Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

FINANCES - Prévisions optimistes du FMI Ralentissement , cette année , de la dette

Au lendemain du vote du budget de 1999, les autorités ont rendu public hier un rapport du Fonds monétaire international (FMI) favorablement disposé à l’égard de sa politique économique, monétaire et financière. Le rapport, fruit d’une mission effectuée par les délégués du FMI en 1999, n’exclut pas que la croissance de la dette en 1999 pourrait être relativement moins grave qu’on ne le redoute et se situer à un taux légèrement inférieur à 15 % du PIB. Dans une note en bas de page, le rapport souligne que ses conclusions ont été établies sans tenir compte des effets politiques, économiques et financiers de l’opération israélienne du 24 juin dernier, survenus peu après le départ de la mission du FMI. Bien qu’il faille tenir compte des conséquences de cette opération, notamment sur la saison touristique et estivale, «l’ampleur de ces incidences pourrait être réduites car elles sont contrebalancées par les développements régionaux favorables», souligne le rapport. Signé par M. Petrer Allum, directeur-adjoint du département Moyen-Orient au FMI, le rapport prend acte du fait que, selon le Fonds et le gouvernement libanais, la loi de finances pour l’an 2000 devra faire baisser le taux du déficit budgétaire à 11-12 % du PIB et parvenir à 7 % en l’an 2001, après l’adoption de la TVA. Accord sur le macroéconomique Le rapport commence par constater que le FMI est largement d’accord avec les éléments-clés de la stratégie macroéconomique suivie par le nouveau gouvernement. Mais, constate-t-il, «il n’existe plus qu’une très étroite marge de manœuvre et la stratégie la plus brillante doit nécessairement s’accompagner d’une application immédiate, énergique et continue». Ainsi, avertit le FMI dès le départ, «le véritable test consiste dans l’application» de cette politique. Le rapport établit ensuite un diagnostic de la situation économique. Après avoir décrit le processus qui a conduit au marasme actuel, il relève la gravité d’une récession qui empêche le pays de sortir «du piège de la dette, en développant son économie et donc ses revenus taxables, et en facilitant le financement du paiement des intérêts des dettes accumulées». En règle générale, selon les auteurs du rapport, pour tout ralentissement de un point de la croissance économique, la balance fiscale devra gagner un point équivalent de son PIB pour éviter une accélération de la dynamique de la dette. À la gravité d’un taux de croissance très faible s’ajoute le problème des taux d’intérêts élevés servis sur l’épargne et la dette publique. Croissance économique et réduction des taux d’intérêts sont deux des principaux leviers du redressement économique, insiste le rapport. Mais ils doivent être couplés avec «une politique fiscale énergique» et des «réformes de structure». «Dans une certaine mesure, enchaîne le rapport, l’évolution actuelle pourrait être en faveur du Liban. Bien qu’aucune croissance ne puisse être prévue au niveau des dépenses publiques et du marché immobilier, l’économie globale semble se raffermir, les pressions sur les exportateurs de pétrole du Golfe s’allègent, le prochain paiement des arriérés par le gouvernement devrait injecter des liquidités sur le marché, des indications premières annoncent un été touristique prometteur, et les incertitudes gouvernementales semblent reculer, après une transition réussie entre les deux gouvernements». Le rapport approuve les mesures décidées par le gouvernement pour établir le budget : gestion plus énergique de la fiscalité, notamment par la collecte des quittances de l’électricité et de l’eau, nécessité d’un plan de redressement étalé sur plusieurs années, ajustements fiscaux prioritaires pour accélérer le bénéfice que le budget pourrait tirer du ralentissement de la croissance de la dette. Augmenter les impôts Parallèlement au gel des salaires et à la baisse de l’emploi dans le secteur public, à travers le processus normal de démissions et de mises à la retraite, le FMI a encouragé le Liban à augmenter ses mesures fiscales dans une proportion de 1,3 à 1,4 % du PIB, afin de garantir «l’ambitieuse volonté de réduire le déficit budgétaire en l’an 2000 à 11 % du PIB». Le FMI propose une nouvelle augmentation de 2 000 LL du prix de l’essence et de porter à 10 % la taxe dans les restaurants et les hôtels ainsi que son extension à d’autres services, notamment à l’épargne. Le FMI accueille favorablement la volonté du Liban d’introduire la TVA à partir du 1er janvier 2001 et la décision de privatiser certains secteurs, dont les bénéfices escomptés sont de l’ordre de 4 milliards de dollars. Le FMI salue par ailleurs le plan de redressement sur cinq ans établi par le gouvernement, qu’il considère comme «une contribution majeure à la transparence de la politique marcoéconomique», et une aide substantielle au secteur privé, auquel il propose ainsi des «repères» pour ses propres calculs. Baisse des coûts Pour favoriser la croissance, élément stratégique devant permettre de renverser la spirale de l’endettement, le FMI recommande la généralisation et l’approfondissement des mesures destinées à faire baisser «le coût élevé des affaires au Liban». Dans l’ordre, ce sont : – La privatisation, dont l’un des objectifs majeurs devrait être la collecte des factures, notamment celle de l’électricité, de manière à faire baisser les tarifs industriels du courant, qui sont bien au-dessus des taux internationaux. – La gestion de la dette publique : sur ce point, le FMI souligne en particulier qu’en ce qui concerne les emprunts en devises étrangères, la dette du Liban demeure dans des limites contrôlables (25 % du PIB), et que les dettes à courte échéance sont couvertes de façon adéquate. Toutefois, il met en garde les autorités contre les pressions provenant d’un déplacement majeur de la dette interne vers la dette externe, dans le but de réduire les coûts des emprunts. Ces baisses du coût de l’intérêt, ajoute-t-il, se font aux dépens de l’exposition des finances publiques à des risques bien plus élevés en matière de taux d’intérêt. – La libéralisation des échanges, à travers la conclusion d’accords avec l’OMC, l’Union européenne, certains pays arabes, sera un élément-clé pour l’émergence du Liban comme centre commercial. La mission du FMI salue en particulier la volonté du Liban de suivre les recommandations de la Banque mondiale qui ont relevé des «inefficacités commerciales et des coûts excessifs dans les secteurs portuaire et douanier». – La réforme de la Sécurité sociale et la baisse de ses coûts : notamment la réduction des montants des cotisations payées par le patronat, qui se répercutent sur les coûts de production. La loi sur la propriété intellectuelle, la simplification des démarches administratives, l’existence de crédits agricoles, de crédits-logements, le refus de subventionner les taux d’intérêts, etc. la transparence, la lutte contre la corruption, tout cela est également de nature à aider le Liban à émerger de sa difficile situation économique, conclut M. Allum.
Au lendemain du vote du budget de 1999, les autorités ont rendu public hier un rapport du Fonds monétaire international (FMI) favorablement disposé à l’égard de sa politique économique, monétaire et financière. Le rapport, fruit d’une mission effectuée par les délégués du FMI en 1999, n’exclut pas que la croissance de la dette en 1999 pourrait être relativement moins...