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Actualités - REPORTAGES

Un phénomène redoutable - Une Convention mondiale - Financement : sources variées - La science, un outil indispensable -

Un phénomène redoutable La désertification est considérée comme la dégradation des terres en zones arides et semi-arides, résultant de plusieurs facteurs comme les variations du climat et les activités humaines. Le Liban souffre aujourd’hui d’une dégradation de ses terres, dans certaines régions, due en grande partie à une surexploitation et à une mauvaise gestion des ressources naturelles. Les conditions climatiques dominantes accélèrent le processus d’érosion des sols et la disparition de la couverture végétale. Le cumul de ces facteurs a entraîné l’inscription du Liban sur la liste des pays touchés par le phénomène. La sévérité de la désertification dans les régions libanaises varie énormément selon le climat, l’inclinaison du terrain, la couverture végétale et l’utilisation des terres, entre autres facteurs. La préoccupation due à la désertification ne date pas d’hier. Le gouvernement libanais s’est déjà engagé dans des actions visant à lutter contre le fléau : adoptions de lois pour la protection des ressources naturelles, signature de la Convention des Nations unies, initiation de projets, dont le CoDeL, entrepris en coopération avec le GTZ, fait partie. Mais les résultats tangibles sont encore à venir. La désertification touche 70 % des terres arides du monde (à l’exception des déserts très arides), soit quelque 3 600 millions d’hectares. La sécheresse, souvent associée à la dégradation des terres, est due au fait que les précipitations deviennent sensiblement et durablement inférieures aux niveaux normalement enregistrés. La flore et les populations apprennent à s’adapter à ces fluctuations naturelles. Les hommes ont appris à protéger les ressources fragilisées par des moyens très anciens, comme le pâturage nomade par exemple. Mais ces stratégies sont devenues plus difficiles à appliquer ces dernières décennies en raison des changements politiques et économiques, de la croissance démographique et de la tendance à la sédentarisation des communautés. Il reste quand même que la relation entre croissance démographique et désertification n’est pas évidente, la première n’entraînant pas automatiquement la seconde. Un autre facteur économique international accélère le phénomène : l’encouragement aux populations de surexploiter leurs ressources à des fins d’exportation. L’ignorance, les erreurs et le degré de priorité relativement faible accordé à la protection de l’environnement tendent à favoriser l’extension de la désertification. Une Convention mondiale En juin 1992, la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement (la CNUED, également connue sous le nom du Sommet «planète Terre» de Rio), recommandait que l’Assemblée générale des Nations unies mette en place un comité intergouvernemental de négociation chargé d’établir une convention sur la lutte contre la désertification dans les pays touchés. Ce comité a tenu cinq sessions préparatoires de 1993 jusqu’au 17 juin 1994, date de l’adoption de la Convention à Paris. Celle-ci est entrée en vigueur en 1997, soit 90 jours après sa ratification par 50 pays qui sont devenus immédiatement des parties. Les autres pays n’accèdent à ce privilège qu’après 90 jours de leur ratification. La Conférence des parties est l’organe principal de la Convention. Elle réunit chaque année tous les gouvernements ayant ratifié le texte. Elle peut formuler des recommandations ou même apporter des amendements à la Convention en fonction de l’évolution des circonstances et des besoins mondiaux. Si les gouvernements sont les principaux participants à la Conférence des parties, d’autres organismes comme des ONG peuvent également y participer. Leur rôle n’est en fait pas négligeable dans la sensibilisation des populations et l’accélération des ratifications. L’une des principales nouveautés apportées par la Convention est cette idée de partenariat entre pays donateurs et pays bénéficiaires : à une époque où les budgets d’assistance étrangère sont limités, il est important pour les premiers de savoir que leur argent est utilisé à bon escient, et pour les seconds d’en profiter au maximum. Une autre idée émanant de cette Convention : le rôle primordial accordé aux collectivités touchées à l’intérieur même des pays affectés. Ces collectivités sont en effet celles qui possèdent la plus grande expérience de leur terre, et celles qui vont la gérer dans l’avenir. D’autre part, la Convention propose une manière entièrement nouvelle de gérer les écosystèmes arides ainsi que les flux d’aide au développement. La Convention sera mise en œuvre à partir de programmes d’action nationaux (comme celui qui est actuellement en préparation au Liban), qui définiront des stratégies et des priorités à long terme, ainsi que des mesures concrètes à prendre. Ils indiqueront également quelles sont les ressources encore disponibles et celles qui font défaut. Les gouvernements devront aussi s’engager à assurer aux collectivités les bonnes conditions pour développer ces programmes d’action et devront inclure les efforts de lutte contre la désertification dans les autres programmes de développement. Des programmes d’action sous-régionaux et régionaux pourront aider à l’harmonisation des efforts. Par ailleurs, la Convention s’inscrit dans le contexte des autres activités visant à encourager le développement durable et contribue aux efforts de protection de la biodiversité. En effet, les zones arides et semi-arides possèdent un écosystème souvent important qu’il est nécessaire de préserver. Elles constituent aussi des habitats pour une faune variée qui serait menacée en cas de dégradation. Financement : sources variées Pour financer la lutte contre la désertification engagée par la Convention des Nations unies élaborée à cet effet, il demeure difficile d’estimer combien d’argent sera nécessaire. Le coût dépendra du contenu des programmes nationaux. Cependant, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime qu’un effort mondial efficace étalé sur vingt ans coûterait 10 à 22 milliards de dollars par an. Les principales sources de financement devront provenir des pays touchés. Les pays développés pourront assurer des aides sous forme de dons ou à des conditions concessionnelles. Les investissements étrangers et privés ainsi que les participations des organismes internationaux joueront un rôle primordial. La Convention sur la lutte contre la désertification n’a par ailleurs pas prévu de mécanisme de financement. La science, un outil indispensable Pour combattre efficacement la désertification, il est primordial d’assurer une meilleure connaissance de ses causes et conséquences. D’où l’importance de la connaissance scientifique et de la technologie. Ce rôle incombe à un comité de représentants des gouvernements qui se charge de renseigner la Conférence des parties de la Convention pour la lutte contre la désertification des Nations unies sur les questions scientifiques et technologiques concernant la désertification et la sécheresse. Des groupes spéciaux formés d’experts désignés par les gouvernements et forts d’une expérience pratique fourniront leur avis sur des points particuliers. Par ailleurs, la Convention devra encourager la coopération internationale en matière de recherche et d’observation scientifique et rassembler un réseau de chercheurs pour soutenir son action. Les techniques et savoir-faire nouveaux devront être développés et transférés aux pays en développement. D’un autre côté, les technologies et savoir-faire locaux et traditionnels, qui se perdent souvent avec les changements socioculturels, devront être protégés car ils sont potentiellement utiles aux populations.
Un phénomène redoutable La désertification est considérée comme la dégradation des terres en zones arides et semi-arides, résultant de plusieurs facteurs comme les variations du climat et les activités humaines. Le Liban souffre aujourd’hui d’une dégradation de ses terres, dans certaines régions, due en grande partie à une surexploitation et à une mauvaise gestion des...