Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Congrès - 400 participants venus de 14 pays - Création d’une fondation pour préserver - le caractère arabe de Jérusalem

La revendication politique et culturelle sur la Ville sainte, Jérusalem, est le dossier brûlant des négociations à venir. Elle est également le thème du premier congrès qui se tient depuis dimanche soir dans la capitale libanaise. Quelque 400 personnalités politiques, religieuses et culturelles représentant 14 pays arabes et islamiques participent à ce congrès. La création d’une fondation ayant pour objectif de préserver le caractère arabe d’al-Qods et d’empêcher sa judaïsation a été annoncé par le Palestinien Ahmed Sadki al-Dajjani qui préside le congrès. Les statuts de cette fondation seront adoptés aujourd’hui mardi par les participants qui éliront également son conseil d’administration. La séance inaugurale a eu lieu dimanche au palais de l’Unesco en présence du ministre Pierre Hélou représentant le Premier ministre Rafic Hariri, des présidents Hussein Husseini et Rachid el-Solh, de l’ancien ministre M. Michel Éddé (membre du Comité préparatoire du congrès al-Qods), de l’ancien chef de l’État yéménite Ali Nasser Mohammed, de l’ancien ministre iranien Ali Akbar Mohtachemi, du secrétaire général du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah, du mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, du vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, du cheikh Akl druze en exercice cheikh Bahjat Ghaith, et d’un grand nombre de chefs de partis et d’organisations libanaises, arabes et islamiques. Le ministre Pierre Hélou a déclaré à cette occasion que la libération de Jérusalem est plus qu’«une obligation nationale, un engagement islamique et chrétien. La libération des territoires occupés ne peut se faire par des congrès et des démonstrations verbales mais par une action soutenue et énergique, par la caution de la résistance palestinienne et ce pour assurer les succès d’une stratégie à long terme». M. Pierre Hélou a par ailleurs mis l’accent sur le rôle des institutions religieuses, chrétiennes et musulmanes, et leurs droits inaliénables sur 1 200 églises et mosquées dans Jérusalem. Les deux communautés devraient se solidariser pour défendre leurs intérêts, a-t-il souligné. Abordant ensuite les résolutions de l’Onu, le conférencier a rappelé que les 250, 252, 253 posent très clairement un principe fondamental du droit : la condamnation de toute acquisition de territoire d’autrui par la force. M. Hélou devait aussi insister sur l’importance d’un organisme arabo-islamique travaillant pour une stratégie cohérente. Prenant ensuite la parole, le secrétaire général du Hezbollah s’est livré à une sévère attaque contre tout règlement qui ne garantirait pas le respect des droits inaliénables arabes sur Jérusalem et le droit des réfugiés palestiniens au retour à leurs foyers. Seule la résistance peut contrer la machine à annexer d’Israël. De ce fait, sayyed Nasrallah lance un appel au peuple palestinien pour poursuivre le combat et accentuer l’entraînement. À boycotter les élections en Israël et à déclarer le jour des élections «jour de deuil et de colère». Il a fait remarquer qu’aucun règlement n’est possible et a manifesté une méfiance accentuée quant aux intentions israéliennes. «Les pourparlers ne peuvent parvenir à un résultat honorable. La confrontation est inévitable», a dit le secrétaire général du Hezbollah qui a affirmé qu’un échange de prisonniers était possible avant les élections israéliennes prévues le 6 février. Toutefois, «si les détenus libanais et arabes ne sont pas libérés, le Hezbollah prendra d’autres otages israéliens», a-t-il menacé. Le secrétaire du parti Baas syrien, M. Abdallah el-Ahmar, a mis l’accent sur les exigences syriennes, concernant la restitution du Golan et de tous les territoires occupés et plus particulièrement Jérusalem dont la bataille se joue sur sa définition territoriale. Quant au président du Parlement yéménite, M. Abdallah el-Ahmar, et le député algérien M. Hassan Araybi, ils ont demandé le boycott commercial et économique de toutes les marchandises américaines et sionistes. L’ancien ministre iranien, M. Ali Akbar Mohtachemi, s’est arrêté avec force sur ce point : «Jérusalem est partie intégrante du monde islamique, un centre spirituel qui doit rester unifié et sous la souveraineté des Palestiniens». Prenant la parole à son tour, l’ancien ministre M. Michel Éddé a indiqué que le congrès qui se déroule actuellement à Beyrouth est en soi un soutien à l’intifada et confirme la responsabilité de la communauté concernant l’identité et le statut de la Ville sainte. M. Eddé a mis en garde les Arabes contre la volonté politique clairement affichée d’Israël qui assiège Jérusalem et l’isole inexorablement de son contexte historique. Clef de la paix M. Khaled Machaal, président du bureau politique du mouvement Hamas, a souligné pour sa part que «la Ville sainte n’est pas à négocier. C’est la porte ouverte à la vie ou à la mort. La clef de la paix». Les travaux de la deuxième journée du congrès arabo-islamique se sont déroulés à l’hôtel Carlton. Dans la matinée, plusieurs intervenants ont pris la parole : MM. Ali Attoum professeur à l’université de Yarmouk, Jordanie ; Georges Sadekki juriste syrien ; cheikh Mohamed Seyam ancien président de l’université islamique de Gaza ; Ahmad Sadki al-Dajjani, Abdallah Chalah, secrétaire général du Jihad islamique en Palestine. Les conférenciers se sont succédé pour souligner l’importance d’une souveraineté palestinienne sur Jérusalem, ont-il noté, sans laquelle l’État palestinien ne pourra pas acquérir son indépendance et son intégrité géographique. Jérusalem est non seulement la plus grande ville en Cisjordanie et un centre spirituel, politique, social et économique, mais aussi le point de jonction entre les villes du Nord et du Sud , assurant le seul relais entre deux grandes cités : Ramallah et Bethléem. Signalons que Jérusalem est la seule route qui relie ces deux cités à Ariha et à la Jordanie. La Ville sainte revêt donc une importance politique et géostratégique dans la détermination de l’avenir des Palestiniens. «La lutte est longue ; l’épreuve de force est inévitable», insiste le secrétaire général de l’Union socialiste arabe, Hassan Abdel Azim. M. Mehdi Ibrahim Mohamed, président des relations extérieures du Parti national soudanais, a insisté sur le rôle des médias et d’un forcing diplomatique et culturel pour informer le monde de la situation des Palestiniens dans les territoires occupés et stimuler l’intifada. L’Algérien Ahmad Zoukan a demandé que des documentaires sur Jérusalem soient diffusés en permanence sur toutes les chaînes du Maghreb pour sensibiliser la population sur les problèmes palestiniens. Il devait par ailleurs inviter les Églises du monde à intervenir pour sauver Jérusalem de la judaïsation. Allant plus loin, Ahmad Zoukan s’est demandé s’il ne fallait pas passer de l’«intifada des pierres à l’intifada des armes». Clôturant cette première journée de travail, «l’émir» de la Jamaa islamiya du Pakistan, le juriste Hussein Ahmad, a mis le doigt sur une «vérité des plus amères». Il a regretté «la vision arabe et islamique démantelée par les intérêts personnels et la cohésion affaiblie par les divisions et les dissensions politiques». Dans ce cas, comment peut-on s’allier pour sauver Jérusalem ?
La revendication politique et culturelle sur la Ville sainte, Jérusalem, est le dossier brûlant des négociations à venir. Elle est également le thème du premier congrès qui se tient depuis dimanche soir dans la capitale libanaise. Quelque 400 personnalités politiques, religieuses et culturelles représentant 14 pays arabes et islamiques participent à ce congrès. La création...