HISTOIRE - La Mésopotamie et la Perse au Liban -

Les Mèdes, alliés aux Babyloniens, attaquèrent l’Empire assyrien. Les Mèdes occupèrent les régions montagneuses au nord. Les Babyloniens héritèrent des pays de la plaine : la Mésopotamie et les territoires syriens. Après la chute de l’Empire assyrien, le roi de Babylone, Nabuphalassar, envoie son fils Nabuchodonosor pour occuper les pays des Araméens. L’Égypte avait repris son indépendance et connaissait une époque de renaissance sous la 26e dynastie : sous le pharaon Néchao qui a demandé aux Phéniciens de prospecter la Méditerranée et le pourtour de l’Afrique. Les Phéniciens se dirigent avec leur flotte vers le Sud et contournent l’Afrique. Ils continuèrent, parallèlement à la côte, jusqu’aux «pays des Nains», puis jusqu’au détroit de Gibraltar pour retourner ensuite vers l’Égypte à travers la Méditerranée. Le pharaon Néchao a voulu empêcher Nabuchodonosor d’occuper les pays araméens. Il s’allie donc avec Tyr et le pays de Judas. Nabuchodonosor arriva au nord de la Békaa et campa à Ribla d’où il attaqua Jérusalem et Tyr. Le prophète Jérémie, contemporain de ces évènements, conseilla aux habitants de Jérusalem de ne pas s’opposer au roi de Babylone qui a tant de soldats et dispose de tant de chevaux et de chars. Mais ils se méfièrent du prophète et l’accusèrent d’avoir travaillé dans l’intérêt des ennemis. Jérémie se vit obligé de quitter la ville mais il tomba captif entre les mains des Babyloniens. Jérusalem, après presque 2 ans de siège (588 – 586 avant Jésus-Christ) tomba aux mains de Nabuchodonosor qui détruisit le temple de Salomon et conduisit à Babylone le roi de la ville avec certains hommes de la cour et nomma à sa place un autre roi. Le roi babylonien assiégea Tyr aussi. Se voyant incapable de la contourner du côté de la mer, il détruisit la ville située sur la côte qui était connue sous le nom de Palaetyr. Ce siège qui a duré pendant presque 13 ans eut des conséquences importantes : l’économie de Tyr s’affaiblit, un grand nombre de ses habitants se réfugia à Carthage qui devint politiquement indépendante. Tyr va bientôt se soumettre, en 573, au roi babylonien qui exigera d’énormes impôts et élèvera au trône un nouveau roi. Ce roi conquérant va attaquer ensuite l’Égypte du Nord au début du règne du pharaon Amasis, mais il mourra pour laisser place libre à Nabuphalassar. Le royaume babylonien s’écroulera bientôt, celui des Mèdes ne tardera pas à céder à son tour ; et ainsi naîtra le royaume perse qui durera du milieu du 6e siècle jusqu’à la deuxième moitié du 4e siècle avant Jésus-Christ, jusqu’à l’arrivée d’Alexandre le Grand en Orient. L’époque perse Les Perses ne tardèrent pas à occuper les pays qui étaient soumis aux Mèdes et aux Babyloniens. Ils y ajoutèrent les royaumes ioniens à l’ouest de l’Asie mineure. Les Perses formèrent ainsi un vaste royaume. Ils occupèrent rapidement les pays ioniens qui résistaient, encore encouragés par les Grecs et les Égyptiens. Les Perses avaient intérêt à se débarrasser des Égyptiens pour conquérir les pays grecs. Les Phéniciens tentaient la même entreprise, d’où l’alliance entre les deux peuples surtout que les Perses avaient grand besoin de la force maritime des Phéniciens. La civilisation des Perses leur permit d’être tolérants : le roi Cyrus aida les Hébreux à revenir à Jérusalem et reconstruisit le temple de la ville. Les Phéniciens, eux, furent traités d’une façon amicale. Ils participèrent à la conquête de l’Égypte, avec Cambyse. Mais les rois phéniciens (le roi de Sidon et le roi de Tyr), membres du conseil militaire des Perses, refusèrent d’attaquer Carthage. Les autres rois protestèrent mais le roi des Perses se contenta d’envoyer une expédition sans le concours de la flotte phénicienne. Cette expédition ne parvint jamais à conquérir Carthage et Cambyse reprit son chemin, à travers l’Égypte, vers la Syrie où il