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Actualités - CHRONOLOGIES

INTEMPÉRIES - Murr et Mikati prennent des dispositions et la météo s’annonce grise - Mêmes causes, mêmes conséquences : mini-déluge, inondations, bouchons...

Les uns disent que c’est la nature, qu’elle est indomptable, que personne ne pouvait prévoir. Les autres – la majorité des Kesrouanais surpris par la tempête – ne se privent pas de s’en prendre, et violemment, à l’État, mettant le doigt sur les nombreuses négligences qu’ils lui imputent. Quoiqu’il en soit, les riverains et les usagers de l’autoroute Tripoli-Beyrouth ont été pris hier matin sous un mini-déluge de pluie et de grêle. Conséquence immédiate : des centaines de Libanais bloqués pendant des heures dans leur véhicule, au milieu de presque 50 centimètres d’eau qui ont transformé les voies publiques en véritables marécages. La réaction des services concernés des mohafazats du Mont-Liban et du Liban-Nord ne s’est pas faite attendre : des directives ont été données par le ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Élias Murr, ainsi que par son collègue aux Travaux publics et aux Transports, Négib Mikati, afin d’aider la population, de déboucher les canalisations d’eau de pluie, dégager les routes et y faciliter la circulation – celle-ci ayant commencé à être plus fluide à partir d’hier midi. 15 cm de grêle... Dans la région de Kesrouan-Jounieh, les pluies diluviennes et l’intense chute de grêle ont paralysé partiellement la circulation sur l’autoroute côtière au niveau de Nahr el-Kalb, en direction de Jounieh. Les équipes d’entretien du ministère des Travaux publics se sont employées à nettoyer les bouches d’égoûts et autres canalisations d’eau de toutes les ordures et la terre drainées par la pluie. La chambre d’opérations des Forces de sécurité intérieures de Jounieh a fait état de files interminables de voitures arrêtées entre Jounieh et Zalka-Jal el-Dib. Les bouchons ont été, selon de nombreux usagers de ce tronçon d’autoroute, particulièrement «insupportables», tellement qu’une équipe de la municipalité de Jounieh est intervenue pour casser les barrages de ciment du milieu séparant les deux voies de l’autoroute tentant de diminuer le niveau d’eau. Deux familles ont été sauvées des eaux, réussissant à évacuer leur véhicule par le toit. Trois mares d’eaux de ruissellement se sont formées au niveau de l’ABC, du Christ-Roi et au croisement de Sarba, près de la pâtisserie Kouzaily. Un hélicoptère de l’armée libanaise a inspecté la région de l’autoroute, émettant des rapports réguliers au ministère des TP sur l’état des mares, comme celui de la circulation. Tout cela a d’ailleurs bloqué chez lui le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, et empêché l’ambassadeur américain, David Satterfield, de se rendre à Bkerké – l’épaisseur de la couche de grêle atteignant les 15 centimètres. Le ministère de l’Intérieur a publié un communiqué annonçant que vers 9h45 hier matin, l’autoroute Tripoli-Beyrouth au niveau de Zouk Mikaël, le pont du Sérail à Jounieh et l’ancienne voie publique Chekka-Héri et le rond-point Abou-Ali à Tripoli ont été interdits à la circulation. « Un pays estival uniquement... » Même scénario à Batroun, où plusieurs commerces ont été inondés, et les rues transformées en piscines de plusieurs centimètres de profondeur. Quant aux agriculteurs de la région de Amchit, ils se sont empressés de poser des barrages devant les serres en plastique afin d’éviter que les récoltes ne soient endommagées. Au Liban-Nord, le niveau d’eau du Nahr el-Bared a sensiblement augmenté, et selon les villageois aux abords du cours d’eau, les dégâts se sont limités à des coulées de boue arrachant des arbres fruitier. Quant aux entrées de Beyrouth, et dans le secteur d’Ouzaï, des bouchons monstres ont été signalés. Et sous le pont Sélim Salam, les chaussées glissantes ont provoqué deux carambolages impliquant l’un cinq et l’autre trois voitures. Quant aux services météorologiques, ils ont prévu pour les deux prochains jours un temps nuageux en général, avec quelques averses éparses. Les pluies s’intensifieront à partir de cet après-midi, avec quelques orages localisés et des chutes de neige à partir de 1 800 mètres, 1 400 mètres pour la journée de vendredi. Tout cela pour une seule raison : une zone de basse pression intéresse le Liban. «Nous n’avons pas été surpris par ce qui s’est passé, nous avions une idée de ce qu’allait être cette saison. La surprise est venue de la quantité de grêle qui s’est abattue sur une zone très précise. Les services d’entretien du ministère des Travaux publics ont fait le nécessaire, et nous nous excusons auprès des Libanais pour les heures d’attente et les retards qu’ils ont dû supporter. Mais le ministère n’est pas responsable de tout cela», a indiqué le ministre des TP et des Transports Négib Mikati. Et d’aucuns de se poser, encore et encore, la sempiternelle question : «Le Liban est-il un pays uniquement estival ou printanier ?».
Les uns disent que c’est la nature, qu’elle est indomptable, que personne ne pouvait prévoir. Les autres – la majorité des Kesrouanais surpris par la tempête – ne se privent pas de s’en prendre, et violemment, à l’État, mettant le doigt sur les nombreuses négligences qu’ils lui imputent. Quoiqu’il en soit, les riverains et les usagers de l’autoroute...