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Actualités - REPORTAGES

TROMPE-L’ŒIL - Pierre Abboud : des murs pleins de vie, de personnages et … d’humour

Son œuvre la plus connue a longtemps orné une façade adjacente à l’hôtel Vendôme Intercontinental, à Aïn el-Mreissé. Une fresque réalisée à la suite d’un concours lancé par l’hôtel en 1994 pour masquer un mur gênant. Pierre Abboud avait imaginé une femme à l’allure glamour regardant vers le large, peinte de manière à tourner le dos à la vraie mer. Contraste, décalage, assaisonnés à l’humour, voilà la recette personnelle de ce jeune décorateur qui a plus d’une corde à son arc. Et qui a la peinture murale comme passion première. Tout jeune déjà, il ornait les murs de sa chambre de dessins. «J’ai toujours aimé peindre sur de grandes surfaces. Durant la guerre, avec ma famille, on s’est tous mis à dessiner des fleurs sur les murs». Aujourd’hui, il continue de recréer son univers domestique en jouant sur le trompe-l’œil et le dessin humoristique. Il a ainsi faussement inversé le poignet d’une porte de cagibi, il a introduit un gars à moitié déculotté, le pantalon baissé dans les W-C et, a transformé la chambre de sa fille, âgée de dix mois, en monde enchanté des insectes : fourmis et coccinelles se baladent le long des murs dans des herbes folles, tandis que les abeilles butinent les fleurs et les papillons volent bien haut sous les nuages du plafond… Pierre Abboud mélange les styles. Il fait de la patine, du faux marbre, des frises et des ceintures murales, mais ne se limite pas à ces basiques du trompe-l’œil. Il peut revêtir un mur intérieur, une façade, un plafond d’une scène vivante, où les personnages, les paysages et les éléments décoratifs se fondent en harmonie. Ce qui le motive : «Trouver la bonne idée pour la bonne personne et l’appliquer au bon endroit». Pour la boutique Swatch à Verdun, il a peint des montres géantes et ludiques, tandis qu’il a ceint une piscine intérieure d’un club de sport d’une plage de sable fin animée d’enfants construisant des châteaux de sable et de baigneurs sur des transats, plus vrais que nature. À Beiteddine, il a agglutiné une foule de faux spectateurs aux faces caricaturales sur les panneaux derrière les gradins et a déguisé les portes des toilettes en box à cheval et à jument ! Il a aussi décoré le Mac Donald de Chtaura, le Hard Rock Café de Aïn el-Mreissé, un restaurant qui ouvrira ses portes dans quelques jours à Jounieh, dans un style à chaque fois différent, selon l’ambiance et la clientèle recherchée. L’humour dans son travail est certes récurrent. «Mais je peux aussi faire des fresques à l’ancienne, des reproductions de plantes, des vues classiques selon la demande du client». Tout dépend aussi s’il s’agit de masquer un mur gênant, d’agrandir l’espace d’une pièce, ou de mettre en valeur un coin. Pierre Abboud s’amuse aussi à apposer une touche de trompe-l’œil sur des objets d’utilisation courante comme les portemanteaux, les porte-clés, les porte-vestes etc., des pièces en bois qu’il fabrique lui-même avec l’aide de son père féru de menuiserie et qu’il vend dans sa boutique baptisée comme il se doit Trompe-L’œil, rue Furn el-Hayek. Un antre de fantaisie, d’esprit ludique, pour le plus grand plaisir de… l’œil.
Son œuvre la plus connue a longtemps orné une façade adjacente à l’hôtel Vendôme Intercontinental, à Aïn el-Mreissé. Une fresque réalisée à la suite d’un concours lancé par l’hôtel en 1994 pour masquer un mur gênant. Pierre Abboud avait imaginé une femme à l’allure glamour regardant vers le large, peinte de manière à tourner le dos à la vraie mer. Contraste, décalage,...