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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Sud - Le secrétaire général de l’Onu presse à nouveau Beyrouth d’envoyer l’armée à la frontière - Annan propose une mutation radicale à terme de la Finul

Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan a recommandé hier au Conseil de sécurité de transformer à terme la Force intérimaire de l’Onu au Liban-Sud (Finul), présente depuis bientôt 23 ans dans la région, en une simple mission d’observateurs. Dans son rapport au Conseil de sécurité, M. Annan propose de réduire par étapes les effectifs de la Finul pour les ramener, dans un premier temps, de 5 800 à 4 500 soldats. Ce chiffre correspond aux effectifs de la Finul avant le retrait de l’armée israélienne du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest le 24 mai dernier. Le secrétaire général réitère aussi instamment son appel au gouvernement libanais pour qu’il déploie ses forces régulières jusqu’à la frontière, ce que Beyrouth refuse jusqu’ici. Après le retrait israélien, la Finul a accompli l’essentiel de son mandat, affirme M. Annan. Il estime que sa principale mission restante est de surveiller le cessez-le-feu le long de la frontière, une tâche relevant d’observateurs militaires. Mais en raison de l’insécurité prévalant toujours dans la région, Kofi Annan recommande que ces observateurs non armés soient protégés par des soldats. «Je suggérerai deux bataillons d’infanterie, un groupe d’observateurs de l’Onust, comme à présent, et un soutien», dit le secrétaire général. Cela devrait représenter environ 1 500 hommes. La Finul comptait au 30 décembre dernier 5 800 soldats de dix pays (Fidji, Finlande, France, Ghana, Inde, Irlande, Italie, Nepal, Pologne, Ukraine). Ils sont assistés par un groupe de 51 observateurs militaires de l’Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST), indique M. Annan. Soulignant toutefois la nécessité d’une «approche prudente», M. Annan propose une réduction par étapes, la première étant de revenir aux effectifs prévalant avant le retrait israélien, soit quelque 4 500 hommes, indique-t-il. Le secrétaire général ne donne cependant pas de calendrier pour cette réorganisation de la Finul, et recommande au Conseil de sécurité de prolonger, pour une nouvelle période de six mois, le mandat de la force. Conformément à son mandat, la Finul a confirmé le retrait israélien et aidé, dans une certaine mesure, le Liban à restaurer son autorité sur la zone libérée par Israël. La Finul ne peut toutefois contraindre le gouvernement libanais «à faire le dernier pas et à déployer son personnel jusqu’à la ligne bleue», qui est la frontière de facto avec Israël, souligne M. Annan. Il note que le gouvernement libanais a laissé au Hezbollah le contrôle de la région proche de la ligne bleue. Selon lui, le parti intégriste a accru ses patrouilles à la fin du ramadan, en décembre, et, en quelques occasions, a gêné la liberté de mouvement des Casques bleus. L’incident le plus grave s’est produit le 7 octobre quand le Hezbollah a enlevé trois soldats israéliens dans le secteur des fermes de Chebaa, occupé par Israël depuis 1967. Des diplomates soulignent que la Finul n’a pas vocation ni les moyens d’assurer la sécurité à la frontière et d’empêcher des attaques du Hezbollah ou des représailles d’Israël. Elle ne doit pas non plus cautionner la mainmise du Hezbollah sur la région, ajoutent-ils. Kofi Annan déclare ainsi que le Liban «a le droit et le devoir», selon les résolutions du Conseil de sécurité, d’étendre son autorité et de déployer ses forces armées jusqu’à la frontière. «J’espère vraiment que le gouvernement libanais reconsidérera sa position», dit le secrétaire général. . Le Liban satisfait À Beyrouth, Le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud a réagi favorablement au rapport de M. Annan, qu’il a jugé «équilibré et raisonnable». M. Hammoud devait être reçu par le chef de l’État Émile Lahoud pour un entretien axé sur l’examen du rapport du secrétaire général. Les deux responsables ont discuté de la position que le Liban doit adopter vis-à-vis du texte et des remarques formulées par M. Annan. Ils ont décidé de communiquer leurs observations au délégué permanent du Liban à New York, Sélim Tadmori. Dans une déclaration à la presse, M. Hammoud a qualifié de «positive» la proposition de M. Annan de renouveler le mandat de la Finul, mais il n’a pas commenté le projet de réduction de ses effectifs pour en faire une force d’observation. «Nous avons été informés par notre délégation aux Nations unies que M. Annan a recommandé le renouvellement pour six autres mois du mandat de la Finul avec le maintien des effectifs actuels et nous estimons qu’il s’agit d’une recommandation positive», a-t-il déclaré à la presse. Selon lui, «une première lecture du texte montre qu’il est raisonnable et équilibré». M. Hammoud a cependant indiqué qu’«une deuxième lecture minutieuse et attentive du texte s’impose en raison de ce qu’il contient». Selon des informations en provenance de New York, la réunion du Conseil de sécurité qui sera consacrée à l’adoption du rapport et au renouvellement du mandat de la Finul a été ajournée de 24 heures. Elle aura lieu le 30 janvier, au lieu du 29, c’est-à-dire la veille de la date d’expiration du mandat des Casques bleus. On précise par ailleurs que le contenu du rapport de M. Annan avait été convenu entre le secrétaire général et les représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, plus particulièrement les États-Unis et la France
Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan a recommandé hier au Conseil de sécurité de transformer à terme la Force intérimaire de l’Onu au Liban-Sud (Finul), présente depuis bientôt 23 ans dans la région, en une simple mission d’observateurs. Dans son rapport au Conseil de sécurité, M. Annan propose de réduire par étapes les effectifs de la Finul pour les...