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Actualités - ANALYSES

Dossier régional - La situation au Liban liée à la conjoncture au P-O - Beyrouth garde un œil sur les élections israéliennes

On ne le sait que trop : le destin de ce pays est indéfectiblement tributaire du dossier régional. Aussi, n’est-il pas étonnant d’apprendre qu’au cours d’une récente rencontre informelle qui a groupé nombre de figures de proue du monde politique, il a été surtout question de l’évolution dans la région. Un débat qui s’est articulé sur un premier constat : avec une Administration US en partance et un Premier ministre israélien démissionnaire, il est tout à fait improbable, sinon impossible, qu’un déblocage se produise de sitôt au niveau du volet israélo-palestinien. Les efforts en cours, comme le prouve la mission Ross, sont donc centrés sur un objectif limité quoique important en soi : mettre fin au cycle de violence en Cisjordanie et dans le secteur de Gaza. En d’autres termes, neutraliser l’intifada et la répression jusqu’à l’entrée en fonctions du président Bush et jusqu’aux élections israéliennes. Des élections qui, de l’avis unanime des participants au colloque évoqué, sont d’une importance capitale pour l’État hébreu comme pour ses voisins. Car l’enjeu est de savoir si la majorité des électeurs israéliens veut la paix ou la guerre. En effet, selon les sources libanaises citées, «le problème avec Israël ne se pose pas au niveau de la direction politique mais à celui d’un peuple qui détermine toujours lui-même la voie à suivre. Ainsi Begin, l’extrémiste de droite, avait signé le traité de Camp David avec l’Égypte ainsi qu’un accord de désengagement avec la Syrie. Alors que Rabin, la colombe de gauche, n’était parvenu à aucun arrangement de paix ni avec l’Autorité palestinienne ni avec Damas et Beyrouth. Il a d’ailleurs péri sous les balles d’un fanatique parce qu’il semblait disposé à faire des concessions en faveur de la paix. Il est donc clair aujourd’hui que l’essentiel n’est pas de savoir qui, de Sharon ou de Barak, va emporter le siège de Premier ministre, mais de savoir si la direction israélienne va être ou non autorisée par les électeurs à aller de l’avant dans le processus de paix. En d’autres termes, il faut savoir si les Israéliens sont ou non disposés à faire les concessions qui s’imposent». Ces sources relèvent ensuite que, du reste, «c’est la même situation qui prévaut du côté palestinien. Il faut, là aussi, savoir si la majorité soutient l’orientation imprimée par Yasser Arafat ou si elle se range sur des positions, nettement plus dures, du Hamas comme du Jihad islamique, pour qui la paix doit être le fruit d’une victoire de terrain emportée par le recours aux attentats et à l’intifada. Selon les radicaux palestiniens, en effet, les Israéliens ne comprennent que le langage de la violence». Ceci étant, les participants à la rencontre analytique ont souligné que le président Clinton «ne veut manifestement pas baisser les bras. Son insistance et ses pressions sur les deux parties peuvent encore porter leurs fruits, du moins sur le plan théorique. Au cas où ses propositions seraient acceptées comme plate-forme par les Palestiniens et les Israéliens, il pourrait quitter la Maison-Blanche la tête haute. Il est également probable que cela arrangerait les affaires électorales d’Ehud Barak. Cependant, se hâtent de préciser ces personnalités, au stade actuel on ne peut ignorer ni la réalité du blocage ni la menace d’une victoire du Likoud. Le nouveau président américain pourrait-il réaliser la paix dans la région si Sharon accédait au pouvoir ? N’y aurait-il pas alors un énorme risque de guerre généralisée dans la région ?». À ces interrogations, les réponses diffèrent. Certains pensent que «le président Bush évitera de se mouiller tant que les solutions ne seront pas arrivées à maturité. Élu dans les circonstances difficiles que l’on sait, il dispose d’une marge de manœuvre moindre face au puissant lobby sioniste. Il n’est pas en position d’exercer une pression efficace sur Israël, comme son père l’avait fait avec Shamir, en lui coupant une ligne de crédit d’achats militaires de 10 milliards de dollars pour le forcer à participer à la conférence de Madrid».
On ne le sait que trop : le destin de ce pays est indéfectiblement tributaire du dossier régional. Aussi, n’est-il pas étonnant d’apprendre qu’au cours d’une récente rencontre informelle qui a groupé nombre de figures de proue du monde politique, il a été surtout question de l’évolution dans la région. Un débat qui s’est articulé sur un premier constat : avec une...