mourut dans les environs de Hamat. Les Sidoniens qui avaient accompagné Cambyse en Égypte étaient probablement les rois Tabnit, Echmoun Azar, Bodashtart… On a trouvé près de Saïda un sarcophage importé d’Égypte qui appartient à Tabnit roi de Sidon et qui porte une inscription égyptienne et une autre phénicienne. Un autre sarcophage a été trouvé aussi à Sidon, il appartient à Eshmounazar fils de Tabnit roi de Sidon. Ce sarcophage est égyptien aussi, mais l’inscription égyptienne est effacée et remplacée par un long texte phénicien. Le temple d’Eshmoun Ce texte nous fait savoir que c’est Eshmounazar qui, avec sa mère Em-Ashtart, a construit à Aïn Yedlal un temple à Eshmoun dieu de Sidon (il existe encore des restes de ce temple au bord de Nahr el-Awali) et que le roi des rois lui a octroyé aussi la plaine de Saron riche en blé (entre Jaffa et Haïfa). On a trouvé aussi des inscriptions au nom du roi Bod-Ashtart neveu d’Eshmounazar : l’une au bord de Nahr el-Awali, l’autre sur l’esplanade du temple d’Eshmoun. Darius va bientôt accéder au trône et fonder la dynastie des Achéménides. Il va attaquer les Grecs dans leur pays en comptant sur les Phéniciens. Ils passèrent d’une île à l’autre et arrivèrent en 490 aux bords de Marathon. Mais le chef athénien, Miltiade, les attaqua et les repoussa, et une partie de l’armée perse resta au nord de la Grèce. Xersès succéda à son père Darius. Il essaya à nouveau en 480 de conquérir la Grèce en passant à travers les détroits avec une grande armée. Les Phéniciens lui aménagèrent alors avec leurs bateaux un pont pour traverser les détroits, de la côte de l’Asie vers la Grèce. Les villes grecques, en lutte entre elles, s’allièrent contre les Perses qui parvinrent quand même à brûler Athènes. Mais le chef athénien, Thémistocle, employa la ruse avec Xersès qui ordonna à sa flotte d’attendre les Grecs dans le détroit de Salamine. Les Grecs surprirent les Perses et avec leurs bateaux légers ils attaquèrent les grands bateaux phéniciens. Ils détruisirent presque toute la flotte des Perses dans cette bataille. Aussitôt les luttes reprirent entre Spartiates et Athéniens. Et les relations commerciales, diplomatiques et culturelles reprirent tout de suite entre la Grèce et la Phénicie. Une délégation athénienne obtint même une audience du roi de Perse grâce à une intervention des Phéniciens. Les artistes et les poètes grecs reprirent le chemin du pays phénicien. À la cour de Sidon, on pouvait trouver, en plus, des musiciens, des danseuses et des hommes de lettres grecs, et le roi de Sidon, Bod-Ashtart (Straton chez les Grecs) se vanta d’être l’ami des Grecs et c’est pour cela qu’il reçut le surnom de Philhellène. La 5e satrapie du royaume perse avait comme capitale la ville phénicienne de Sidon où résidait le Satrape. Le roi de Sidon était le grand amiral des flottes des Perses. On a retrouvé à Sidon un palais royal influencé en même temps par l’art perse et par l’art grec. On apportait à Sidon de grandes quantités de marbre pour les constructions ou pour les sarcophages. Sidon vivait en grande prospérité Au 4e siècle avant Jésus-Christ, les Satrapes de l’Asie mineure et des pays syriens et libanais se révoltèrent contre le roi des Perses. Celui-ci parvint, mais non sans peine, à mettre fin à cette révolte. Les Phéniciens, qui soutenaient les Satrapes, refusèrent de jeter les armes. Leurs rois se rassemblèrent à Tripoli et désignèrent leur chef : Tabnit, roi de Sidon. Xersès III arrive à la tête d’une grande armée, en 346 ; et attaque les Phéniciens en se dirigeant vers Sidon qui envoya une délégation en vue de négocier avec les Perses. Xersès considéra les membres de cette délégation comme représentants des rebelles et les élimina, Sidon persista alors dans sa révolte ; mais les Perses parvinrent à y entrer par force et à la brûler avec son palais royal en tuant environ quarante mille de ses habitants.