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Actualités - BIOGRAPHIES

HOMMAGE - Reda Khoury : une grande dame disparaît

Depuis 1993, elle se battait contre la maladie d’Alzheimer. Reda Khoury, cette grande dame du théâtre libanais, s’est éteinte jeudi, à l’âge de 67 ans. Un an jour pour jour après que le théâtre libanais lui ait rendu hommage, le 18 janvier 2000, à l’occasion d’une soirée à la galerie Sader, Sadd el-Bouchriyeh. Ce soir-là, Raymond Gebara, Antoine Kerbage, Nazih Khater, Chakib Khoury, Camille Salamé et bien d’autres artistes s’étaient réunis pour un moment d’émotion et de souvenir. Nazih Khater avait insisté sur les qualités humaines exceptionnelles de cette grande figure du théâtre. «Elle donnait, avec un naturel époustouflant, une dimension très mûre à ses personnages. Elle est notre mémoire du Théâtre de Beyrouth des années 60 et 70». Raymond Gebara (Reda Khoury a fait partie de La bande à Raymond) avait quant à lui salué l’actrice, mais aussi le metteur en scène. «Dans les coulisses, elle s’est révélée comme une amie très dévouée, attentionnée, généreuse et altruiste». Antoine Kerbage avait pour sa part affirmé que «la présence de Reda sur scène était électrisante. Son jeu théâtral était tellement inspiré qu’elle galvanisait ses partenaires de scène. Je suis chanceux d’avoir fait partie de ceux qui lui ont tenu la réplique»… C’est dans le cadre d’un cycle de formation sur la mise en scène théâtrale moderne – organisé par le comité du Festival de Baalbeck et dirigé par Mounir Abou Debs – que Reda Khoury a fait ses débuts sur les planches. Elle sera l’un des premiers membres fondateurs de L’Atelier de théâtre moderne et vivra l’âge d’or du théâtre libanais. Depuis son premier rôle (Lady MacBeth) dans Lady MacBeth de Shakespeare, mis en scène par Mounir Abou Debs – et présenté en plein air, dans les ruines de Byblos – en juillet 1962, Reda Khoury a joué dans près de trente pièces, et travaillé avec les plus grands acteurs et metteurs en scène libanais. Reda a tiré sa révérence ! Le rideau est tombé, ma bonne amie, et avec ta légendaire discrétion, tu as tiré ta révérence, laissant derrière toi ce grand vide difficile à combler. Le dernier acte de ta vie a été dur et injuste, surtout pour nous qui t’avons connue de très près, tant dans ta vie professionnelle, que comme amie, et comme complice des grands moments du théâtre libanais. Le destin a voulu te frapper dans ce que tu avais de plus précieux : la merveilleuse lumière et l’incroyable imagination qui éclairaient ton expérience scénique. Mais pour moi, pour nous, ta voix, tes gestes, tes expressions sont toujours vivants, rien ne peut les effacer. Je ne te dis pas «adieu» mais au revoir. Car, dans ces mystérieuses coulisses qui se trouvent de l’autre côté de ce rideau qui nous sépare aujourd’hui, nous nous retrouverons un jour.
Depuis 1993, elle se battait contre la maladie d’Alzheimer. Reda Khoury, cette grande dame du théâtre libanais, s’est éteinte jeudi, à l’âge de 67 ans. Un an jour pour jour après que le théâtre libanais lui ait rendu hommage, le 18 janvier 2000, à l’occasion d’une soirée à la galerie Sader, Sadd el-Bouchriyeh. Ce soir-là, Raymond Gebara, Antoine Kerbage, Nazih...