», a-t-il déclaré sur le perron de Bkerké. M. Akl a insisté sur le fait que la location des propriétés à long terme, «même si elle est approuvée par les autorités ecclésiastiques, constitue en fait une vente». «En cédant ses propriétés, Damour perdra son identité. Elle sera coupée de la mer et perdra sa plaine. En perdant sa plaine, elle sera comme Zouk Mosbeh et comme Hadeth, sans prolongements naturels et sans identité», a-t-il fait remarquer. Il a insisté sur le fait que les propriétaires ne doivent pas abandonner leurs terrains «pour éviter un tri démographique et un anéantissement de la présence chrétienne à Deir el-kamar, à Jezzine et dans toutes les régions limitrophes du moment que Damour constitue la porte du Chouf et du Liban-Sud».
L’opposition à l’édification d’un complexe touristique sur près de 200 000 mètres de la plaine de Damour s’amplifie. MM. Élie Aoun, député du Chouf, et Wadih Akl, ancien député de cette ville, sont revenus hier à la charge, contestant les motivations des promoteurs du projet et mettant en garde contre l’anéantissement de l’identité de Damour. Tous deux ont...